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mardi 6 octobre 2020

ARTE & acculturation ?



Prague skyline at dawn Wikimedia Commons Author Petar Milošević

La courte présentation du concert de dimanche "Concert de Prague avec Daniel Hope" a pourtant atteint un summum de bêtise. En si peu de mots !

Approximation d'abord quand la présentatrice au ton docte et ampoulé dit de Prague "la ville aux mille ponts" ! Ville aux cent tours et clochers plutôt comme l'appellation couramment admise le laisse entendre. D'où sortent ces ponts qui d'ailleurs ne seraient que dix-sept ? Pourquoi bâcler ? 

Faute grave ensuite et ce n'est pas parce qu'elle est trop bien partagée, encore par fainéantise et ignorance, qu'elle en est pardonnable ! Il existe un mot lourd de sens à bannir, le nom d'une rivière à qui on a volé le titre de fleuve qui plus est, un mot allemand pour "VLTAVA", un cours d'eau slave. Dire "MOLDAU" en effet ne peut qu'alimenter une vision malsaine de l'Histoire !

Le compositeur Bedřich Smetana a appelé "VLTAVA" et non "Moldau" le deuxième poème symphonique du cycle Má Vlast (ma patrie). Smetana l'a écrit en tant que patriote tchèque en écho à la révolte de 1849 contre l'occupant autrichien et sa langue allemande !  

Pourquoi alors abonder dans un contresens infâmant ? N'est-ce pas déjà donner dans un négationnisme ? N'est-ce pas, grâce au recul historique, interpréter à mal quand on sait qu'Hitler imposa à la Tchéquie et à la Moravie un protectorat allemand ?     

Dire "Moldau" n'est donc pas anodin, c'est rappeler une domination colonialiste sans la rejeter, persistance d'une faute grave et malsaine qui ne peut que salir Arte. 

Que ce soit par je-m’en-foutisme ou au nom d'une doxa prétentieuse, que penser de la présentatrice du concert, trissotine d'une fatuité emphatique crasse ?

 https://www.arte.tv/fr/videos/099088-000-A/concert-de-prague-avec-daniel-hope/ 

A voir et écouter mais pas chez Arte...

jeudi 9 mars 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (3) / ratés existentiels

VOYAGE DES 1 & 2 mars 2017

Combien sont-ils dans cet avion, à trimballer des états d’âme ?
Laisser ainsi son pauvre papa avec qui il partage tant culturellement. « Cherche François Coppée » il a demandé dernièrement... des poèmes pris au hasard et d’une fraîcheur ! s’agissant d’un poète officiel plutôt catalogué académique. Et cette complicité, ces contrepèteries parfois salaces mais qui font rire surtout sorties en se défaussant, non sans malice, sur le fils qui l’en a instruit... « Une salade avec une belle escalope »... Ces musiques et chansons partagées, de l’opéra-opérette (1) au Pavarotti de la chanson napolitaine (2), occitanes ou bien françaises, sur Prague (4) et la campagne tchèque, du Brésil aussi, souvenir toujours vivant de  ce beau séjour de trois années, d’une époque où on prenait le paquebot, les lignes de l’Atlantique Sud ! 


Mais là, avec les intonations plus rauques de la "camisa negra", les accents moins dégrossis et enrobés que ceux du portugais "nordestin" (5), il s’en veut d’avoir en tête plus que le souci de son pauvre père. 


Cette Espagne qui le subjugue depuis toujours, depuis qu’il voit les Pyrénées de chez lui et autant son majestueux Mont Canigou enneigé que ses marges vaporeuses s’évanouissant dans la Méditerranée vers les caps Béar et même Creùs, cette Espagne cambrée d’une seguidilla (6) qui vous frôle et transporte rien qu’avec les yeux avant de provoquer et brouiller l’esprit de l’arrondi de son bras gracieux, arrêté, "bien parado", vers la grande fleur rouge du chignon flamenco, revient le perturber, presque le détraquer cette fois. 


Des flashs vieux de plusieurs dizaines d’années se sont rués en lui... Avec l’impression que les digues cent fois relevées, cent fois renforcées, les digues du Rhin et de ces Pays-Bas qu’il vient de quitter, ont cédé.
C’est qu’il a été perturbant ce séjour, oh non par rapport au père que cette paralysie a tant rapproché mais parce qu’il a redonné vie à un flot d’émotions jusque là refoulées dans le tiroir des souvenirs. Sédimentation apparemment morte et pourtant soudainement érigée telle la chaîne des Pyrénées qu’un documentaire expliquerait en accéléré !
Agréable d’abord avec cette ancienne camarade de classe qui le retrouve près d’un demi-siècle plus tard. Elle vit en Haute-Loire. Son mari est docteur. Avec les réseaux sociaux censés rapprocher les gens, les êtres, tels ces bulles dans un même verre de Blanquette de Limoux montent tous crever en surface, solitaires. La solitude en résultante du culte de l’individualisme exacerbé. Aussi, si quelqu’un quelque part, parce qu’il ne vous a pas oublié, prend la peine de taper votre nom, cela mérite d’être noté. Et puis, dans un placard de la remise il a mis la main sur une boîte en fer ouverte aussitôt reconnue, celle de son courrier avec des prénoms revenus faire défiler des amis et d’abord ceux des filles croisées alors. Souvent il fit semblant de ne pas la voir, cette boîte à biscuits et cette fois il l’a prise naturellement, sans l’appréhension de réveiller pour rien tout un passé. Malgré un temps de réflexion, tout revenait malgré le demi-siècle passé, frais, apaisé, sans nostalgie aucune. Chose étrange, sur cette boîte ouverte, pas une once de poussière ! Or rien de dérangé entre les signets regroupant un ou une même correspondante. des curieux dans ses familiers ? Ils n’ont jamais le temps de rien ! En commençant par le début, c’est la première lettre sortie d’une enveloppe ouverte, comme toutes les autres, au coupe-papier. Bien sûr, une foule de pensées liées aux souvenirs revient aussitôt à l’esprit.
Evelyne. Cette amie unique... Comment peut-on lier amitié avec une fille... c’est d’une chasteté aussi anormale qu’insupportable... Aussi il a longtemps cru l’aimer, seulement. Avec l’âge, il a compris. Avec son père propriétaire d’un domaine dans la plaine, Evelyne est en vacances du côté de Cullera, après Valencia. Ils ont fait un périple dans la montagne pour visiter leurs vendangeurs. Un chemin de terre, un pauvre village, une montagne déshéritée ; un accueil chaleureux mais des gens démunis. Un tel contraste avec l’opulente huerta dans la plaine en bas.
Et là, une image lui revient en boomerang, qu’il croyait effacée. Celle d’une petite vendangeuse espagnole, juste un échange du regard, un éclair...  

 

(1) Anna Netrebko « Meine Lippen sie küssen so heiß » de Franz Lehar https://www.youtube.com/watch?v=7tUq8Q_b8Lg
(2) Luciano Pavarotti « Turna a Sorriento »
https://www.youtube.com/watch?v=wbdM7yuNGYI
(3) Reda Caire « Si tu reviens »
https://www.youtube.com/watch?v=EfzFGQZtL08
(4) O. Kovář: Praha je krásná 
https://www.youtube.com/watch?v=CtiyNDo7AZA
(5) Ivon Curi - (Menino de Braçanã) Luis Vieira - Arnaldo Passos https://www.youtube.com/watch?v=OpPs8M6nYF0
(6) Comme l'Espagne et ses mythes s'offrent depuis toujours à l'Europe. Il suffit de regarder danser Anna Netrebko chanterait-elle en allemand !  

crédit photos : 1. Paquebot Alcantara juin 1953 Auteur François Dedieu
2. Pyrénées depuis Saint-Pierre-la-Mer perso
3. Danseuse de flamenco auteur Jpbazard 
4. Bacchus dans les vignes / tableau / Allan Österlind