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vendredi 12 novembre 2021

La SAINT-MARTIN, la FÊTE du VILLAGE... un bon coup de fourchette

Des goûts moins cosmopolites, plus de terroir dirions-nous... 

Extraits du livre de François Dedieu, Caboujolette 2008.

"... Lettre du 12 novembre 1947 (un mardi). La fête est finie maintenant, il y a eu beaucoup d’étrangers, aussi avant 1 heure du matin il était impossible de danser. Il y avait les casseroles, un manège d’enfants, les barques, la chenille, un tir, la roulette et une bonbonnerie, ce soir il y a bal encore. Hier, nous sommes allés manger chez Tante, à midi nous /(p.2) avons eu un canard avec un cassoulet et le soir le potage et un poulet rôti nous n’avions pas de gâteaux il nous manquait les œufs, mais nous nous sommes bien régalés quand même ; cette nuit Norbert devait faire réveillon avec ses camarades chez Tailhan. Ils avaient un filet de bœuf, une dinde …" 

Cassoulet Carcassonne Wikimedia commons Auteur BrokenSphere

 
La broche qui tourne et mamé Ernestine qui a l’œil.

 "... La Saint-Martin 1954. Et nous sommes arrivés a la fête de la St Martin le temps passe si vite, nous avons passé une bonne fête. Tes parents sont venus dîner et souper a la maison et je leur ai payé un dîner de choix voici le menu : hors d’œuvres variés – beurre – saucisson – olives vertes – olives noires – bouchées à la reine – Tête de veau sauce verte – langue de bœuf sauce piquante – canard rôti – gâteaux – fromage – café – fine – et le soir potage et poulet rôti, comme vous le voyez nous avons fait tourner la broche, et le jour d’après nous avons continué la fête, pour le dîner nous avons mangé les restes et le soir Noé est allé à Aigos Claros chercher des herbes fines et nous avons clôturé la fête en nous soignant la santé avec des herbes, cela nous a permis de faire fête deux jours…" 

Bouchées à la reine wikimedia commons Author Heipedia

 
Tête de veau du marché de Louhans wikimedia commons Auteur Arnaud 25

Langue de bœuf wikimedia commons Auteur Yuko Honda

 

 

La FÊTE du VILLAGE, la SAINT-MARTIN à FLEURY.

 Il y a bien longtemps...

"La foire. 

La fête du village est le jour de son saint patron, Martin, évêque de Tours.

A l’époque, notre fête, souvent accompagnée des températures clémentes de « l’été de la saint Martin », « l’estivet de san Marti », durait plusieurs jours, selon la place du 11 novembre dans la semaine. Les baraques des forains et les manèges s’installaient tout au long de la rue devant la mairie. Les manèges se dressaient sur la place du village : le « Colimaçon » ou chenille devant le café Gazel devenu café Combes, puis Rochut et enfin Calavéra avant d’être transformé en marché couvert et perception. Les « casseroles » certaines années (avant une certaine interdiction après de graves accidents), le « Mur de la mort » et ses motos près de l’église, et, avant cela, le manège Carboneau des chevaux de bois, actionné encore par un fort cheval. 

Sujet de manège - Moto Fonlupt wikimedia Commons Auteur Dinkum

 Seul, le manège des autos tamponneuses (à l’époque avec des roues importantes, à rayons), se dressait tout au loin, sur la place du ramonétage beaucoup moins étendue qu’à l’heure actuelle.

Les « petits forains » se faisaient une place auprès des loteries traditionnelles : billard japonais, stands de tir, tir aux pigeons vivants… Il y avait là le marchand de « gisclets », tubes remplis d’eau pour arroser gentiment les filles et qui pouvaient resservir (on ne payait alors que la recharge).  

Et naturellement la roulette (limitée à vingt numéros et à quatre zéros [A, B, C, D] au lieu d’un seul pour augmenter les gains du tenancier) avait aussi droit de cité..." 

François Dedieu / Caboujolette / 2008. 

jeudi 11 novembre 2021

Aux MORTS de la GRANDE GUERRE

 Le 11 novembre marque chez nous la fête du village, la saint-Martin. Enfant je ne vivais que la fête, la foire, le repas de famille. après le dessert et jusqu'au soir, n'existaient que les lumières, les flonflons, les manèges, la voix racoleuse des loteries, les odeurs, de caramel, de praline, de pomme d'amour, celle aussi, de la poudre des carabines. Aucun remord, seulement le regret des plaisirs qui passent vite et la hantise de l'école qui va reprendre.  

Et quoi avant ?  mais rien... peut-être la messe pour louer le saint patron ? Sinon, vraiment, rien... 

Et la cérémonie au monument ? 

Fleury-d'Aude, 11 novembre 1990, diapositive François Dedieu.

Quelle honte de se revoir seulement en fêtard, en jouisseur, de faire l'impasse, au faîte de l’ignorance et de l'inconscience ! Je suis le pire du troupeau ! Au comble de la confusion, j'essaie de comprendre mais je ne saurais dire la date qui me vit corriger cette négation de l'armistice de 1918... au collège sûrement mais sans faire le lien avec les réjouissances festives du 11 novembre... 

Mon grand-père qui s'engagea comme artilleur, c'est sûr qu'il n'a jamais rien dit, pas plus à moi qu'à qui que ce soit... Mon père ? ou moi plutôt qui n'ai rien voulu entendre, vu l'incompréhension profonde entre nous deux. Les instituteurs ? comme je me demande encore s'ils en parlaient et s'ils amenaient les enfants le 11 novembre au Monument aux Morts, c'est que je dois encore être le seul coupable...

Mais ce matin, comme à chaque date anniversaire (1), je lis, posément, non pour passer plus vite à autre chose, le nom en commençant par le prénom de ces hommes, jeunes pour la plupart, Poilus avec la majuscule mais sans la barbe ou la moustache bien fournies. Si je ne le faisais pas, j'en serais vraiment mal. Si je commençais ici avec les lumières, les flonflons, ce serait déshonorer mon village, trahir les anciens, mépriser ce témoin à passer même si nous ne savons pas ce que ceux d'après en feront. 

Tout à l'émotion de leurs noms qui résonnent dans les limbes de ma conscience, avec Louis Barthas, le tonnelier de Peyriac-Minervois et ses carnets de guerre si merveilleusement écrits, avec les dessins savoureux de Pierre Dantoine, en occitan, parce que cette langue aussi est partie mourir pour la patrie, avec Louis Pergaud qui, voulant épargner les horreurs de la guerre à son épouse, lui laissa l'honneur d'être veuve, je veux finir avec les mots poignants de Pagnol pour Lili, son copain des collines :

« Dans une noire forêt du nord, une balle en plein front avait tranché sa jeune vie, et il était tombé sous la pluie, sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les noms…» (Marcel Pagnol)

 1914 (22)

Août : JOUX Léon, le 18,

CARAVEILHE Louis, HEBRARD Antonin, le 20,

SOULA Jean-Baptiste, le 22,

ESTEVE Jean, FAJOU Auguste, SOULET Maurice, le 27,

FAURE Zephirin, le 29,  

MOLVEAU Henri, le 30 août.

 Septembre 1914 : FOUNTIC Antoine, le 3,

PUJOL Jacques, le 7,

GELIS Léon, le 15,

ROMAIN Emile, le 16,

CROUX Sylvain, le 26,

PALARDELLE Auguste, le 30 septembre.

 Octobre 1914 : VINCENS Henri, le 12,

ESPIE Eugène, le 17,

BARRAU Georges, le 22,

DAUGA Ludovic, le 30 octobre.

 Novembre 1914 : FAURE Antoine, le 12,

ROSSIGNOL Eugène, le 19 novembre  

 Décembre 1914 : THERON Auguste, le 11

 1915 (16)

Janvier 1915 : FITAL Paul, le 20,

FONTIES Olivier, le 27 janvier.  

 Mars 1915 : ANGUILLE François, le 5,

PEDROLA Valentin, le 6,

RICARD Léopold, le 13,

RAYNAUD Honoré, le 15,

BONI René, le 19,

VISTE Joseph, le 30 mars.  

 Avril 1915 : PROUZET Henri, le 18 avril.

 Mai 1915 : PELISSIER Sylvain, le 7 mai,

ESCARE Charles, le 9 mai.

 Juin 1915 : SIMON Charles, le 6,

QUINTILLA Emile, le 7 juin.

 Juillet 1915 : GRASSEAU Paul, le 2   

 Décembre 1915 : ALQUIER Joseph, le 3,

BERTOLI Daniel, le 31 décembre. 

dessin de Pierre Dantoine, album "La Guerre".

 
1916 (12)

Février : ARTOZOUL Auguste, le 15,

 Mars : DESENFANTS Georges, le 2 mars.

 Mai 1916 : PEYREL Gaston, le 21 mai.

 Juin 1916 : SAGNE Paul, le 30 juin.

 Juillet 1916 : BOURJADE Jean, le 7 juillet.

 Août 1916 : CARAVEILHE Noël, le 7,

                    CABRIER Emile, le 18 août.

 Septembre 1916 : COLL Joseph, le 4,

                             DOGLIO Louis, le 23 septembre.

 Octobre 1916 : MESTRE Antoine, le 18 octobre.

 Décembre 1916 : COURAL Joseph, MAUREL Louis, le 15 décembre.

 1917 (6)

Janvier 1917 : RAMON Henri, le 24 janvier,

 Mai 1917 : SOUCASSE François, le 1er mai.

 Juin 1917 : VINAYSSE Pierre, le 15,

                   LOCAMUS Maurice, le 30  juin.

 Juillet 1917 : VERCELLI Honoré, le 7 juillet.    

 Septembre 1917 : DE VILLENEUVE François, le 30 septembre.

 1918 (8)

Janvier 1918 : BERTOLI  Joseph, le 5 janvier.

 Février 1918 : BOURREL  Raymond, le 12 février.

 Juin 1918 : SOUCASSE Henri, le 1er juin.

 Juillet 1918 : IZARD Paul, le 13 juillet.

 Août 1918 : AURIOL Georges, le 24 août.

 Septembre 1918 : RAYNAUD  Joseph, le 6 septembre.

 Octobre 1918 : FONTAS  Louis, le 17,

                        ANCELY  Adolphe, le 19 octobre.

 1919 (1)      

GERVREAU  Maurice, le  6 février 1919.

 1921 (1)    

TEISSEIRE  Henri, le 4 mars 1921. 

(1) Du Vignoble à la Mer, l'ancien journal municipal a eu la bonne idée de publier deux ou trois mensuels avec la fiche détaillée de chaque héros sacrifié.