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dimanche 18 mars 2018

AU DELÀ DES PYRÉNÉES / Fleury d'Aude en Languedoc



« Caminante no hay camino [Toi qui marches, il n'y a pas de chemin]

Todo pasa y todo queda, [Tout passe et tout reste,]
pero lo nuestro es pasar, [mais pour nous c’est passer,]
pasar haciendo caminos, [passer en faisant des chemins,]
caminos sobre el mar… » [des chemins sur la mer.]
Antonio Machado



Des Albères à l’Andorre les cols enneigés des Pyrénées catalanes évoquent toujours le calvaire lié à la Retirada[1]. Armand Lanoux (1913-1983) la garde dans la trame du roman « Le Berger des abeilles ». Dès lors, parce que la France les a parqués dans des camps[2] qualifiés, en 1939, « de concentration », les plages d’Argelès, de Saint-Cyprien, du Barcarès, on ne les voit plus avec le sable, le soleil des vacances mais avec les latrines, la dysenterie, la malnutrition, les conditions indignes « d’accueil » qui occasionnèrent un surplus de victimes (approximation raisonnable 1500-2000 / Javier Rubio « L’accueil de la grande vague de réfugiés de 1939). 



Aussi, surplombant Cerbère, ce Coll dels Belitres, en 1962, avec son grand-père tchécoslovaque, donc ressortissant d’un pays communiste, une confrontation avec l’Espagne fasciste de Franco. Des dauphins jouaient au loin dans un marinas du diable roulant vers les roches des cumulus de décembre, gris et froids.  Le douanier français leur avait indiqué le sentier vers l’auberge en territoire espagnol au-dessus de Port-Bou, manière d’acheter l’anisette, les allumettes en cire, quelques cartes postales et une paire de castagnettes : une invitation au voyage que la frontière interdite ne pouvait qu’exalter. 


Devant son tenillier, une certaine idée de l’Espagne, germée avec des musiques prenantes, ancrées aux âmes forgées par la rudesse des plateaux, du climat, du passé, farouches. Déjà la pochette du 33 tours « La Danza »[3], splendide, hante sa mémoire. Un flamenco mêlant l’élégance des tenues à l’appel des corps cambrés, confrontation finalement convergente entre sexes opposés, aux accents à la fois nobles et rogues sous un ciel rouge de mystères, de menaces. Une image de l’Ibérie toujours envoûtante, une invitation à l’érotisme maintenant que l’adulte revient sur ses sensations de gamin de 8-9 ans… 


Plus sage, rapporté par le père suite à une excursion scolaire, le petit âne porteur de jarres, le guardia civil en apparence si sympathique sous son tricornio ! Interdit de jouer avec !  
L’Espagne, nos voisins, nos cousins, ce sont aussi ces vendangeurs venus si nombreux et auxquels il doit ce goût curieux pour la prononciation, l’accent ibériques, une attirance irrépressible pour le tilde et la jota, mais plus pour la vendangeuse indomptable que la métathèse ou le fricatif de ceux qui craignent, justement, de s’y frotter… 
La petite vendangeuse de ses dix-sept ans, brune, aux yeux amande, tonique, si vive. Juste des regards qui se croisent, se détournent vivement pour se chercher à nouveau, sans oser se fixer, magnifiés en tant qu’actes manqués… Puis seulement un remous coupable venu des profondeurs du cœur, quelques vendanges plus tard, parce que Julien Clerc chantait «… et si jamais je vous disais ce qui fait tous mes regrets… ». Sempiternel dilemme entre remords et regrets, la vraie vie et la rêvée, peuplée de celles que l’on n’a pas eues. Tant mieux, alors, si une paisible curiosité culturelle vient recouvrir ces pulsions presque instinctives, ces fantasmes qui confortent, qui sait, en les déstabilisant, nos chemins sur la mer… 


Ces immigrés d’ancienne date, porteurs, de vague en vague, jusqu’à la péripétie franquiste, des aléas de l’histoire, ouvriers agricoles restés en France, une communauté discrète, un temps endogame, à part, et qui, petit à petit, a acheté des vignes et s’est fondue, avec les années, dans la société languedocienne…





[1] A lire aussi « La longue marche de Joaquin l’Espagnol » de Jean-Pierre Grotti (1949), un Coursanais installé à Prat-de-Cest où il fut instituteur. A son actif bon nombre de romans de « terroir » voire régionalistes avec Joaquin l’Espagnol, originaire de la Mancha.

[2] D’autres camps sont créés pour désengorger le Roussillon : Gurs pour les Brigadistes internationaux, Agde et Rivesaltes pour les Catalans, Bram pour les vieillards, Le Vernet (d’Ariège) pour la Division Durruti. Autres sites, Les Milles, Rieucros (Lozère), Septfonds. 

[3] Le jour où l’adulte veut creuser ses sensations d’enfant, il apprend que Carmen Dragon est un homme, chef d’orchestre du Hollywood Bowl Orchestra, que « danza » se dit aussi en italien et que les Américains ont le chic pour toujours tirer la couverture à eux. Seraient-ils talentueux, ils s’autorisent un fatras de morceaux venant de Cuba, du Brésil, peut-être du Mexique aussi, trompant ainsi un pauvre gosse de huit ans passés resté riche malgré tout de cette magie du moment (papa avait acheté le disque à monsieur Moulin habitant alors aussi avenue de Salles). 

Photos autorisées : 1. Antonio Machado en 1925 por Leandro Oroz Lacalle (1883-1933)

jeudi 25 mai 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (9 & fin) / ratés existentiels

«... Moi j’avais le soleil.../... dans les yeux d’Émilie, je réchauffais ma vie à son sourire, moi j’avais le soleil dans les yeux de l’amour et la mélancolie, au soleil d’Émilie, devenait joie de vivre... »

https://www.youtube.com/watch?v=vEFGQN9qLkQ Dans les yeux d’Émilie / Joe Dassin. 



Les escaliers vers le gros bus et c’est le soleil d’Afrique qui desquame les états d’âme. Vite, le haut plateau déroule son manteau uniforme et cuivré. Elle lui a dit « Écoute "Maman" de Papa Wemba. Il est mort tu sais... »

https://www.youtube.com/watch?v=of15-bd2faw Maman / Papa Wemba (moins sensibilité féminine, je préfère Rail On entre autres rumbas).  
 
Il s’était retenu de lui dire qu’il croyait la rumba aussi rythmée que sensuelle. Il s’était retenu de critiquer ces sapeurs chaussés de croco, tout dans le paraître. Tout ça pour s’être pincé les lèvres parce que le charme qui le touchait participait de ces rencontres ouvertes sur des éventualités impossibles. En direction de l’océan, les taches de verdure se multiplient et prennent de l’ampleur. Celles qu’on n’a pas eues, pour le dire sans élégance, serait-ce le titre d’un film, plutôt les quelques unes qu’on a croisées sans faire route ensemble après...

Věra lui revient soudain en mémoire. Oubliée malgré ce retour trop loin dans son passé. Oublié depuis si longtemps le souvenir de la jolie Pragoise. Mal à l’aise, honteux un peu parce qu’il ne conçoit pas qu’un coup de cœur qui marque tant la vie sentimentale, puisse s’oublier, ce fantôme le surprend... Il n’avait osé, il n’avait su se déclarer... Ils allaient sur leurs dix-huit ans et son attirance pour elle s’était noyée dans les bières et les chansons à boire de la taverne de Bleda Lady ! Comment a-t-il pu dissocier le visage de Věra (1) de ce mois d’août 1968 de sinistre mémoire en Tchécoslovaquie ? Et il revient ici, au-dessus du Kenya parce que la petite vendangeuse espagnole est revenue le hanter !

En parlant de fantôme, l’idée de donner âme et corps à Maiité (Maria Theresa) le travaille. Est-ce pour retrouver les sèves montantes qui ont enfiévré sa jeunesse (2) et se prouver qu’il peut encore séduire, comme si faire durer une relation stable et fidèle n’équivalait qu’à s’emmurer vivant ? Mais la vie de tous les jours, souvent raillée et considérée comme un train-train mortifère, n’est-elle pas au contraire, le "tiens" qui vaut tous les "tu auras" ? Un demi-siècle résumé en quelques lignes, quoi de plus pathétique ? Des années durant, elle et les siens ont pris le train à Murcie pour Narbonne tandis qu’il faisait la rentrée sur Lyon, engagé dans sa vie de mari, de papa. Puis l’émigration des suds, pour elle vers la Catalogne et enfin le retour au pays, l’heure de la retraite venue. Elle a deux enfants, cinq petits-enfants et un ménage qui " bat de l’aile ". Par opportunisme il déguise aussitôt en chevalier servant même en prince charmant le profiteur, le prédateur sommeillant en lui, espérant seulement surprendre un moment de faiblesse.


 


Par tribord, trouant une mer de nuages, les coulées de neige du Kilimandjaro, telles les mèches gominées de sucre glace d’un chauve qui voudrait compenser, quitte à s’imaginer un sursaut d’amour-propre, en apothéose romantique, une ascension épuisante pour finir ses jours dans le cratère...

https://www.youtube.com/watch?v=Mf1vBzl6ei4 P. Danel Les neiges du Kilimandjaro

« ... Elles te feront un blanc manteau... »... elles se meurent aussi, les neiges du Kilimandjaro.
Il sent, il sait l’Océan Indien proche comme le ronron de son petit bonheur qui l’incite de plus en plus à la raison. La fille des îles qui l’accompagne...

https://www.youtube.com/watch?v=UmqxNlo8UzM Francis Cabrel La fille qui m’accompagne

Cet amour qu’il croit tranquille sinon monotone doit bien vivre de sa vigueur propre puisqu’il tient depuis vingt ans. Et ce petit que sa présence ferme de père doit aider à grandir ? Alors, un fantasme d’âge mûr qui refuserait de vieillir ?

Non, pour entretenir l’illusion d’un amour qui se confond trop avec le désir, il ne dira pas que les filles du sud ne renouvellent plus le sang du pays depuis que les vendanges relèvent de l'industrie vinicole, même pas que la maison du maître vient de se vendre (300 000 €), que Gilbert le tractoriste si doux et gentil vient de mourir à 89 ans. Dans un élan de romantisme, en réalité une vilaine expression hypocrite, tant il se ment à lui-même, il lui enverra « N’écris pas », le beau poème de Marceline Desbordes-Valmore :

https://www.youtube.com/watch?v=EgcULJSRK7M Les séparés Julien Clerc

« Je t’aime », écrire ces mots c’est lui mentir sans qu’elle l'ait demandé d'ailleurs, et pour lui c’est se raconter des histoires. Adieu Maiité ! On meurt d’une vraie histoire d’amour qui tourne mal... mais puisque l’amour de la vie l’emporte !..

Alors, c’était pour louer mais se défendre de ces pulsions de vie délirantes qu’il tenait tant à bouger en se soûlant de musique ? Oui, tel Zorba le Grec, égal aux dieux, pour esquiver des forces supérieures et en libérer la pression, rien ne vaut la danse, le chant. Les femmes ne font rien oublier... Adieu Maiité !

https://www.youtube.com/watch?v=QskFT7AaKH0 le sirtaki de Zorba - Mikis Theodorakis (2)



Les bleus de l'Indien succèdent d'un coup aux verts tropicaux de la côte et avec les tons laiteux qui ourlent Zanzibar, mille kilomètres plus au sud se précisent les visages désirés d’une fille des îles qui n’a pas pris son cœur pour un hôtel (3) et d’un enfant adoré, dernier espoir de son passage...

https://www.youtube.com/watch?v=-5n3U2yjfDM Salade de fruits / Bourvil.



Il revient chez lui et soupire comme libéré des miasmes laissés dans le sillage, petit dans sa petite île, libre d’entretenir un bonheur grand à force de soins, des tartines du matin sur la terrasse aux doux rayons du crépuscule sur la brousse malgré la nuit qui tombe vite... « ... n’importe qui aimant quelqu’un, le roi de rien... /... n’importe qui, tellement quelqu’un, le roi de rien... »

https://www.youtube.com/watch?v=tR8Yv-P9xIw Le roi de rien Delpech

Et quand sous la clarté éternelle et rassurante de la Croix du Sud, résonne la voix forte et chaude de Joajoby, il est certain que sans un « Je t’aime », même la Terre ne pourrait nous emporter à plus de cent-mille kilomètres par heure autour de son soleil... 



https://www.youtube.com/watch?v=5ONAVih5QZk  Jaojoby Tia anao zaho   

(1) Věra est décédée le 15 juillet 2023, à l'âge de 74 ans (née en 1949). Elle se serait noyée dans le “ lac ”, l'étang du village. 
(2) emprunt à  Louis Pergaud : « ... quand les sèves montantes ont enfiévré dans leurs veines le sang ardent des mâles...» Le viol souterrain / De Goupil à Margot / Prix Goncourt 1910.
(3) Dans « Les lacs du Connemara » Michel Sardou a aussi exprimé que « la folie ça se danse ».

Note : OUT OF AFRICA passait tout à l'heure et en 1985, le Kilimandjaro était plus blanc de ses neiges...
 



Crédit photos wikimedia commons : 
7. Kilimandjaro_1987 Author Viault
8. Kilimandjaro_in_Amboseli_national_park 2012 Author Benh LIEU SONG

mercredi 29 mars 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (6) / ratés existentiels


Il s’est levé, tanguant, swinguant un peu, tranquille au fond de son avion, comme pour favoriser la circulation, ce qui d’ailleurs est plutôt conseillé lors de longs vols. Le porteur de rêves taille sa route, toujours dans l’assourdissement des cuivres à ses oreilles... Ils rappellent, vers ces latitudes justement, des orages dantesques, bien que silencieux, allumant des cumulo-nimbus colossaux de part et d’autre de la trajectoire, à l’échelle de l’Afrique. La route atteint le Grand Rift, les marges du lac Turkana au bout du fleuve Omo, de ces exceptions très africaines qui jamais n’atteignent la mer.

 Tonnerre intérieur cette fois, qui ébranle. Foudre qui abat... Saudada, añoranza, mélancolie de qui laisse des cœurs. Éclair qui exalte... Allégresse, euphorie, surexcitation de qui va vers d’autres cœurs. Ventre tambour vibrant, résonnant de force fragile.        
 

Mistral, Cers, ciel pur, étangs ridés, pins torturés, oliviers de Bohême, tamaris, saladelles, Mirèio, Magali, Maiité le retiennent. Même Hugues Aufray a choisi la Camargue pour le Scopitone « Dès que le printemps revient... ». Le troupeau de chevaux qui trottinent, les camarguais des gardians au galop, les vaches noires qui foncent et se jettent dans le marais, les filles brunes aux arènes, le chanteur en santiagues et la complainte des trompettes apportant un peu plus de cette inflexion exotique espagnole... 

Du temps qui passe restent le vent pugnace, sa houle dans les roseaux, les grands espaces... et ce romantisme enfui avec les illusions de jeunesse :
«... Après bien des hivers / Pourtant mon cœur se souvient / Comme si c'était hier / Dès que le printemps revient... »

C’est qu’il a su les chanter les filles de la campagne, Hugues Aufray !..

https://www.youtube.com/watch?v=vbYKwjsyDcg Hugues Aufray « Des jonquilles aux derniers lilas ».

« Siffler sur la colline » de Joe Dassin reprenait aussi cette même veine, avec une bergère.  Cette fraîcheur champêtre enchantait le public. Peut-être l’arrivée du printemps réjouissait-elle davantage les cœurs à l’époque ? Alors que la ville ne semble plus vouloir se nourrir de la campagne... Ne nous sommes nous pas, petit à petit, éloignés de la nature jusqu’à nous en couper ? Cela ne présage rien de bon pour l’avenir...

https://www.youtube.com/watch?v=_IY1fNs0Tps Joe Dassin « Siffler sur la colline »

Mais au ton léger de Joe et à la truculence paysanne « Des jonquilles aux derniers lilas », le côté ombrageux de ses dix-sept ans préférait le cinéma de bon ton pour son âge pour une « fille du Nord » jamais rencontrée. Un demi-siècle après, il en détourne les paroles :

« ... A-t-elle ces noirs cheveux si longs qui dansaient jusqu’au creux de ses reins ?..
C’est ainsi qu’il l’aimait bien
Si tu passes là-bas vers le Sud où le vent vient de l’autre bord de la mer, oublie, jamais ne donne mon bonjour à la fille qui fut mon amour... »

https://www.youtube.com/watch?v=3ziN1DCgNOo Hugues Aufray « La fille du Nord »

Et là, parce qu’un de ses articles a été "liké"... que le « j’aime » en regard, le visage, le modelé de ce nez, le regard, le sourire, l’ont soudainement paralysé, bloqué, le laissant vivre seulement de l’accélération crescendo de son  pouls... Élan spontané ? Bouffée irrésistible ? Posture ? Scénario mental... Il ne sait plus... Il se demande ...

La fille... une autre fille lui repasse l’éclair croisé des regards et les petites secondes qui ressortent comme si c’était d’hier. Ainsi, sans lui demander le moindre avis, son souffle vital avait oublié d’oublier. La vision de cette fille brune aux yeux amande respirait en phase avec lui depuis près de cinquante ans ! Sans qu’il le sache ! Dur à admettre ! Interloqué de "s’étonner lui même" ! Mais pas de voir l’holographie de cette vendangeuse brune se plaquer instantanément sur la fille de la véranda de Julien Clerc :

«... Et si jamais je vous disais,
Ce qui fait tous mes regrets
Mes regrets
Le désespoir de mes nuits
Et le vide de ma vie
De ma vie...
De ma pauvre vie...

La fille de la véranda...
Que je n’ai vue qu’une fois... »

https://www.youtube.com/watch?v=12qBw9ou5cQ Julien Clerc « La fille de la véranda »

Vrai que la fille des vendanges, il ne l’a vue qu’une fois, un aveuglement, oui, mais aussi bref qu’un éclair dans le ciel... le reste, ses regrets, le désespoir de ses nuits, le vide de sa vie, c’est pour amuser la galerie... Sinon, il n’en serait pas à réfléchir à un dédoublement de sa personnalité !

Suite au réveil en douceur dans une lumière arc-en-ciel, les passagers ont pris le petit-déjeuner puis assez vite, le commandant de bord a annoncé la descente vers Nairobi.   


Un visage en écusson, un prénom, un nom bien d’Espagne, l’émotion ensuite, enfouie depuis si longtemps. Il n’a pas longtemps hésité à baragouiner un message sans le point d’interrogation inversé :
« Estabas en mi pueblo por las vendimias ? » 
Elle a dit oui, précisant même le nom du patron qui l’employait. Il a donné quelques précisions. Elle a répondu, d’abord dans le vague, éteignant un feu incertain, mais d'un coup revigoré quand elle a détaillé «... le Français aux cheveux longs qui venait le soir ?..» 



Crédit photos 
1. Kenya Turkana lake. Author Hansueli Krapf.
2 & 3. Étangs et paysages du delta de l'Aude. 
4.  Giraffe Skyline - Nairobi - Park. Author Mkimemia.