mercredi 28 février 2018

GRÉVE GÉNÉRALE A MAYOTTE / NOUVELLES DU FRONT



https://www.facebook.com/mayottela1ere/videos/1685081784864185/


CE MATIN 28 février 2018. Peu de circulation ce matin à cause des nombreux barrages.


AVANT-HIER AUX INFOS :


* Après une semaine de mobilisation, les élus se mouillent enfin et soutiennent du bout des lèvres… le préfet a peut-être des dossiers sous le coude…


* Gérer les urgences peut s’assimiler à du populisme. Il faut monter et protester à Paris. L’État, lui, renvoie aux assises de l’outre-mer manière de ressasser tout ce qu’il faudrait faire... depuis des lustres, les rapports, les missions, les visites, bref le "yaqu'à"  fautqu'on" sans que rien ne vienne !



* Les voitures de police sont violemment caillassées, les syndicats réclament des équipements prévus pour la guérilla urbaine. Une supérette s’est fait durement braquer sauf que les renforts sont arrivés contre les manifestants. 


* Le député Mansour Kamardine qui a seul le mérite de porter la parole mahoraise (Où sont les trois autres ? Où est notre cher vice-président du Sénat ???), constate que les moyens sont mis pour taper sur les manifestants. Il souhaite une CDI, une Compagnie départementale d’intervention, plus de moyens alors qu’un bateau sur huit seulement est en état pour surveiller les eaux territoriales. D’après le député c’est une situation de guerre civile. Même les docteurs sont attaqués. Un général 5 étoiles a dit à l’Assemblée que la guerre civile est inévitable. Il faut agir avant d’avoir à exprimer des condoléances. Le député LR annonce la venue de Wauquiez comme celle d'un sauveur…


HIER MARDI 27 Février 2018


https://www.facebook.com/mayottela1ere/videos/1685081784864185/


* Mobilisation massive, magasins fermés.


* Le Président du Département se montre timidement avec les manifestants suite à des négociations avec les manifestants en présence d’avocats…


* Un responsable des manifestants : « … l’État semble sourd… Nous revendiquons notre sécurité, nous revendiquons notre bien-être… nous vivons dans la 5ème puissance économique mondiale qui fait le gendarme dans le monde et qui n’est même pas capable de faire le gendarme dans une île de 200 000 habitants, une ville moyenne française… »


* Une seule tête suffit ! Une seule tête dépassant de l’eau a suffi pour empêcher la barge d’accoster. Il a fallu l’arrivée d’une vedette de la police et surtout que le baigneur veuille bien mettre fin à sa baignade, trente minutes plus tard…


* Les entreprises souffrent, le chômage déjà de masse va s’aggraver encore.


*Le préfet, lui, dans un entretien à la radio. 
« Le sentiment (d’abandon) est lié à deux choses, 1, l’insularité, 2, l’éloignement, 3 une départementalisation récente… »


Le journaliste : "… mais il (ce sentiment) est aussi basé sur une réalité, Mayotte représenterait 0.2 % des dépenses de l’État alors qu’elle représente 0.3 % de la population française. Un autre chiffre, un habitant de Mayotte coûte 900 € par an contre 3300 € en métropole, un chiffre n’émanant pas d’un syndicat, c’est l’ARS qui le dit… »


Le préfet (dans l’esprit) : « L’État met en moyenne 1.1 milliard tous les ans, plus que ne le font les collectivités locales… Département par département, je ne suis pas sûr que Mayotte soit la dernière (1)… »


(1)   La DGF, dotation globale de fonctionnement, qui était de 40 milliards d’euros en 2014 est passée à 31 milliards en 2017…Batailles de chiffres donc, il n’empêche que pour la santé, l’éducation, la sécurité, le Mahorais n’est qu’un citoyen au rabais, et si ce n’est l’État, ce sont ses institutions, c’est un peu comme pour la SNCF si déficitaire parce qu’on lui a enlevé des filiales qui elles génèrent des bénéfices ! 
"Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.."

lundi 26 février 2018

ENTRE MER ET MONTAGNE, UN OCÉAN DE VIGNES ET DE RÉVOLTES !

Entre la montagne et la mer, les garrigues, le vignoble de la plaine de l’Hérault : des bourgs qui promènent la bizarrerie de leurs animaux totémiques dont le bœuf, le poulain, le porc noir, l’âne, la pie, l’alouette, le muge, le poulpe, le pou, le scarabée… la liste est bien plus longue… D’autres retiennent notre intérêt pour le raisin de table à Clermont-l’Hérault, la clairette à Aspiran, le picpoul à Pinet plutôt que de débiner une mer de vignes (par la surface, alors, la première au monde) seulement apte à pisser la bibine… n’est-ce pas monsieur Christian Bonnet (1921), ministre de l’Intérieur en 1977, partial et inconscient de souffler sur les braises après la tuerie de Montredon ? 


De part et d’autre de l’Hérault, paisible, un océan de vignes mais qui, tel le fleuve, est sujet à des colères. Comment ne pas évoquer l’histoire chaotique, les hauts et surtout les bas de la monoculture du vin depuis 1907 jusqu’à une époque récente où, sans les réactions violentes du Comité d’Action Viticole, tout aurait continué à tourner rond pour les tricheries des gros qui jonglent avec le fric et les politiques ? Un cercle vicieux dans l’immodération ne pouvant entraîner que de la violence en excès : transformateurs, postes d’aiguillage qui pètent, nuit bleue aussi pour une aile de l’hôtel des impôts à Narbonne, à Port-la-Nouvelle. Le CAV, Comité d’Action Viticole est impliqué dans les fusillades au pont de Montredon[1] qui firent un mort chez les CRS, un autre chez les viticulteurs (1976). Tous les antagonistes en restent abasourdis : le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski (1922-2002) qui a ordonné l’assaut, André Castéra (1923 ? -2007), meneur audois natif de Montredon justement, André Cases de Coustouges et Emmanuel Maffre de Baugé[2] (1921-2007) dit « Maffre-Baugé », chefs de file des viticulteurs désespérés, bien dans la tradition de Marcelin Albert (v. plus loin « La Cesse »), toujours pour des revendications dans l’honneur. De sang bleu mais de ces propriétaires terriens (40 hectares, 10 ouvriers) désargentés, Maffre-Baugé de Belarga a bien hérité du grand-père dont les vers parent le fronton de la maison natale à Marseillan :

« …tes vignes dorées
Du sang dont bat mon cœur se gonfleront toujours. » Terre d’Oc. 


Peut-être est-ce par estime pour la noblesse de sentiments des vignerons, qu’il s’était amputé de sa particule :  

« Ces hommes merveilleux de paix, un peu empruntés hors de leurs terres, serviables et très ouverts, se transforment en loups, parce qu'on refuse de les entendre, de les comprendre, et que le fric donne tout, et que l'on se fout de leurs dirigeants, que Bruxelles est une momie enveloppée de ses bandelettes d'ignorance, d'indifférence » « 1907-2007, Un siècle rouge ardent », Emmanuel Maffre-Baugé. 

Le CAV devenu CRAV (« R » pour régional) fit encore connaître le mécontentement des gens de la vigne jusqu’en 2013. Jean Huillet[3] (1944), viticulteur à Valros, leader des années 80, n’a jamais caché son implication dans les actions les plus explosives ! Citons entre autres actions spectaculaires, l’abordage dans le port de Sète du pinardier Ampelos qui fourguait du rosato, un mélange interdit de blanc et de rosé !


[1] https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aude/narbonne/montredon-1976-affrontement-sanglant-toujours-memoires-audoises-940555.html
[2] Portant le prénom d’un oncle mort pour la France à 34 ans (25 sept. 1915), petit-fils du poète, ami de Mistral, défenseur de sa petite patrie occitane, Achille Maffre de Baugé (1855-1928), qui, de douleur, lança cet aveu d’amour si tragique :
« Cette vie est affreuse, et puisque je n'ai plus
Ton bonheur pour motif, il est bien superflu,
De prolonger un jour ce qui passe ruine... »,
Emmanuel est le fils de Charles qui en réchappa. Rompant avec une tradition familiale royaliste et conservatrice, compagnon de route du PC, il sera élu en 1979 au Parlement Européen sur la liste communiste toujours pour défendre les viticulteurs. Ah ! ces nobles si révolutionnaires contre leur ordre ! 
[3] Il ne s’en est pas moins laissé décorer de la légion d’honneur en 2017 ! Ah ! ces révolutionnaires issus du peuple, finalement si conformistes ! 




Photos autorisées wikimedia commons :
1. Bélarga Hérault Author Doonki. 
2. Maison Maffre Bauge Author The original uploader was ByB et French Wikipedia.  
3. Montredon-Corbières Château St Pierre des Clars Author Romain Bréget. 
4. vignes dorées Auteur jackmac 34

jeudi 22 février 2018

LA MER ENTRE PARENTHÈSES / St-Pierre-la-Mer, Les-Cabanes-de-Fleury.


Nous avons laissé Paulou, viticulteur en villégiature dans sa baraque de toile et de tôle, sur sa dune, les jumelles pointées sur un cargo au large, entre Sète et La-Nouvelle.
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2018/01/mistral-fernandel-pagnol-arene-beart.html (30 janvier 2018).



La mer. Le symbole du bateau s’en trouvait joliment inversé car il n’était donné d’entendre, sobrement encore, que le désir de revenir pour ceux, ces émigrés de l’intérieur, qui avaient dû partir. Sauf que, loin de cesser, l’hémorragie a continué, plus fort encore à cause des crises du vin. Le pays saigné s’est rebiffé. Le Larzac qu’il fallait défendre a réveillé aussi la braise sous la cendre bonhomme des Languedociens. La colère, l’éveil des consciences a été instinctivement porté par la langue d’Oc avec le slogan « VIURE AL PAÏS », chanté par un instituteur de Couffoulens dans l’Aude :

« … Vos vau parlar d'un país
Que vòl viure.
Vos vau parlar d'un país.
Que morís[1]… » Claudi Marti (1940).

Le tenilleur aussi dut partir pour la ville. Lyon, de bons souvenirs quand même (normal à vingt-cinq ans) mais les barres d’HLM vingt-et-un jours une fois sans voir le soleil, ça ne s’oublie pas. Et vingt-et-un jours de décalage pour voir les bourgeons des platanes débourrer, un crève-cœur…
Bien sûr, à vingt-cinq ans, une tendre et douce, mignonne, cordon bleu, deux bambins adorables, le désir d’avancer sans « si » instillant le doute, l’envie de garder le cap sans chavirer ni sancir, sans même se douter que ça puisse tanguer… La vie emporte comme les flots vigoureux du Rhône. Mais quand le fleuve impétueux s’avoue impuissant à vous ramener au pays dans le Sud, le syndrome du bateau qui passe peut soulager. Romantisme ordinaire, aventure par procuration, baume au cœur néanmoins, en chanson encore…

« … Quand je vois passer un bateau
Je rêve de me foutre à l'eau
Et n'ai besoin d'autre Sésame
Que d'être là, à mon piano,
A rêver sur la gamme. » Guy Bontempelli (1940-2014).    

La mer. Le soir, une flottille de voiles latines part des Cabanes : les barques catalanes pour la pêche de nuit, au lamparo, pour des filets renflés de poissons bleus d’argent...
En été, le clair crépuscule et le Golfe faussement « tendre » vu du bord (avec le Cers, les vagues ne se forment qu’au large) ne peuvent évoquer les Travailleurs de la mer de Victor Hugo (1802-1885)


« … Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
 Il s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit.
 Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
 Dans les brisants, parmi les lames en démence… » Les Pauvres gens.

Misère mise à part, même pauvre, notre Méditerranée sourit encore. Mais début septembre, pour la rentrée, les pieds à nouveau contraints, entre Rhône et Sâone, le sourire est crispé…  


[1] d = h × ( 12742 + h ) {\displaystyle d={\sqrt {h\times (12742+h)}}} « … Je vais vous parler d’un pays qui veut vivre. Je vais vous parler d’un pays qui meurt… »  

Photos autorisées : 
1. Une idée des baraques sur le sable à saint-Pierre-la-Mer 1952. 
2. pxhere cargo grossi. 
3. wikimedia commons barques catalanes Author Ville de Canet-en-Roussillon. 

mercredi 14 février 2018

DENIS, LE DOIGT SUR LA COUTURE ! / La déséducation nationale à Mayotte.


De nouvelles têtes montent au front au vice-rectorat. C’est d’autant plus compréhensible qu’il semblerait qu’il y ait eu un départ à la retraite, peut-être en septembre dernier… forcément discret quand on constate la défiance des administrés à l’encontre d’une administration administrant en rond, déphasée, toujours plus éloignée des préoccupations citoyennes, légale certes mais à la légitimité très contestable. 

La webzine « Vousnousils (1) » nous en informe le 29 juin 2017 lors de l’interview de Denis Lacouture encore secrétaire-général du vice-rectorat de Mayotte.
Restez assis ! Ne vous étouffez pas ! 

Constatant que le premier des problèmes « …est d’enseigner en français à des élèves dont ce n’est pas la langue maternelle… » le haut-fonctionnaire tempère avec des résultats au bac « … Nous avons un baccalauréat qui est strictement le même qu’en métropole, avec des résultats tout à fait convenables. Des résultats qui s’améliorent même au fil du temps… »
Deuxième problème :  « une très forte pression démographique »
Autre problème : «  … que nous partageons un peu avec l’Académie de Créteil […] à peu près 50 % de professeurs contractuels […] Plus le nombre de contractuels augmente, c’est-à-dire moins on a de volontaires pour venir travailler à Mayotte, plus les enseignants ont des revendications sur les salaires et les carrières. Les quelques inspecteurs qui soutiennent ce mouvement, à une exception près quittent le territoire ou partent à la retraite. Un peu d’amertume sans doute… »
Sa solution : «… La véritable réponse consiste, par la formation professionnelle, initiale et continue, à faire émerger de Mayotte les forces vives en terme d’éducation. Nous ne pouvons pas tout attendre de la métropole ! Les jeunes Mahorais doivent très rapidement embrasser les carrières d’éducation grâce à la formation puis grâce à l’université, qu’elle soit à la Réunion ou en métropole et qu’ils reviennent ensuite pour enseigner à Mayotte… »
Son bilan à Mayotte : « … Je garderai l’impression d’avoir été utile comme j’ai pu l’être au Niger, par exemple, où j’ai participé, en cinq ans, à l’ouverture de 180 écoles. À Mayotte j’ai eu l’impression d’être utile car des enfants nous arrivent toute l’année, nous avons le challenge de scolariser tous les enfants. J’ai participé à cela et j’en suis fier.
 Le rapport du métropolitain en responsabilité sur un territoire aussi lointain et aussi différent est compliqué au regard de l’histoire. Vous avez parfois l’impression d’imposer à des gens, même s’ils l’ont demandé, même s’ils se sont exprimés pour être Français, un mode de fonctionnement, de pensée et un système éducatif qui pourraient ne pas être le leur. Il manque un dessein politique pour Mayotte. J’aimerais voir dans les années à venir une vraie réponse politique au problème mahorais. Il y a tellement de retard, c’est difficile à combler… » 

C’est bien dans la logique de ces tristes personnages qui se disent « grands commis », « serviteurs de L’État » mais qui en réalité servent avant tout les intérêts de leur caste, véritable Etat dans l’Etat ! Tançons-le, point par point.  

1)      Le problème du français n’en serait pas un, les résultats au bac en attestent. Il eût été plus intelligent de relever dans notre plurilinguisme la capacité d’apprentissage d’autres langues étrangères.

2)      « UNE FORTE PRESSION DÉMOGRAPHIQUE » Comme c’est dit en se pinçant le nez ! Toujours ce parti pris d’enfumage, ce dessein malhonnête de camouflage de la réalité ! Rien bien sûr sur le problème de l’immigration clandestine  massive ! C’est que « chez ces gens-là », l’honnêteté, le courage ne sont pas des vertus. A côté de ces lâches, il faut citer par exemple ces généraux tels Pierre Renault, viré pour avoir dénoncé l’état déplorable des matériels de la Gendarmerie, ou encore le général Bertrand Soubelet auteur de « Tout ce qu’il ne faut pas dire » versé d’abord par mesure disciplinaire à l’Outre-Mer (!), finalement viré ou mis à la retraite d’office et qui en a conclu : 

« Pour être mis à l’écart dans ces conditions, j’ai l’impression de constituer un danger pour mon pays, ce qui m’amène à réfléchir à mon avenir immédiat et à la manière dont je vais continuer à servir la France. […] Je tire la conclusion que L’État a suffisamment de compétences et de talents pour payer des responsables d’un certain niveau à ne rien faire. » (source Le Monde avril 2016)

Un inspecteur ne m’a-t-il pas dit « Entre sa sécurité et son honnêteté un fonctionnaire doit choisir sa sécurité ! » Fermez le ban ! 

3)      Quant à partager « un peu avec l’Académie de Créteil », c’est toujours cet aplomb à minimiser les problèmes, le pourcentage de contractuels, cette posture à se rattacher à une relative normalité. Et ces inspecteurs historiquement au pli et qui, fait unique, se sont rebiffés, notre Denis le doigt sur la couture, les rabaisse, lui, en tant que velléitaires partant ailleurs ou prenant la retraite. 
Oui, certains retraités tiennent à partir en se rachetant un peu ce qui n’est visiblement pas le cas de Lacouture ! 

4)      Sa solution ! Que les Mahorais se forment et viennent enseigner aux Mahorais ! Il aurait lâché « Que l’Afrique se prenne en main ! » l’effet n’aurait pas été autre ! C’est qu’il la connait l’Afrique, Lacouture ! 16 ANS ! rendez-vous compte dont le Niger et la Mauritanie avec des traitements avantageux pour les coopérants, sans doute pour encaisser aussi les manquements aux droits de l’Homme liés à ce pays, dont l’esclavage… Ses assertions sur le statut a minima des enseignants mahorais va complètement à l’encontre des principes républicains ! Et puis, que n’a-t-il laissé sa place de secrétaire-général à un local ! Croit-il que le résultat eût été pire ?

5) SON BILAN. Enfin ramené à plus de modestie il n’a que L’IMPRESSION d’avoir été utile. Pourtant, il est FIER, le bougre, d’avoir entassé des enfants quel que soit leur nombre, au cours de l’année scolaire !
Que va-t-il nous chercher «…un territoire aussi lointain et aussi différent… » ? La France ne doit-elle pas assumer son Histoire ? Ce ne sont quand même pas les Mahorais qui sont partis coloniser un territoire aussi lointain et différent du leur que la France ! On croirait encore entendre monsieur Françafrique, chevalier de la Légion d’honneur s’il vous plaît ! Évidemment que les Mahorais veulent la même éducation qu’à Pétaouchnok, que partout en France ! Mais il y a tellement de retard, monsieur Lacouture, surtout à cause de L’État et des hauts fonctionnaires qui tablent plus sur leur sécurité, leur rente de situation, que sur l’intérêt général ! 

On ne se rebiffe pas, monsieur, parce qu’il faut faire un mur tant l’insécurité est grande (2) ! 

On n’impose pas, monsieur, une lamentable et véreuse réforme des rythmes alors qu’on cherche encore les 600 classes promises par Hollande et que 80 % des établissements ne sont pas aux normes, ce dont vous êtes responsable, monsieur, en tant que "grand commis" de l’État ! 
     
Hier à Questions pour un Champion, l’animateur était impressionné par la formule de Cicéron « L'éloquence est la lumière qui fait briller l'intelligence ». C’est vrai que les bons orateurs nous feraient prendre des vessies pour des lanternes et sur ce plan là, la vice-recteur n’en est qu’à la breloque de base (la légion d’honneur). Néanmoins, pour tout dire, votre éloquence n’est que l’art d’embellir votre logique (3) sauf que votre logique si asociale ne peut que rester vilaine… 

Il y a plus d’humanité, monsieur, dans la vérité d’un général viré que dans la vilénie d’un renégat ravi.  


(1) « Vousnousils » webzine gratuite donc dépendante de nos impôts, donc forcément propagandiste… 
(2) Alors que Lacouture avait rétorqué qu'il n'était pas là pour construire des murs, après Kahani, Tsararano, nous apprenons ce matin même que les personnels du collège de Bandrélé exercent leur droit de retrait suite à des violences au sein de l'établissement.
(3) "L'éloquence n'est que l'art d'embellir la logique." Denis Diderot