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samedi 9 février 2019

FÉVRIER DÉMARRE BIEN ! / vigne et amandier

Le 7 février, une publication de Fabien atteste de la floraison de l'amandier et de la taille de la vigne, ici en Guyot simple... Corrigez-moi s'il le faut : si je ne connais que la taille en gobelet, j'apprécie à table la tisano de gabel ! Pas besoin d'être sorcier pour deviner ce que peut être la tisane de sarment ! 

Au mès de febriè flouris l'amelié,
Si es pas lou prémié, sara lou darnié

(Au mois de février fleurit l'amandier, S'il n'est pas le premier il sera le dernier;)

Merci pour les photos mon neveu ! 




lundi 4 février 2019

LO PODAIRE 2 / le terrible mois de février 1956

… A pas demembrat lo reproverbi que dis :

Se podes long
Beùras un an
Se podes cort
Beuràs totjorn.

E el poda cort, poda ras. Lèu, vendran las isermentaires que, amassant e torsisen las vizes copadas, ne faran de gabèls.
Nstra ama, mos caris fraires, a bezonh de sentir se pauzar subre ela lofièlaguzat de lapodadoira. La podadoira es l’esprba, es lo malur. A ! l’esprba, com la maldisèm ! nos figuran que Nstre-Senhe nos aima pas, nos delaisa. Comprenèm pasbrico l’bra salutaria de la dolor e nos revoltam contra dius. Paures malurozes que sèm ! Crezèts que la vinha, se podià parlar, se planhirià pas del vinhairon que la tortura ? E pr’aco, sabètz plan qu’aurià trt, d’abrd que, s’éra pas dodada, la vinha levarià res que d’aigras.

Abbat Josep Salvat, felibre majoural « L’ama crestiana e la Vinha (sermoun) Bezièrs, 1927). 


Equipe de poudaires d'un domaine de la plaine de l'Aude.

Février 1956.
C’était 63 ans en arrière. Après des mois de décembre et janvier plutôt aimables, en une nuit, celle du 31 janvier au 1er février, un froid glacial s’abattait sur le pays. Bloquée par un anticyclone fermant l'Atlantique Nord, l'humidité océanique a laissé le champ libre à un flux glacial venu de Sibérie ! 
Les basses pressions dues à la relative tiédeur de la Méditerranée, notamment du Golfe du Lion aspirent fortement l'express sibérien : le Mistral (160 km) et le Cers  se déchaînent. Parallèlement c'est une dépression qui se creuse sur la Méditerranée amenant de la neige de l'Italie aux Pyrénées, de cette neige lourde qui tombe avec le Grec, depuis la mer, et qui casse les branches et crève les toits. 
 La sève qui, suite aux mois précédents trop cléments, montait vers les extrémités, a gelé et fait éclater des millions d'oliviers et par endroits des vignes sans parler des pins de la garrigue qui déjà, en temps normal ne supportent pas les neiges du Grec... 
Sur le Canal du Midi, les péniches sont bloquées... Après avoir formé des convois pour casser la glace à tour de rôle, les mariniers stoppent et doivent encore libérer les coques de l'emprise des glaces. Ils ne pourront repartir que début mars.   
Les vagues de froid (deux sinon trois) se succèderont, en effet, du 31 janvier au 29 février 1956.

Le poudaire, parce que le fait de tailler les pieds qualifie comme s'agissant du vendemiaire, un travail spécifique apporté à la vigne. Cela a même donné l'expression "vestit coumo un poudaire" pour dire qu'il est très habillé pour résister aux assauts du Cers d'hiver si pénétrant. Le poudaire a subi ce mois de février 1956. La mémoire a retenu qu'en janvier il taillait en bras de chemise avant que l'express de Moscou ne vienne tout chambouler...   

lundi 28 janvier 2019

LO PODAIRE / Abbat Josep Salvat, felibre majoural.


Petite fleur jaune orangé s'ouvrant avec le soleil et qui marque l'impatience de la terre à accueillir le printemps, le souci des vignes (on dit aussi des souci sauvage ou des champs) ferme ses capitules la nuit. Sa floraison accompagne le vigneron dans son travail de taille. 
Diplotaxis fausse roquette, espèce invasive depuis 1900.




LO PODAIRE. 

Estropat, botonat, jol vent de Cèrs que fa blincar las pibolas e los sauzes de las randuras, lo vinhairon s’enva cap à sa vinha ont, i a ds o tres mezes s’auzisiàn las cansons e los bascalals dels vendemiaires. Las vizes, acatadas, d’unis cps agafada à la tèrra, prtan encara, d’aqui entre aqui, qualquas fèlhas mièjas secas que ‘al mendre fregadis, tomban e van rejunhe las autras dejà gaireben poiridas. 



Lo vinhairon agaita son plantièr pèi emponha los cisèus podaires, e, soca aprèp soca, fa tombarsens piétataquelas vizes qu’éran, i a pas gaire, cargadas de bèlis razims. Qu’es trista à veze, la vinha, quand, pèl sl, sus la tèrra freda s’espandis un lèit d’iserments, e que las pauros socas, escapitadas, laisan veze lor pèd nozut e torsit. Lor demra plus res de lor anciana vestidura. Lo podaire, sens se trebolat, sens se retirar, seguis la tièra.
Mèmes, se la soca se metià à li parlar, se trairià pas de son trabalh. A pas demembrat lo reproverbi que dis…
(à suivre)

jeudi 8 juin 2017

TAILLONS LA NÈFLE, TAILLONS LA VIGNE... / Pézenas

"Taillons-la vigne... la voilà la jolie vigne... "
 


Ma cousine germaine a chanté "Je suis fier d'être bourguignon..." à la fête de l'école et à Fleury ! Et cela n'a choqué personne, cela n'a aucunement exacerbé la plus petite once de chauvinisme ! Les paysans de la vigne, les viticulteurs démontrent le même amour du cep, sous toutes les latitudes et sans jalousie aucune... Alors, dans notre Languedoc naguère premier vignoble du monde, chanter le raisin, c'était avoir cette culture en commun avec les vignerons de France et même d'Europe ! 
Pardon d'en faire état à titre personnel mais la verdure unique des souches reste aussi opulente et fraîche quelle que soit la région d'origine ! Que n'ai-je pris en photo la vigne en fleur ! 

Elle s'est pourtant rappelée à moi, ce matin, parce que j'avais besoin d'un rasséguet, cette petite scie à main qui sert à tailler le bois mort, en fin d'hiver, avant que le bois ne pleure pour cause de renouveau... et j'en avais besoin pour tailler... un néflier du Japon trop enclin à partir chez le voisin ! 
Pas moyen de retrouver ce rasséguet pourtant aperçu quelques temps auparavant ! Mais dans la remise, pendaient contre le mur des ciseaux à tailler... de vieux ciseaux à tailler. 

Le boulot fait, mon père m'a fait remarquer qu'ils étaient marqués "Pézenas". Et après vérification, le nom du forgeron aussi était gravé dans le fer "Antoine" avec la barre du "T" surlignant la totalité du mot. 
  

  

Bien sûr, ce n'est plus l'époque de la taille mais ces ciseaux au repos dans la fraîcheur de la remise ne pouvaient d'autant plus me laisser insensible qu'"Antoine" reste un copain pour la vie et que quand on a la chance d'y avoir vécu enfant, "Pézenas" ne peut que vous laisser un souvenir merveilleux !