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lundi 5 février 2024

MAYOTTE ACCABLÉE (4)

Les trop sûrs d'eux qui attaquent froidement :

Eric F 4 février 13:45
J’ai beau chercher, je ne vois strictement aucun intérêt géopolitique ni économique à cette anomalie que constitue la souveraineté sur une île située à des milliers de kilomètres. Ça nous attire des griefs et inimitiés, ça déstabilise l’archipel, la situation est intrinsèquement intenable et très artificiellement tenue à bout de bas.

On peut comprendre des positions personnelles nostalgiques de l’époque où une partie de la mappemonde était teintée en bleu pour les possessions françaises, époque de la marine à voile et des équipages. Ce n’est plus ’’soutenable’’.

Jean-François Dedieu 4 février 15:00
@Eric F

Ce n’est pas que vous ne voyez pas, c’est que vous ne voulez pas voir. Quant au “soutenable” si vous pensez que ce sont les aumônes pour 0,45 % de la population française qui vont nous sauver de la faillite...

Voyons quelques points d’Histoire. Étranglée par l’Angleterre, perdant Maurice, la France, pratiquement avec la permission du vainqueur va s’emparer de Mayotte en maigre compensation. Laissons la marine à voile pour ma deuxième bordée de canons à savoir une période plus récente, celle des deux blocs : entre le Mozambique marxiste et Madagascar socialiste révolutionnaire bien sûr que les Étasuniens et leurs alliés tiennent à garder un ancrage dans le Canal de Mozambique. Ajoutons-y la route maritime de secours si le Canal de Suez est fermé, ce qui semblerait être le cas à cause des Houthis... Plus proche de nous, des intérêts presque inavouables ont joué pour aller dans le sens des Mahorais dont le maillage des Îles Éparses, les intérêts des pilleurs de thons et actuellement des gisements de gaz et de pétrole de grande importance. Ces intérêts ont bien sûr pesé pour laisser Djibouti pourtant stratégiquement située (avec la différence qu’eux réclamaient l’indépendance). Ces intérêts pèsent davantage encore quand les pays du Sahel nous mettent dehors et que les Russes et les Chinois s’immiscent toujours plus. Et les ZEE, n’ont-elles pas un intérêt économique ?

“ griefs et inimitiés ” de toute façon avec ou sans Mayotte cela ne changerait rien... Ah si, pardon, ce serait pris pour une faiblesse et on serait attaqués, dépecés de toutes parts.

“ l’archipel déstabilisé ” oui, par la corruption, l’autocratisme et viser Mayotte est dès lors tant un réflexe politique qu’un chantage récurrent (sauf qu’ils n’arrivent pas à vélo comme à la frontière de la Finlande.

“tenue à bout de bas ”, pardon d’en plaisanter, ce serait bien si cela ne dépassait pas le cadre d’une rencontre galante, nostalgique, elle. Non, la France ne tient pas Mayotte à bout de bras, en renvoyant toujours aux calendes grecques, dans une radinerie innommable. Alors qu’elle continue de donner à millions au monde entier, elle laisse une bonne part de la population dans la pauvreté (42 % de la population avec moins de 160 euros par mois / décembre 2022 / Le Monde). À l’abjection s’ajoute le cynisme lampant, qui freine les projets, les retarde de 20 ou 30 ans. À court terme néanmoins, elle permet la prospérité du capitalisme international calquée sur la progression globale du pouvoir d’achat.

Merci pour votre intervention.

L’apostilleur 4 février 15:35
@Eric F

Oui vaste question.
Un parallèle peut être fait avec les îles de l’arc antillais.

En parcourant les Grenadines indépendantes on mesure l’écart de niveau de vie et d’insécurité avec leurs voisines. Les anticolonialistes avaient raison en leur temps, aujourd’hui pas sûr que les populations ne regrettent pas ce statut.
A Cuba, une jeune femme me racontait discrètement ses difficultés du quotidien, en quelques mots je lui disais la vie chez ses voisins antillais. Le pire n’est jamais loin, le meilleur n’a jamais existé pour tous.
Mayotte c’est comme la Corse et d’autres encore, l’autonomie et les droits exigibles oui. L’indépendance non.
La Nouvelle Calédonie, l’Ecosse, la Bavière, la Padanie (Italie), la Catalogne.. des territoires riches égoïstes qui réclament leur indépendance.
Mayotte et les territoires pauvres c’est le contraire.

Le rattachement de nouveaux territoires candidats à la France ou à d’autres devrait pouvoir être possible sans attribuer la citoyenneté et les droits afférents. Il en résulterait une amélioration progressive des conditions de vie des populations. Une chimère impossible que les don Quichotte humanisateurs condamneraient au nom de la République.

Dont acte, on laisse donc en l’état.
Taubira et son compagnon indépendantiste usent du beurre et de l’argent...

Eric F 4 février 18:58
@Jean-François Dedieu

Vous ne répondez pas à la question des intérêts géopolitiques pour la France à maintenir une situation très singulière par rapport à la norme internationale d’auto-administration des peuples.
Jadis il s’agissait de comptoirs maritimes comme accès au commerce continental, ou encore de base d’escale pour la marine militaire qui patrouillait dans le monde. Cela n’est plus en vigueur. Il a été aussi question de la richesse que constitue un vaste espace maritime, c’est très théorique dans l’hypothèse de gisements sous marins, hormis bien sur pour l’intérêt local.

Concernant le terme ’’non soutenable’’, cela s’applique à la persistance des disparités et singularités avec l’archipel et le continent de rattachement. La question migratoire est intrinsèquement insoluble. Cela ne fonctionne que par palliatifs et exceptions.

Enfin, l’expression ’’tenu à bout de bras’’ signifie juste qu’il n’y a qu’une très faible autosuffisance, les standards appliqués ne correspondent pas à la rentabilité d’activité locales, et la situation n’est pas propice au tourisme intensif comme les Seychelles.

Je comprends que vos attaches personnelles vous donnent une approche affective sur cette question, et je reconnais que la mienne est prosaïquement distanciée et rationnelle.

Jean-François Dedieu 4 février 20:08
@Eric F

la norme internationale d’auto-détermination des peuples ? Vous y croyez ? Je vous en livre les contre-exemples et encore je me suis arrêté à 2012...

Les contradictions de l’ONU, vous les voulez sauce tartare ?

1948 République populaire de Corée coréenne.

1950 La Chine entreprend de « libérer » le Tibet.

Années 50 – 60. La fédération Ouganda – Kenya – Tanganyika ne se fera pas à l’indépendance.

1960 L’indépendance sépare le peuple Ewé (0,5 Million) écartelé entre le Ghana, le Togo, le Bénin.

1961Les Britanniques trahissent la promesse d’autonomie faite au Buganda (royaume intégré à l’Ouganda).

1961 Cameroun britannique partagé entre le Nigeria et le Cameroun français

1968 Rodrigues refuse l’indépendance mais est intégrée à Maurice.

1971 Taiwan refuse la Chine Populaire à l’ONU et perd son siège

1973 Cap Vert bissau-guinéen ?

1976 République arabe sahraouie marocaine.

1983 République turque de Chypre du Nord

1988 Palestine israélienne.

1990 Transnistrie russo-moldave

1991 Ossétie du Sud russo-géorgienne

1991 République du Somaliland somalien

1992 Haut-Karabagh Azerbaïdjanais

1992 Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Kosovo yougoslaves

1993 Erythrée éthiopienne

1999 Abkhazie russo-géorgienne

2002 sécession du Timor oriental indonésien

2006 Montenegro yougoslave puis serbe

2008 Kosovo yougoslave puis serbe

2011 Soudan du Sud soudanais ?

2012 Azawad malien

Si, si, les activités locales sont rentables, ce fut même un eldorado comme pour cette femme partie de rien et à présent en tête de la plus grande flotte de bus...

Pour finir, ce n’est pas par affect qu’il faut défendre à tout prix la position de Mayotte française, les arguments sont recevables et bien plus moraux que ceux des « sans cœur » aux oukases inhumains allant jusqu’à livrer toute une population au nom du premier principe de l’ONU sur la décolonisation et avant tout par négation du sens de l’Histoire, et, il faut le dire, par haine de la France et des Occidentaux...


dimanche 4 février 2024

MAYOTTE ACCABLÉE (2)



Suite aux questions et interpellations, surtout à l'intention de ceux qui ne suivent pas agoravox, quelques échanges avec ceux qui réagissent, sans images, pour les purs et durs :

L’apostilleur 3 février 21:54

@ l’auteur

« ..Si la France continentale et de l’Outremer prenait sa part au lieu de toujours accabler lâchement une petite île, la population n’aurait pas à se révolter pour sa survie contre une situation invivable... »

Votre connaissance du contexte semble certain. Qui accable « lâchement » Mayotte ?

Concernant les causes, si « ..une bonne part de la violence est liée à cette submersion migratoire.. » concernant les autres causes, qu’elles sont-elles d’après vous ?

Qu’entendez-vous par la « part » que la « France continentale et d’Outre-mer » devrait prendre ?


@L’apostilleur
D’abord merci pour cette réaction constructive, positive.

La FRANCE accable, du moins ceux qui sont habilités à parler en son nom, la France qui possède une ZEE importante mais qui rabaisse, méprise une terre qui lui en offre pourtant une part.
Il y a longtemps que je ne me fatigue plus à fouiller les chiffres mais qu’on me dise si pour 0.45 % de la population, l’État qui accable continue de ne verser que 0,2 % de sa redistribution ?

La France accable comme elle accable tous les Français, à commencer par les logorrhées fourbes (Emmanuel Ier dernièrement à se contredire sans vergogne), les tromperies, les promesses non tenues, la solidarité clanique de la bande de malfaisants aux commandes...

La France accable en laissant prospérer une caste politique locale lui ressemblant trop, une caste de margoulins pour des rentes de situation...

La France accable en se faisant des croche-pieds pour que le projet ne devant prendre que 2 ans en prenne 20 s’ils ne font pas en sorte qu’il tombe dans les oubliettes...

La France accable en laissant, comme dans une famille, la grande sœur La Réunion, exploiter la petite, coloniser en fait... et plus globalement en étant (soi-disant) le troisième pays de milliardaires au monde...

Quant aux autres causes, pauvreté, surpopulation, lâcheté viennent en premier.
La surpopulation fait que les plus honnêtes des migrants défrichent. Résultat la superficie des forêts a pratiquement diminué de moitié en 30 ans, donc moins de pluies et crises de l’eau exponentielles.

Et puisque la part que devrait prendre le reste de la France est caractérisée par un manque flagrant de solidarité (la fameuse « fraternité » de notre devise !), que penser d’une mère qui accueillerait la misère du monde pour condamner et réduire ses propres enfants à cette même misère, sans que la grand-mère, plus à l’aise à 8000 km ne veuille prendre en charge personne, leur interdisant même de quitter le bout de terre où ils sont arrivés.

Deuxième mouture vu que la première a mis très longtemps à être publiée et que j'ai cru qu'elle avait été effacée :

Jean-François Dedieu 4 février 06:23 À L’aspostilleur

D’abord merci pour cette participation positive.

La FRANCE accable lâchement en maintenant une gouvernance rappelant par trop de points, les gouverneurs des colonies.

La FRANCE accable lâchement en donnant moins qu’à d’autres. N’ayant plus le courage d’aller fouiller les chiffres, je me demande seulement ce qu’elle « donne » aux 0.45% de Français d’ici si quand elle « donnait » 0.2% aux 0.3% de la population de Mayotte... une dotation qu’il faut par force partager avec la population d’étrangers, visible ou non.

La FRANCE accable par ce que valent nos politiques, une caste où les honnêtes qui ne se pourrissent pas ne font pas long-feu... Logorrhée, double langage, mensonge les yeux dans les yeux, se contredire sans rougir, empiler des lois ne donnant pas à s’appliquer, se faire des croche-pieds volontairement pour que le projet demandant 2 ans en prenne 30 s’il ne tombe pas dans les oubliettes... Est-ce qu’on leur apprend tout ça à l’ENA ?

Donc la FRANCE accable par ses faiseurs de realpolitik qui, par leur existence, encouragent de fait des bandes de malfaisants soucieux de leurs rentes institutionnelles à faire de même localement.

La FRANCE accable de toujours favoriser les gros bénéfices. N’est-elle pas le troisième pays au monde pour ses milliardaires ? L’économie, le fric forment la ligne directrice qui motive, en plus des gros intérêts métropolitains, la grande soeur La Réunion, trop heureuse d’exploiter la petite (30 ans que Mayotte demande une piste longue pour se dépêtrer des tarifs exorbitants d’Air Austral ! Borne s’est encore montrée dilatoire à ce sujet dernièrement... décidément il faut être de sac et de corde et sans conscience pour exister politiquement ! À vomir ! )

La FRANCE accable par la pauvreté et le manque de solidarité qu’elle entretient. Et puisque la comparaison avec ce qui se passe dans certaines familles, est parlante, que dire de la mère-patrie laissant ses enfants dans une pauvreté qui s’aggrave puisque s’ajoutent les enfants des autres dont elle ne veut pas chez elle ou chez la fille aînée à côté, et qu’elle oblige à rester dans la cabane au fond du jardin (titre de séjour territorialisé).

En espérant avoir répondu, bien qu’ayant été obligé de recommencer (un dysfonctionnement a tout effacé... donc, je fais une copie avant d’envoyer).

samedi 3 février 2024

MAYOTTE, ÉTAT DES LIEUX PONCTUEL.

 Il y a un peu du « Barrage contre le Pacifique » de Marguerite Duras (1950) avec la rancœur accumulée à Mayotte contre une administration enkystée plus encore qu'en métropole, des relents de colonialisme au sens large, dépassant la vision gauchorigide du fait colonial. En prime, les aléas dont le dérèglement climatique, la potentielle menace d'un cyclone, le volcan nouveau qui, ajoutant aux séismes, a fait s'affaisser au moins la côte Est du lagon de vingt centimètres. Quelques éléments parcellaires pour une vision moins distante bien que subjective, de l'intersection immigration et insécurité. 

* IMMIGRATION & INSÉCURITÉ : les étrangers plus nombreux que les nationaux (ce n'est pas un gros-mot !) sur un territoire français (et que tous ceux qui voudraient dégainer l'éternelle rengaine onusienne aillent voir mes autres articles sur le sujet !). Des demi-mesures de la part des autorités qui loin d'arranger un tant soit peu enveniment la situation, en particulier à cause d'une jeunesse laissée en déshérence. Ainsi une bonne part de la violence est liée à cette submersion migratoire. Insécurité le jour qui faisait éviter les lieux isolés (on craint à présent de sortir dans la rue), insécurité la nuit qui fait que la population s'enferme et ne traîne pas sur les varangues, insécurité sur les routes pour ceux qui doivent se déplacer. Même les casernes de gendarmerie doivent soutenir des sièges ! Même les forces de l'ordre doivent souvent reculer sous les assauts ! 


Les files de voitures laissées pour passer le barrage à pied et s'organiser en vue de continuer une fois de l'autre côté. 


En plus de l'arrivée des voisins, encouragés et peut-être aidés par Azali (les Russes et Biélorusses n'ont pas été les premiers !) pour semer un chaos destiné, à terme, à force de tergiversations françaises, à annexer et faire de Mayotte la quatrième île de l'Union des Comores, pour des raisons de demande d'asile, après des Syriens un temps, Sri-Lankais ou Somalis, à présent, c'est une vague d'Africains des Grands Lacs qui a ajouté au désastre pour avoir monté leur camp de réfugiés sur le seul stade digne de ce nom à Mamoudzou. Bien sûr qu'on ne peut que regretter la guerre terrible du Nord-Kivu, la dévastation intentionnelle des vagins, les victimes par millions, le pillage des ressources par les Occidentaux sinon les Russes et les Chinois... Mais ce n'est pas être nombriliste que de considérer ces réfugiés comme la goutte d'eau ajoutant au tsunami récurrent de violences à Mayotte. Si la France continentale et de l'Outremer prenait sa part au lieu de toujours accabler lâchement une petite île, la population n'aurait pas à se révolter pour sa survie contre une situation invivable. 

Les responsables ? En premier lieu une marge de MAHORAIS cyniques, marchands de sommeil, employeurs au noir, laissant s'installer sur leurs terres, complaisants des mariages blancs, des fausses déclarations d'hébergement, d'adoption, dénonçant le clandestin de l'autre. Un état de fait qu'une gouvernance indigne de la part d'une France de toute façon amorale, autorise.  

* L'ADMINISTRATION : enkystée bien qu'hors sol, perpétuant quelque peu, la vision en serait-elle caricaturale, du temps des gouverneurs. De toute façon, on vient un temps à Mayotte, un purgatoire en quelque sorte mais bien payé et assurant ensuite une promotion, une mutation avantageuses. On vient un temps, alors pourquoi s'enquiquiner à s'impliquer dans une problématique qui dépasse... autant ne pas entraver son plan de carrière. Que le muzungu, le Blanc, ne fasse que passer sans trop mettre vraiment le nez, arrange les locaux dans leurs petites affaires. Et l'avancée de celui qui se dévoue reste malheureusement dans un tiroir (parfois pour ressortir des années plus tard... une réalité en tous points, lois, projets, très française... Est-ce que la piteuse éjection de la France en Afrique pourrait débloquer ce piétinement de petits pas, ces tergiversations à hue et à dia, ce en même temps véreux, ces affaires étrangères toutes en cachoteries, tout en promesses mensongères ? Faut être optimiste pour espérer un sursaut... 

Une partie du barrage dans sa version “acceptée” suite à l'enlèvement, dans un premier temps, des troncs, dans un second, des conteneurs. 

LE PRÉFET : après la négation du ressenti, Thierry Suquet fait croire que la vie continue, l'économie en étant le principal indicateur. Ainsi, de vivre avec une immigration non contrôlée et une grave insécurité liée pour une bonne part, représenterait un cadre normal et acceptable. À la population de s'adapter au mal chronique ! Samedi 27, le titulaire en poste depuis bientôt trois ans communique « la vie économique, sociale locale reprend son cours. Aucun barrage ne sera toléré...». Le fric, le fric ! et tant pis pour les droits des citoyens ! Résultat : vendredi 2 février : les barrages sont toujours en place (l'île attend le médiateur pour en avancer peut-être dimanche... Pardon de me laisser aller à un parallèle avec Bruno Lemaire mettant à genoux l'économie russe... 

Plus globalement, la solidarité gouvernementale fait que de la part de l'autorité, atténuation et banalisation de la réalité relèvent d'une malhonnêteté foncière ayant pour premier principe de contenir la contestation populaire quitte à promettre, à jouer la montre, à berner afin de toujours promouvoir les privilèges libéraux (voir par ailleurs, d'après Julien Bayou, la complaisance du ministre “ Léo Brumaire ” pour les milliards de Lactalis...). Concernant Mayotte, l'essentiel a longtemps été de mettre le couvercle sur l'huile en feu, rien ne devant remonter à Paris ; aspect positif de la modernité, le nom  “ Mayotte ” est de plus en plus prononcé, serait-ce pour des complications pouvant augurer de ce qui nous attend dans une métropole à la gouvernance assujettie à l'Europe puisque nos dirigeants promeuvent une souveraineté supra-européenne pourtant complètement anticonstitutionnelle . Allons-nous consentir au viol permanent dû au le libre-échangisme ? (Il ne suffit pas d'avoir le verbe batailleur pour convaincre, monsieur Attal ! ne parlons pas du “ tout et son contraire ” d'Emmanuel Ier !).  

Le lycée, camp retranché... 

   

LE RECTEUR : comme l'autre, dans la triste réalité de ceux qui ne feront surtout pas de vagues ; solidarité gouvernementale oblige, l'actuel zélé solidaire ne dit rien à la télé des violences dont notre jeunesse et toute la population sont victimes (un doigt coupé alors que la victime se laissait pourtant dépouiller de son portable, coups de machette sur les bras, la tête). Il faut absolument retourner à ce monsieur la citation qu'il vient de faire d'Einstein, à savoir qu'il est idiot de toujours faire la même chose en espérant des résultats différents. Encore un matois de la roublardise érigée en principe de gouvernement... Que ne dit-il rien, Jacques Mikulovic, des jeunes étrangers bacheliers interdits d'études en métropole parce que le titre de séjour territorialisé les bloque dans l'île ? Rappelons-lui charitablement les souvenirs laissés par ses prédécesseurs : un certain Jean-Marie Perrin qui a fustigé en son temps, le vagin des Mahoraises, un secrétaire général (Denis Lacouture), fort de son expérience au Niger et en Mauritanie (comme par hasard), se montrant tout colère parce qu'une de ses prérogatives n'était pas de construire des murs, sans doute ne voulait-il rien savoir des incursions violentes... Venez donc constater qu'entre les plaques en fer, les murs rehaussés, les rouleaux de barbelés, les établissements scolaires ont tout de camps retranchés... Et est-ce que les frais sont, comme ils le furent, défalqués sur des crédits d'enseignement, un budget devant déjà, comme pour la santé, la justice notamment, être partagé avec l'effectif  non pris en compte pour la dotation par habitant ? Plus grave, les enfants et adolescents qui doivent être retenus dans les enceintes quand les bandes montent à l'assaut ! Tout peut arriver !toujours vivre avec l'angoisse au ventre ! Un autre de ces lumineux personnages, souvent nomades des mers du Sud (l'un d'eux ne s'est -il pas publiquement vanté de concourir avec son beau-frère à celui qui collectionnerait le plus d'îles, le plus de nominations exotiques ?!) a remercié les Mahorais, d'être patients et gentils au point d'accepter les rotations, à savoir deux classes en roulement par quinzaine, matin ou après-midi dans un même local (et cette théorie du genre qui persiste, wokisme aidant !). Parlons encore d'une certaine Nathalie Costantini qui fait son chemin parmi les huiles, dont le principal leitmotiv à Mayotte fut celui de la "pause méridienne, la paus' méridien' "... sans afficher que c'était pour cadenasser le temps libre d'une jeunesse potentiellement incitée à commettre jusqu'à des violences. cela donne actuellement une majorité de parents qui, après être venu chercher l'enfant à dix heures ne le ramènent simplement pas quelques heures après pour l'après-midi ! 

Sinon, pardon, il y en a un qui, dans les années 90 a dû faire du bon boulot pour Mayotte parce qu'il a eu la Lozère en retour ! Doublement pardon de ma part puisque j'ai injustement oublié son nom.     

* les élus... les locaux, encore des matois campés sur leurs rentes de situation, aussi français sinon plus de ce point de vue que bien de nos édiles métropolitains, de ceux, qui, malins, restent un temps muets avant que de bien sentir d'où vient le vent.

LES SÉNATEURS alertent : Saïd Omar Oili écrit au premier ministre avant le chaos ; le sénateur Thani Mohamed Soilihi, désormais moins en marche et renaissance, soutient le mouvement sans réserve. Selon lui, les Comores ne sont pas un partenaire fiable. À l'image de ce qu'a initié le Royaume-uni, il veut appuyer pour déléguer la gestion des demandeurs d'asile à des pays tiers tels le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda... 

LES DÉPUTÉS 
Estelle Youssouffa (enfin une députée qui dépote !) : 
« J'ai demandé le départ du préfet de Mayotte parce qu'il a envoyé policiers et gendarmes employer la force sur des personnes âgées et des manifestants pacifiques mobilisés pour demander la sécurité alors qu'il n'a pas le même“ courage ” face aux criminels et délinquants qui traumatisent quotidiennement la population. Parce qu'il a été aux abonnés absents sur l'occupation du stade de Cavani qui prospère tranquillement depuis six mois. 
Ses déclarations alimentent la colère populaire. Il a failli à sa mission, il doit partir. 
Assez de dégâts ! » 
Mansour Kamardine dénonce les sous-effectifs dans les forces de l'ordre, l'enseignement, la santé, la justice ainsi que les carences de compétences dans les champs d'intervention obligatoires. 

ÉLUS LOCAUX. 
Le maire de Mamoudzou réclame l'état d'urgence. 
Jacques Martial Henry, élu d'opposition : « ...le préfet n'avait pas à ouvrir le service immigration en temps de crise : il faut se battre contre un Comorien pour récupérer son terrain, il faut se battre contre les Réunionnais* pour avoir un marché public, contre les Africains pour avoir accès au stade, les Mahorais sont spoliés par les étrangers, l'administration n'a pas à provoquer alors qu'ils débarquent tous les jours, occupent un stade. Au début on a laissé faire, aucun élu ne s'implique, le CD, les sénateurs, les députés doivent être les interlocuteurs de l'État... les associations qui s'occupent des immigrés sont financées... on ne s'occupe plus des Mahorais... Depuis le Congo, les Grands Lacs, tout le monde regarde Mayotte... »
* à la journaliste lui faisant remarquer que les Réunionnais sont français, il répond qu'à La Réunion pas une entreprise mahoraise ne peut se voir concéder un marché public. 

Après cet état des lieux malheureusement loin des solidarités et fraternités utopiques, plutôt reprendre sa respiration, après Duras, avec Le Clézio, par exemple, auteur d'un Sud-Ouest de l'Indien... le recul, la perspective lointaine devant permettre d'avancer...  

Sources principales : France Mayotte Matin, Kwezi, Mayotte Hebdo, Le Journal de Mayotte... 


mardi 12 décembre 2023

LES POLITIQUES : de sinistres MARGOULINS !

Oui ! de sinistres margoulins et ce n'est pas près de changer tant à Mayotte qu'en métropole, qu'en Europe et au-delà, la couardise mettant en danger la démocratie partout dans le Monde... 

L'enceinte renforcée du lycée pratiquant la rétention des élèves en cas d'attaque de bandes. 

Les colliers de fleurs, les mbiwis (les bâtons entrechoqués qui rythment les chants) ne sauraient que marquer le côté officiel de la visite. Par contre, le bruit, les sifflets, les huées de la population contre la première ministre, ont fait indiscutablement savoir " que les citoyens en avaient marre ". " Mayotte pleure, Mayotte a peur " dit un carton... Plus de vie normale, des portes de fer, des barreaux aux fenêtres pour s'enfermer quand les gens ordinaires se mettent en prison alors que ceux qui devraient y être sont libres de leurs méfaits, des forces de l'ordre obligées de sécuriser les retours au domicile des travailleurs, des coupeurs de route chroniques et qui à tout moment pourraient récidiver, des bandes qui s'affrontent et brûlent des véhicules dont ceux des CRS qui n'ont pu qu'assister au clash  ; " un paradis devenu un enfer" dit une autre banderole, pas de possibilité de balade (il y a quelques années, les problèmes de datant pas d'hier, les randonneurs étaient invités à se regrouper et à partir prendre l'air encadrés par des gendarmes !). Marre des caillassages ! Tout cela en surface car, sous-jacentes, toutes les difficultés inhérentes à une situation ultramarine : l'égalité des droits, la continuité territoriale, le coût de la vie, entre autres problèmes, finalement en écho, serait-ce en pire, à ce qui se passe en France métropolitaine.  

Jour de distribution d'eau au village. 


Et le ciel qui s'en mêle, répétant un long épisode de déficit pluviométrique puis une sécheresse plus sévère encore que lors de la crise de l'eau de 2017, fait remonter en surface la lourde responsabilité de l'État, des élus locaux, des profiteurs du système. En point de mire, le problème de l'immigration, la méfiance toujours plus grande et aujourd'hui durable envers la représentativité démocratique, à tous les niveaux du millefeuille. Notre pays patauge toujours plus profond dans un cadre démocratique dévoyé... Pauvre pays, en soins palliatifs, malmené par nos politicards incapables, tant dans l'anticipation que dans la gestion. Que voulez-vous, hier encore Larcher félicitait une “ sénateure ” pour ses 19 ans de fonction ! Une partie du dévoiement est là : la politique est une profession, sinon une rente de situation ! Inacceptable ! 

Mayotte a soif ! Nous manquons d'eau ! et quand elle coule, il faut la faire bouillir parce que Vinci (plutôt BTP à mon humble avis...) ne veut engager sa responsabilité. Entre parenthèses, les médias en résumant travestissent déjà la situation, puisque l'eau est coupée 2.29 jours sur 3 et non 2 jours seulement. Pire, ces deux derniers jours, même bouillie elle n'était pas buvable à cause des métaux lourds dépassant la dose admissible ! Alors Borne visite l'usine de dessalement qui devrait produire davantage, qui ne produit pas ce qui était annoncé mais dont le rendement devrait être amélioré... Piètre bilan pour un investissement triplé au fil du temps ! Mais il ne faudrait pas accuser le coup ! Quelle ingratitude ! Vous ne vous rendez pas compte des possibilités de désalinisation grâce au solaire !
D'autant plus que suite à une mauvaise saison des pluies 2022, les deux retenues sont à sec, la troisième, prévue au début des années 2000 en reste toujours au stade de projet. Alors c'est la politique des annonces, la première ministre arrose, elle, par ci par là, donnant une becquée ponctuelle pour juguler le temps d'une visite, un département dans le besoin. Mais voyez les donc, les officiels, sénateur macronien, député LR ambigu, conseillers changeants, à sourire, béats, à sortir le smartphone à selfies... Quelle indécence ! Le 30 septembre 1938, désapprouvant la liesse pacifiste, Daladier laissant échapper « Ah les cons ! s'ils savaient... » démontrait plus de dignité politique. Choquante la liesse pour le moins déplacée des apparatchiks indéboulonnables d'un appareil d'État devenu minable, Saïd Omar, Mansour élus... Mais pas la députée qui dépote, sauvant l'honneur, elle... Ne cherchez plus les cons dans le peuple ! Dans cette hétérogénéité, exactement comme dans le rejet de la loi immigration de Darmanin, il y a même un Daniel Kamal osant avancer que Macron est du côté des Mahorais... Ah ! il est Modem ! 

A essayer de démêler le fil pour remonter à la source, l'immigration est en cause, en premier lieu. Inutile alors, comme le propose une fois de plus la shadock du gouvernement, de balancer du fric dans un puits sans fond, une fuite en avant sans fin. À peu jongler avec les chiffres tant l'Insee est encore plus aux ordres outremer, notons que la population scolaire à Mayotte s'élève à 34 % de la population, soit le double de ce qu'elle est en métropole. Dans ce décompte de la population à hauteur de 310.000 habitants, l'Insee voudrait faire croire que la moitié de cette population officielle est étrangère... En vertu d'un nouveau principe webien consistant à multiplier fausses et vraies aiguilles non plus dans une botte mais dans un hangar de foin, restons-en là, la shadock se prévaudrait-elle des 22.000 expulsions d'étrangers... se gardant bien d'évaluer tous ceux qui reviennent, parfois une semaine seulement après. 
« Mais pourquoi emportes-tu ton matelas ? tu sais bien que tu seras vite de retour ! » racontait feu Younoussa Bamana (1935-2007), emblème s'il en est de Mayotte française ! Borne promet de nouveaux radars, pour mieux compter sans doute tous les bateaux qu'on laisse passer... Par le passé, les autorités ont eu jusqu'au culot de parler d'un bateau patrouilleur... dont on attendait le moteur depuis trois ans ! 
Bref, merci d'émettre tant de blablas ineptes en vue d'agrandir les capacités, d'augmenter les volumes plutôt que de fermer le robinet ad hoc ! Toujours plus d'écoles, plus d'hôpitaux, de logements, de retenues d'eau... Noyer sous une avalanche de fausses bonnes idées qui ne réjouissent que l'opportunisme intéressé des politiques profitant de la manne, relève d'une hypocrisie cynique, irresponsable, salement dégueulasse !  
Ah les cons ricanants, à se prendre en photos, à trahir l'électeur, à ne rien dire, à se contredire avec arrogance, à mentir, sans jamais se remettre en cause... à nous prendre pour des débiles sous tutelle auxquels il ne faut surtout plus proposer de référendum ! Et Borne, adepte du foutage de gueule, d'une compassion traître, remettant aux calendes grecques le développement du 101ème département. 

La piste longue de l'aéroport par exemple, dont on parle depuis 20 ans au moins, retardée pour une bestiole un coup, pour une alternative en Grande-Terre à nouveau au détriment des terres agricoles sinon des forêts toujours sacrifiées... Foutage de gueule, madame la première spécieuse qui ne fait que défendre la main mise de la Réunion sur Mayotte, ici, le monopole d'Air Austral... Parlons-en du colonialisme si propre à notre espèce et qui se perpétue sous des formes toujours réinventées... 
Que du blabla, madame ! Plutôt que de saturer à cette overdose d'intelligence scélérate, de turpitudes, quelques faits qui ne seront que divers : 

* Dernière semaine de novembre : les forces de l'ordre incapables de s'interposer entre deux bandes rivales. Bilan : des véhicules de police, CRS, brûlés, la faculté, les établissements scolaires, tous les établissements publics fermés une semaine. 

* Samedi 9 décembre : descente de voyous lors d'une fête, les gaz lacrymogènes (on entend les détonations pratiquement tous les jours, après la capitale, la violence gagnant le reste de l'île) qui mettent à mal la population vulnérable (bébés, vieux), la voiture de mon voisin brûlée... C'est vrai que Darmanin a déclaré à la télé, plutôt que de la fermer pour une fois, qu'on ne pouvait rien contre les mineurs délinquants... Et s'ils ne jouaient qu'à harceler... En attendant un soignant constate : « Ce qu'on voit au bloc est horrible, faut voir les coups de machette ! »

*  Hier, une armée de voyous part en guerre... les forces de l'ordre les regardent passer... nous aussi, aux infos : 


Mais rien n'est urgent, n'est-ce pas Madame la première immorale, des voyous certes mais quand ils sont coordonnés pour nuire, il ne faut surtout pas se demander à qui profite le crime... autant rigoler avec les cons... Et quand le recteur embauche comme prof le clandestin qui la veille encore vendait à la sauvette des oignons pour s'en sortir, il faut dire « Merci qui ? ».  

Pour prolonger, Alain Bauer :     

Sinon faut-il conclure à la Bernard Guetta, le ton pompeux, parce qu'en métropole, en Europe, tout va, que les problèmes de Mayotte s'expliquent par l'éloignement ? Mieux vaut se taire quand on ne sait pas...  


jeudi 15 juin 2023

SÈTE 4. Pêche, migrations et capitalisme...

Robert_Mols_-_port_de_Sète 1891 domaine public musée Paul Valéry. 

Sète, un Languedoc maritime, mâtiné de Catalogne, de Campanie jusqu’en Calabre, Sète, port de pêche. Si, localement, l’activité concernait l’Étang, avec les Catalans d’abord, puis les Italiens, elle s’est tournée vers la mer. Encore au début du siècle passé, les Sétois originaires d’Italie faisaient construire à Agde des dizaines de bateaux-bœufs ainsi nommés parce qu’ils tiraient le filet comme les bœufs tiraient la charrue. Sauf que cette technique prévoit que le second fait la vache, pour dire qu’il ne bénéficie pas du partage de la pêche, à charge, la fois d’après, d’inverser les rôles, exception faite de la semaine sainte où tout le monde a besoin d’argent frais pour fêter Pâques. Même au port, coques alignées, rangées, quel bel ensemble ces voiles carguées sur les antennes ! Au point que Paul Valéry, le penseur qui ne se voulait pas philosophe, d’habitude plus compliqué, avait revendiqué la beauté des voiles de Sète ! (si quelqu’un me retrouve cette citation, je suis preneur !) Et cette antenne ! vingt-deux, vingt-quatre mètres de longueur... imaginons le mousse chargé d’y grimper ! D’ailleurs on le voit sur le détail d’une marine « Le Port de Sète », du peintre Mols. Autre détail : les filets hissés en haut du mât ! Superstition ou simple prévention contre les vols ?

Ces immigrés particuliers (beaucoup, dans l’agriculture, les forêts, sont longtemps venus du Nord de l’Italie) nous les retrouvons, par exemple, à la tête de chantiers de construction maritime ou comme patrons de bateaux, des « dynasties » toujours à la barre. Pêcheurs, ils sont originaires de Cetara dans le Golfe de Salerne. A partir de 1850, comme à Sérignan, ceux de Cetraro (Calabre), à Frontignan, ceux de Gaete (golfe au nord de Naples). Par les lettres au pays puis le bouche à oreille, ils seraient partis parce qu’il n’y avait plus chez eux, ni sel ni anchois, le long de cette côte au Sud de Rome. Ce sont eux qui ont impulsé la pêche en mer, les locaux démontrant moins de courage ou se révélant plus terrestres que marins, moins aguerris, disposés seulement à exploiter la lagune du Thau et plus haut le long du golfe, la gourmette d’étangs jusqu’à Aigues-Mortes. 

Depuis, prenant le pas sur Agde, Sète reste notre plus important port de pêche sur la Méditerranée. Dans les années 60, ce sont les rapatriés d’Algérie, souvent arrivés sur leurs propres bâtiments, qui ont apporté du sang nouveau. 

Sète chalutiers et thoniers Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Christian Ferrer


A voir les belles unités flambant neuves, alignées le long du quai, le polyester immaculé à la place de l’acier qui lui-même avait repoussé les coques en bois, une génération de plus en arrière, nous n’allons pas regretter les voiles pittoresques appréciées de Valéry, le ravaudeur de filets sur le quai qui chante si bien l’Italie (si, si ce n’est pas une carte postale, j’en ai été témoin), une belle voix qui doit faire le bonheur des tablées de fêtes. Non, nous n’allons pas fondre en commisération à la vue du quartier haut, le pauvre (à Mèze nous avions l’inverse, comme quoi...), celui des petites maisons des pêcheurs avec le linge pendu aux balcons. Rien ne saurait rester figé. Entre aimer le passé et rester passéiste, faut pas confondre. Comme partout, le confort, l’argent sont passés par là ; c’est un calcul, un investissement à long terme, envisageable si une pêche rapporte et que peut-il y avoir de plus exaltant même pour ces pêcheurs-hommes d’affaires, qu’une fièvre pour le thon égale à celle du chercheur d’or d’une autre époque ? 

Tuna_ensnared, pris au piège.  Domaine Public  from the U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration Auteur Danilo Cedrone (United Nations Food and Agriculture Organization)


Dans quelle limite ce calcul reste-t-il acceptable ? C'est bien parce que le système complètement amoral ne s'impose pas de limites qu'une fin du Monde, du moins de l'anthropocène, est devenue plausible... Inutile d'en référer à Nostradamus et à Malachie...  

vendredi 7 avril 2023

SÉRIGNAN (fin).

Père-Lachaise_-_Division_82_-_Affre_08 Auteur Pierre-Yves Beaudouin  Wikimedia Commons  CC BY-SA 4.0

Parmi les personnalités nées à Sérignan, Lucyle Panis (1887-1966), chanteuse lyrique de renommée internationale, connue notamment pour son interprétation de « Frou-frou ». Ce n’est pas sans rapport avec Auguste Affre (1858-1931), né Agustarello Affre, à Saint-Chinian, et qui, plutôt que menuisier est devenu ténor après avoir été repéré par Marcelin Coural, maire de Narbonne. Il a eu chanté, au débotté, sur une table du café Billès à Fleury !  

Serignan_promenade Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Fagairolles 34


  À Sérignan si le clocher de la collégiale se voit de loin, le collège, lui, d’abord en périphérie, sur le piémont des molasses du Crès, a bien été rattrapé par les constructions. Me voici bien obligé d’en dire un mot puisque j’y ai travaillé six ans dans une bonne ambiance, des enfants pas stressants, venus aussi de Lespignan et de Vendres, une bonne flopée de collègues amicaux, une administration proche, solidaire (1)... Enseigner représentait encore un métier paisible et enviable de ce point de vue... Un mot, donc ce sera pour les voyages et échanges culturels avec, l’Allemagne (Bad Dürkheim), l’Espagne (Cullera) et la République Tchèque (Ostrava) qui nous est arrivée à l’improviste suite à un désistement de dernière minute de la part d’un collège des Bouches-du-Rhône... La mairie de Valras (2) (mais je ne suis pas sûr de l'organisateur) leur a même organisé une brasucade de moules sur la tôle, arrosées ensuite d’un vin blanc mariné aux herbes... C’était hier, cela semble si loin à voir nos rangs, tant chez les profs qu’au secrétariat, déjà éclaircis. Trente ans déjà...

En conclusion, une chose à éclaircir suite à une indication de wikipédia : «... Les patanes à la santangiolèse (ou patates à la mode de Saint Ange) sont une spécialité des Sérignanais originaires de Cetraro... ». Des migrants venus d’Italie se sont installés dans le Midi, depuis la Provence jusqu’en Languedoc, sans parler de tous ceux, en Lorraine, dans le Nord ou à Paris, embauchés dans les mines de charbon, de fer, sinon dans la maçonnerie comme, dans la banlieue de Paris, le père de François Cavanna (1923-2014, « Les Ritals » 1978).

Des sources se contredisent, l’une précisant que Sérignan est jumelée avec Cetraro, les autres dont celle de la mairie ne disant rien à ce sujet. Pourtant sur un réseau dit social, tout un flux de sympathie est allé à une mamé de plus de 87 ans (août 2022), ouverte, qui dit bonjour à tout le monde, toujours en italien... partage sa bonne humeur et danse lors des événements locaux. Elle habite, comme il est dit « sur les hauteurs », en fait au niveau du collège, il est vrai dix mètres plus haut qu’au fond de la plaine... Elle s’appelle Yolande ; certains commentaires souhaitent un prompt rétablissement à sa sœur Maria... Alors Yolande Iolanda (comme Dalida) aurait plus de facilité en italien parce que venue, petite encore, avant 1940, avec ses parents ? Ils auraient été un certain nombre du même coin, de Cetraro, cette petite ville de Calabre, « en haut du coup de pied de la botte italienne » ? Quels sont les noms venant de là-bas ? Pourquoi sont-ils partis ? Quels autres métiers sont-ils venus exercer ? La pêche ? La vigne ?

Après avoir lancé, au fil de bien d'articles, des pistes de compréhension sur l’immigration espagnole, toujours depuis notre Sud languedocien, celle, venue d’Italie, interpelle... un pays présentant peut-être plus de proximité avec la France, pas toujours pour de bonnes raisons, la meilleure étant pourtant la langue.  

(1) Une situation qui a évolué au point de s’inverser à la fin des années 2000, quand les chefs d’établissement plutôt que de faire remonter les doléances n’ ont relayé, au contraire, que les directives venues d’en haut, le fonctionnaire devant par définition obéir pour que le système fonctionne (entendu dans la bouche d’un principal). Et tout le monde connaît la lâcheté impuissante de la hiérarchie quand il s’agit de défendre un prof. Il s’appelait Samuel Paty (1973-2020). On se demande même si l’argent alloué pour défendre sa laïcité ne va pas dans la poche de certains autour de Schiappa la ministre, celle qui allume un contre-feu sur Play-Boy (avril 2023).      

 (2) À Valras, la seiche en sauce (oignons, pommes-de-terre, olives noires, concentré de tomates, épices, ail) se prépare traditionnellement dans une «pignate», une cocotte en fonte (en Italie, la pignatta est une cassole ou cassolette en terre cuite)... si la matière dénote un mieux-vivre, au moins le nom est resté.   

lundi 13 mars 2023

MAYOTTE ! un rapport explosif !

Révélé par Médiapart, un rapport si explosif qu'il est caché par le gouvernement depuis janvier 2022.

Un rapport intrinsèquement objectif... complètement à l'opposé de ce que pense et dit Edwy Plenel (mais nous ne sommes pas à une outrance près de sa part, quand bien même le ton serait départi, souriant, pédagogique même). Que dit-il ce monsieur invité par la télé bienpensante ? Dans l'esprit "On a volé un morceau à une entité, à l'archipel des Comores..." c'est tout sauf un argument... dans ce cas Gibraltar est un morceau volé à l'Espagne, les enclaves espagnoles des morceaux volés au Maroc, les Îles Anglo-Normandes devraient appartenir à la France et la Corse à l'Italie à en croire Mussolini ! 

Qu'est-ce qu'il raconte encore le trotskiste ? Que le territoire occupé par la France, parce que c'est l'Europe, attire l'immigration comorienne... certes sauf que les gouvernements successifs ont bien pris soin de transformer l'île en cul-de-sac : ce n'est pas un marchepied pour la Réunion, pour la métropole et l'UE, l'île est déjà un camp de rétention ! A quoi sert en même temps d'invoquer une solidarité nationale qui non seulement ne trouve pas à s'appliquer mais qui en plus, débouche sur de la non-assistance à territoire en danger ! 

Et avec ça ? plus grand chose comme il y a longtemps que je n'écoute plus ces émissions boboïsantes à tendance wokiste. Néanmoins, Joseph Krasny, le pseudo renié de Plenel, le solidaire de septembre noir dans l'assassinat, à Münich, en 1972, des sportifs israéliens, en tire des prolongements douteux lorsqu'il évoque un racisme anti-mahorais à la Réunion. Pourtant, en proférant "Band Komor", la Réunion n'est pas plus raciste et venimeuse qu'une France jacobine d'il n'y a pas si longtemps... même s'ils n'ont pas voulu donner de l'eau lors de la grave pénurie d'eau de 2017. Mieux que chez les Etatsuniens, le "melting pot " (que les profs propagandistes nous ont vendu sans bémols dans les années 60) consiste plus à vivre à côté qu'ensemble... Sinon, comme bien des Français, ils sont contre l'immigration.  

Du temps du gouverneur, ses mensonges et ceux de l'État étaient d'un autre ordre. Photo autorisée wikimedia commons

Alors, ce rapport qui ne permet pas à Plenel d'attaquer bille en tête ? Il suffit de le lire sans se dire de qui ça vient, vu qu'il sert autant les contre que les pour Mayotte française. 

Notons (je me permets de prolonger...) : 

* il émane des inspections générales de six ministères (santé, justice, éducation, affaires sociales, affaires étrangères, intérieur). 300 personnes entendues sur plusieurs semaines. 

* Mayotte, département le plus pauvre de France aux moyens plus faibles que dans les autres outremers (la dotation par élève, par exemple, ne faisait qu'à peine plus de la moitié de ce qui est la norme [je crois l'avoir déjà évoqué sur Avox). 

* l'État est débordé par une situation sur le fil du rasoir par rapport à l'acceptable, une offre de santé insuffisante et fragile (même avec le titre de première maternité de l'UE !), un problème migratoire submergeant les capacités de l'État, en retard de deux dizaines d'années, qui a failli à sa mission. 

* une insécurité grandissante avec des agressions mortelles (le 15 février dernier, un jeune de 19 ans  mort des suites d'une attaque avec barre de fer) (je ne fais pas le lien avec l'immigration...) 

* Dard Malin (pardon de garder des réflexes pour échapper à la censure facebouquienne (ils m'ont même interdit de dire "faux-jeton" ! faut pas dire non plus que les Français sont des moutons ou des veaux...) en premier, veut le cacher, ce rapport, lui qui pourtant s'est montré quelques fois dans l'île contrairement à d'autres (Vous le connaissez vous, le délégué aux Outre-mer ?). Sauf que le ministre de l'Outre-Mer est un peu tête en l'air... Quelle idée d'aller dire à la télé locale qu'on ne pouvait rien contre des mineurs ? Ce qui ne peut que conforter ceux qui n'avaient pas encore franchi le pas de la délinquance...  

* presque la moitié des logements sont illégaux avec les plus grands bidonvilles de France, qui plus est sur des zones à risques. 

*  80% de la population est en dessous du seuil de pauvreté. 

* 75 ans d'espérance de vie. 

* 1/3 actif au chômage...

* Mais comme c'est huit fois pire aux Comores (1/4 de la population en extrême pauvreté) le mouvement migratoire n'arrête pas malgré les conditions difficiles de traversée, la fermeté nouvelle des contrôles qui ajoutent aux infortunes de mer. Des centaines de gendarmes devraient arriver dès avril, pour renvoyer un maximum de personnes et en priorité celles versées dans la délinquance délictueuse.

* La situation est si alarmante que même l'INSEE n'appliquant que les subtilités de calcul qu'on lui ordonne habituellement (n'avait-elle pas pour consigne de ne pas recenser toute la population, en vue de faire des économies dans la dotation globale ?) prévoit près de 800.000 habitants en 2050 (deuxième parenthèse : est-ce que cela sous-entend que le chiffre officiel des 280.000 habitants actuels est sous-évalué ?).   

* les journalistes informant de ce rapport caché mettent l'accent sur l'enfance en danger dont au premier rang ceux qui sont privés d'école (les locaux n'étant pas à l'origine du manque de place, font passer les nôtres, bien que pénalisés par le surnombre, avec  une salle de classe pour deux divisions pet un niveau qui s'en ressent, par exemple, les 3/4 au collège ayant des difficultés de lecture [9 x plus qu'en métropole). 

* Inquiétude aussi, l'alimentation insuffisante nous ramenant à l'épineuse question des rythmes scolaires imposés de force sous un climat tropical... si encore c'était pour assurer aux enfants un minimum de nourriture, de protéines mais peut-être que les autorités préfèrent se faire valoir en aidant des pays tiers, il est vrai que l'exemple de Mayotte fait tache pour un pays qui se veut dans le peloton de tête des États évolués ! 

* les jeunes de l'île sont en moins bonne santé qu'ailleurs en France... une situation dont les effets se ressentent dans la délinquance violente (81 % de prévalence des mineurs dans les vols avec violence... ce n'est pas moi qui le dis !). Et une tendance à l'autodéfense quand les cambrioleurs sortent du commissariat avant le cambriolé embourbé dans la paperasse s'il porte plainte (le nombre de plaintes, en lui-même, ne veut plus rien dire.   

* en prime, une désorganisation des services, des personnels sans expérience, une faible attractivité du territoire. 

Tout va donc tourner autour du renvoi massif aux Comores...  

Merci Médiapart, merci Krasny Plenel, si ce rapport n'arrive plus à fourbir vos arguments contre Mayotte, merci d'avoir donné du grain à moudre à Mayotte française. 

Bien charitablement à vous qui ne dites rien sur la biodiversité perdue par le déboisement, sur le pillage des ressources halieutiques par les bateaux-usines... et pas que chinois, russes ou coréens... 

photo anonyme de 1975 parue dans le n°29 de 1993 Jana na Leo


  

mardi 3 janvier 2023

Sur l'IMMIGRATION ESPAGNOLE...

 Par chez nous, sur la place de bien des villages, on entendait parler espagnol ou catalan, c’est qu’un tiers de nos populations était de cette origine. Si le demi-million de réfugiés lors de la Retirada, a marqué les mémoires, ce sont pourtant, à la fois pour des raisons économiques et politiques, plus de quatre millions d’émigrés qui arrivèrent en France entre 1888 et 1930 (Maria José Fernandez Vicente, 2004) (je n'ai pas trouvé la raison d'une année 1888 en particulier...). Si à vingt ans le service militaire était obligatoire, un tirage au sort emmenait une partie des hommes au Maroc pour des périodes de deux à six ans ! Les riches pouvaient envoyer quelqu’un à leur place ou payer à l’État.

Coups d’États, pronunciamentos, défaites et pertes des territoires en Amérique, aux Philippines, semaine tragique de 1909 Entre le 26 juillet et le 2 août 1909, la semaine tragique surtout à Barcelone : barricades suite à la perte de 1200 réservistes au Maroc et contre l’envoi  de soldats supplémentaires (guerre de Melilla), contre l’appel des réservistes (1500 pesetas pour s’en exempter, l’équivalent de plus de quatre ans d’une paye d’ouvrier).

Bilan : plus d’une centaine de morts, ensuite plus d’une centaine d’églises ou couvents ou collèges religieux incendiés, ce qui va renforcer la tyrannie du pouvoir : intox basée sur un prétendu séparatisme catalan pour ne pas que le pays suive, renforts militaires, mise au pas et exploitation des ouvriers, féodalisme dans les campagnes maintenu, élections faussées par une hiérarchie de caciques au service des nobles...

Conséquences : syndicats interdits, fermeture des écoles laïques, des milliers d’arrestations avec 2000 poursuites pénales, 5 condamnations à mort, 59 à perpétuité, 175 à l’exil. 

Depuis deux siècles et l’unité victorieuse contre Napoléon, l’Espagne n’en finissait pas de toucher le fond avec de brefs sursauts progressistes qui ne pouvaient durer tant que les nobles et l’Église maintenaient une domination féodale archaïque (la « sainte inquisition » n’a été abolie qu’en 1834 avec encore un instituteur pendu à Valence en 1826 !).

Liées aux circonstances politiques, des causes économiques ont poussé quatre millions d’Espagnols à émigrer entre 1890 et 1930. 

Photo autorisée fourche de houx hubertm L'Air du Bois

On part pour ne plus vivre dans une hutte au sol de terre battue, pour ne plus faire la corvée d'eau avec l'âne, pour ne plus labourer avec une mauvaise charrue, pour avoir de bons outils en fer et non du tiers-monde comme ces fourches en bois qui, plus tard, décoreront si bien les intérieurs, ou ces dents de silex des herses pour briser les mottes de terre. On part parce qu'on n'a pas pu faire la révolution contre les nobles latifundiaires. Cette situation était la norme à la veille de la guerre civile ; les occupations des terres ont durement été réprimées par l'extrême-droite franquiste (350 journaliers exécutés à Palma del Rio et pour dire combien la pression des riches spéculateurs est forte, aucun des sites qui mentionnent ce massacre n'ose dire le nom du coupable dont les descendants ont hérité...). 

A partir de 1956, Franco qui bloquait les frontières les ouvre pour diminuer le chômage, alléger le budget public, faire rentrer des devises. 

Nombre d'information proviennent d'un rapport gratuit sur la présence espagnole à Mauguio, des circonstances historiques de l'immigration, des fêtes, votive, camarguaise, espagnole, mais rien sur l'auteur sinon :  

"... Mes parents sont arrivés dans les années 1960, avec les grands parents. Ils venaient de Lorca. Les grands parents venaient pour fuir la dictature.../... Ils ont rejeté l’Espagne. La première chose que ma mère a entendue était « espagnole de merde ». Mes parents parlent français sans accent espagnol. Ils disaient : « devenez plus français que les français »." 

Un grand merci pour ce partage ! 

Vendanges_en_Corbières_(1975) Fonds André Cros Archives municipales de Toulouse  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International


Politiques migratoires espagnoles et françaises – Projet de fin d'etudes (rapport-gratuit.com)

safara10ean187.pdf (mcours.net)

dimanche 6 novembre 2022

PERDU LE NORD ou carrément à l'OUEST ? (1)

Carte de Sabine Réthoré. 

 Il y a peu, un soutien NUPES a publié une carte de sabine Réthoré : la Méditerranée vue d'Est en Ouest... Joli certes, original sauf que, d'un point de vue objectif, cela a déjà été fait, du moins que le Monde a été représenté x fois depuis un coin particulier et aussi... D'un point de vue subjectif, comme il est précisé que la carte ne mentionne pas de frontières, j'en ai conclu que la NUPES faisait tenir à la carte un langage de solidarité poussée à l'extrême avec les migrants, des histoires de créolisation, de libre circulation, d'accueil à bras ouverts de toute l'immigration, bref "à fins de propagande !" ai-je signifié à l'émetteur qui répondit avec une suite de 24 points d'interrogation. De quoi, de mon côté, m'exclamer du tac au tac.  

" Moi : à fins de propagande !

Lui : ?????????????????????????

Moi : !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Lui : articule, mon vieux!

Moi : puisque tu le fais exprès de ne pas comprendre, si la NUPES promeut cette carte de la Méditerranée sans frontières, c'est qu'elle va dans le sens de la "créolisation" chère à Méluche et bien sûr la libre circulation... et si j'évoque une certaine propagande, c'est que je suis contre bien sûr, non pas par ségrégation, ostracisme et racisme, c'est simplement pour éviter qu'une Algérienne tue une petite, que d'autres Algériens assassinent une retraitée à Mulhouse... Chantal Kempf, tu connais ? En espérant te l'avoir bien articulé et que tu n'es pas dur d'oreille... "

Oh, plus rien depuis deux jours ! Le "mon vieux" je l'ai considéré de proximité, d'égalité,.. comme peut l'être le tutoiement quand la politesse du "Vous" inclut une certaine distance. D'ailleurs j'ai tutoyé aussi... Non, après avoir fait aussi, j'espère, preuve d'humour, il est vrai que mon point de vue monté en épingle (sauf que le pourcentage d'étrangers impliqués dans les violences aux personnes ou en prison [60 % à Nice par exemple !] n'est pas inventé) se doit d'être prolongé par un triste constat, à savoir que notre pauvre pays qui n'a plus les moyens d'une fraternité de toute façon toujours repoussée à l'horizon et qui ne se rapprochera pas tant elle est théorique, tout comme l'égalité et peut-être, dans une moindre mesure, la liberté, se trouve, de plus, contraint par des lois européennes sur l'immigration qu'il est urgent de faire évoluer.  

A suivre donc, d'autant plus après l'affaire "d'insulte raciste" à l'Assemblée Nationale, pour laquelle le présumé coupable a finalement été condamné pour... avoir causé un tumulte. A suivre encore avec la réaction de l'Italie se refusant à recevoir près d'un millier de migrants si la solidarité européenne reste aussi peu effective (ils renvoient les bateaux en question dans les pays, Allemagne, Norvège, dont ils arborent le pavillon). A suivre surtout parce qu'il est humainement inadmissible de faire comme si plus de 1200 personnes n'avaient pas péri en Méditerranée depuis le début de l'année. Un cas de conscience qui ne saurait pas seulement concerner les Français... 

Pardon d'avoir transgressé "le tabou", je viens de m'impliquer politiquement. Était-ce volontaire ou seulement pour articuler avec la seconde partie de l'article, plus conforme à sa teneur habituelle ? Vous me direz... (à suivre)


samedi 28 mai 2022

Mayotte, petite île, mais dans son océan, comme Cendrillon chez son prince (2)

Attention, avec le découpage de ma chronique en trois volets c'est X dès les premiers mots !  

... les tétons durs jouant les essuie-glace sur ma poitrine. Olivier n'avait que 50 ans : une insuffisance l'emporta. Mort aussi le Lazaré, entreprise à toucher des gains et néanmoins repaire de plaisirs solidaires. Mieux vaut ne pas aller voir ce qu'il y a à la place, l'ère du béton a sabré le rapport séculaire d'un rouge latérite lié aux verts profonds de la forêt primaire, aux clairières défrichées où la lune qui fait pousser éclaire, une lune, jadis égayant le petit peuple entre animisme et islam mais qui ne compte plus que pour rythmer les phases du ramadan. 

Qu'est-ce qu'il a chanté Lama, dans la mesure où je ne relève que ce qui me recoupe ? "Une île, entre le ciel et l'eau... tranquille comme un enfant qui dort... fidèle à en mourir pour elle". Comment ne pas évoquer, d'ici, épaulés par quelques relais en métropole, ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur personne à la cause de Mayotte secouant des chaînes qui sonnaient il n'y a guère, au cou et aux pieds des esclaves déportés d'Afrique ? Des militants de sangs mêlés, prouvant aux simplistes partiaux que la couleur de peau, la religion, ne peuvent piquer qu'au ras des sensitives. Des chatouilleuses pour repousser les envahisseurs, des agitateurs, des orateurs pour mener le peuple, des leaders parce que pour eux, rester français c'est être libre. Une lutte de 55 ans pour arriver au département, le 101e ! Dans les lacets de cette montée au surnom plaisant de "Tourmalet" (70 m seulement mais un mur et cinq têtes d'épingles !), montant sur le plateau de Barakani, dans les bambous et la majesté des frondaisons, ils restent présents, ils vivent en nous. Il faut le dire à nos enfants ! 

Dimanche, cela fera peut-être une trentaine de fois que la route me fredonne tout ça, et pour cette énième fois, plutôt que de se soumettre à la force de l'habitude, le murmure deviendra grondement jusqu'au plus profond de mon être parce qu'une petite voix me force à l'écrire et que même ébranlé, j'ai un peu la naïveté de croire que ça peut me guérir. Le col d'Ongojou, là où la route passe un des rachis volcaniques coupant l'île en petits bassins. Au levant le versant à l'alizé, au couchant, l'autre plus gras des vents de mousson. Des deux côtés, le lagon, pour la joie des enfants mais sur les plages fréquentées seulement. Plus question, en effet, de chercher la crique pour Robinson ou celle des amoureux. Dans les phases aigües, l'insécurité violente a même amené les gendarmes à accompagner des groupes constitués de promeneurs invités à faire connaître à l'avance leur balade. 



Ongojou : là-haut, le vieil Ali fait corps avec son champ. Ses ylangs alignés embaument mais la fleur se ramasserait à perte, d'ailleurs il a démonté les rigoles de bambous pour l'eau de l'alambic, il a vendu les cuves. Qu'importent ces quelques sous, l'inquiétant est qu'on ne vit plus en paix dans ce paradis perdu. Une année on lui a razzié les vaches, quelques mois en arrière, ce sont les chiens errants qui lui ont dépecé un veau vivant, régulièrement des cocos, des régimes de bananes disparaissent, il y a quelques jours un grand avocatier a été dépouillé, des fruits par la suite vendus au bord de la route. J'en oubliais la phalange qui lui manque, alors qu'il gardait un lotissement de wazungus, de Blancs... cela marquait les débuts d'une violence parfois sanglante (années 2000), l'insécurité des braves gens qui se mettent en cage derrière des barreaux aux fenêtres, des portes en fer, les descentes en brousse de bandes de voyous, les attaques, la nuit, des barreurs de routes, les enfants des rues en maraude qui deviennent de jeunes adultes meurtriers comme ces chiens errants. Sur la parcelle mitoyenne issue du partage, son frère presque aussi âgé, ce ne doit être qu'une coïncidence mais qui vient de perdre son fils d'une quarantaine d'années, tué à la machette par une meute d'enfants-loups. Est-ce par fatalisme que ces faits plus que divers n'entament pas une dignité non seulement sans haine mais silencieuse qui plus est. Et s'ils aiment la France, c'est malgré nos dirigeants politiques pourtant si imparfaits. Un Etat si déloyal envers ses gens simples et respectables et trop enclin à servir les gros intérêts... (à suivre)