vendredi 30 juin 2017

ODE A L’AUDE / Robert du delta / 2. la mer

   

Avec Robert, c’est la mer, encore à la belle saison, à compter jusqu’à la septième étoile avant de poser et de remonter la traîne (1) dans l’obscurité qui monte et s’épaissit. Nuit sans lune, à la rude, à même le sable. Premières lueurs et on recommence, après le café, pour le ou les bols du matin, un coup de filet contournant, afin d'encercler le poisson... (la courbe formée par les flotteurs laissés derrière la barque jusqu’à ce qu’elle revienne vers le bord évoquerait-elle l’intérieur arrondi d’un bol ?). 

Une fois, entre chien et loup, il y a Émile, Marcel, Robert et moi, prêts pour un premier bol (graphie actuelle "b
òl"). Sauf que, derrière nous, sur le chemin des dunes, une drôle de procession... Mais qu’est-ce qu’ils font ces trois, si tôt le matin ? C’est étrange, d’autant plus louche qu’ils trimbalent quelque chose, le premier sur l’épaule, les autres à bout de bras...
 
Ils descendent sur la plage. Le premier jette son fardeau sur le sable, les deux autres en font autant. L’un d’eux vient vers nous « On a la saucisse, les escargots... portez les sardines, à la bonne franquette ! ». Ses compères s’occupent déjà des victuailles, des bouteilles, du gril déjà sur la boufanelle (fagot de sarments).
   

La mer frisotte encore fraîchement. Premier bol : rien. Le patron scrute, essayant de pénétrer le miroir des eaux peu engageantes. Deuxième essai : rien. Toujours pensif en regardant les flots, Robert annonce que ça vaut bien une troisième tentative. Dernier bol. A deux de chaque côté, filet vide ou filet plein, la traction semble toujours aussi lourde. On piétine en cadence, en arrière, balançant d’un pied sur l’autre, le trajèl (2) sanglé sur l’épaule qui va le mieux, un peu comme des forçats à la chaîne. Quand la poche se présente, un rond huileux, irisé et vert, gagne sur le bleu de la mer. Plus près du bord des petites écailles toujours plus nombreuses et virevoltantes lancent des éclats argentés. Que bòu ! quatre cents kilos ! 

Quel déjeuner sur le sable avec les trois de Salles qui s’offrent le plaisir du dimanche matin sans les femmes ! La sardine grillée à peine sortie de l’eau... Ne dites pas que j’en ai mangé cinquante-deux ! Les escargots je ne les ai pas comptés pas plus que les bouts de saucisse fraîche ! Et il fallut faire honneur aux vins de buvette de chacun !   

(1) sorte de pêche à la senne mais depuis la grève, appelée aussi « galuche » ou « petite traîne ». Frédéric Mistral note (Tresor dòu Felibrige / page 10309) « Bòu, vòu, bol s.m. Coup de filet, v. tra ; produit d’une pêche par bateau, v. pesco ; poste que doit occuper un pêcheur, pour ne point endommager les filets des autres, v. espaci, sort ; capture, prise, butin, v. caturo.
Tira lou bòu, lever le filet ; metre son bòu en terro, verser sa pêche sur le rivage ; s’enrichir ; faire bòu, faire bonne pêche ; faire un bòu blanc, ne rien prendre, faire fiasco ; croumpa lou bòu, acheter le jet du filet ; avé lou bòu, avoir le droit de pêcher ; prendre bòu, acquérir ce droit ; perdre lou bòu, cesser d’avoir le droit de pêcher dans tel ou tel endroit ; tèn soun bòu, il a fait son magot ; que bòu ! quelle capture ! ».
(2) bricole de corde terminée par un liège et fixée à une sangle d’épaule. Un tour sur le cordage de halage suffit à s’atteler. 

Voir aussi « Le temps pour un pêcheur du Golfe » https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/2015/08/
 
 

photos 3 et 4 http://www.portlanouvelle.fr/pages/118,34,178/la_pecircche_agrave_la_traicircne.html

mercredi 28 juin 2017

ODE A L’AUDE / Robert du delta / 1. la rivière / Fleury en Languedoc.

   


Il l’a aimée cette vie même si, pour joindre les deux bouts, il eut un temps, un emploi à terre, plus sûr. Et si on marquait quelque intérêt pour son métier de pêcheur, non seulement il racontait la rivière (1), la mer, les étangs, les poissons cachés dedans, mais il vous invitait à l’accompagner pour les chercher.
  

Avec Robert, c’est l’Aude quand l’été il remontait le cours du fleuve. Pour installer le globe (2), avec son fils, ils avaient d’abord bien préparé les postes, défriché, nivelé la berge au rabassier (3), choisi, sur l’autre rive, les deux arbres chargés de retenir le filet tendu par deux treuils, sur le principe de cabestans mais horizontaux (4). Peut-être occupaient-ils quelques uns de la douzaine de sites jadis attribués par la prud’homie, par tirage au sort et par roulement, aux pêcheurs des Cabanes (5) ? Bivouac jour et nuit, parfois dans la fumée âcre d’un feu de roseaux censé éloigner les bataillons de moustiques. Nous les trouvions sous les grands peupliers, dans les canotes (6), au bord de l’eau, alors que nous voulions nous rendre compte de la migration des muges et de leur progression en amont, vers le pont. Échanges aussi amicaux que joyeux, sans cette mesquinerie liée au lucre ou aux rapports difficiles entre professionnels et pêcheurs au lancer. D’ailleurs, nous lui devions souvent les mailles de nos salabres (épuisettes). 


 


De grands ploufs sporadiques, proches des roseaux ou d’un tronc immergé, nous indiquaient, tôt le matin sinon au crépuscule, les chasses des loups. Avec l’eau douce, les remontées de sel et leur mélange saumâtre, la rivière était riche d’espèces : ablettes, sandres, quelques carpes parfois, anguilles, aloses, saurels, muges, loups... (7)
Hors saison peut-être, des palangres étaient posés jusqu’à la limite du maritime. Il m’a montré, Robert, entre l’Horte de Lami et le pont, cette branche de guignier cassée par le carnassier parti avec l’hameçon dans la gueule.  


(1) ainsi nomme-t-on l'Aude, fleuve côtier
(2) à La Nouvelle, avant la guerre, dans le chenal (et aussi au grau de la Vieille Nouvelle), les globes qui se touchaient pouvaient prendre jusqu'à trois ou quatre cents kilos de poissons en âge de se reproduire. est-ce la raison pour laquelle cette pêche a été interdite (avant 1941) par l'administration maritime de Toulon; (source Mlle Narbonne / revue Garae, oct. 1941).
(3) sorte de houe, de déchaussoir.
(4) le filet est relevé tous les quarts d’heure. Après observation de sillages éventuels dans la poche se formant au centre, à plat ventre sur la pointe de la barque, le pêcheur se déplace en tirant sur les mailles afin de coincer les prises qu’il prend à l’épuisette avant de les jeter sur le fond plat de l’embarcation. Suivant les saisons, en amont de la zone littorale, le globe prend anguilles, aloses, loups, muges, mélette (friture)...
(5) Les-Cabanes-de-Fleury sur l’estuaire du bras oriental, le seul restant du delta originel. les emplacements pour le globe avaient pour nom «lou perdigal", «al fouralhou", l'horte de lami", la batisse
(6) appelées aussi sénils, « roseau des étangs » dans les définitions multiples des roseaux si nous en retenons l’utilisation en tant que chaume (toitures).
(7) Depuis la construction du barrage antisel, les espèces d’eau douce dominent dont le silure, envahisseur des temps modernes...

mardi 27 juin 2017

SOIS PAS TRISTE COSTANTINI ! La réforme réformée

Sois pas triste Constance Cynique ! Toi qui es si obéissante, zélée et dévouée quand ça descend du ministère des sinistres crétins, tu vas pouvoir donner toute la mesure de tes capacités !

Tu as entendu Macron et Blanquer à l’Éducation Nationale ?
Ils ont dit 12 élèves en CP concernant les REP, ex ZEP, enfin les zones prioritaires (changer d'acronyme ça donne l'illusion que quelque chose a changé...) ! 

Tu saisis, Constance ? 12 alors que toi, tu en mets 58 dans le même local avec ton système de rotation qui fait tant penser aux ouvriers des 2 x 8 !

Et 58 / 12 ça fait ?.. toi qui pour te faire bien voir a toujours clamé que la France faisait assez à Mayotte, manière de pas dépenser... ce qui t'a garanti force promotions et primes ! Tu te souviens de cette rallonge... un 28 décembre quand, entre Noël et le nouvel an, le peuple ramolli par les festivités, ne devrait rien subodorer :

"... Le système donc, aux dires de la FAEN, récompense la « manière de servir » de ces gens-là. Ainsi un arrêté du 28 décembre 2014 vient presque doubler la prime annuelle aux recteurs de l’Éducation Nationale ! 25 620 euros soit 10 420 d’augmentation ! 68 % d’un coup ! On tousse au ministère : Najat a avancé une simple « mise à niveau » par rapport à la crème des fonctionnaires : mariée à Boris Vallaud, elle sait de quoi elle parle ! Son sens inné du ridicule lui a fait même prétexter une « crise de recrutement » qui nous fait bien rigoler quand on subodore les luttes d’influence entre réseaux, entre courtisans pour décrocher les faveurs des caciques, des apparatchiks du prince !.."
Article ici-même du 17 janvier 2015. 

Je m'égare, je m'égare... alors 58 /12 ça fait 5 salles de classe là où tu dis qu'avec une, maman la France fait de son mieux !

Sois pas triste Nathalie Costantini, va falloir t'accrocher pour une nouvelle prime ! T'es pas dans la mouise, hé (hein chez les nordistes), mais ils vont te rapatrier avec des fleurs et des flonflons et surtout sans évoquer le merdier que tu laisses derrière toi !  

vendredi 23 juin 2017

ILS SONT VRAIMENT... ILS SONT VRAIMENT PHÉNOMÉNAUX !.. / On a les élus qu'on mérite !

Infos du matin : 

1. les élèves devront repasser l'épreuve du bac annulée : le sujet d'espagnol a été déjà donné l'an passé ! 

2. les ports d'armes (préfectures) seront désormais mis en parallèle avec les fichiers "S" ! Le président gère sa com ! 

Il aurait mieux fait de se taire pour nous épargner cette macaronade !

Pour l'épreuve du bac les sinistres crétins de l'EN ont encore frappé !
Concernant l'action politique contre le terrorisme, s'ils avouèrent il y a peu que le problème n'avait pas été traité comme il se devait, nous nous réjouissons bien sûr de cette prise de parole du président qui vient de réinventer le fil à couper le beurre ! 

Dormez tranquilles braves gens et surtout économisez pour les hausses d'impôts à venir, des milliards si bien employés par la mafia qui nous tient en laisse ! 

PS : heureusement que pour les impôts ils n'ont pas encore pensé à coupler les données du cadastre avec les impôts locaux ! 

PS2 : il y aurait des fichés "S" même au sein de l'armée...  

Ils sont vraiment, ils sont vraiment, ils sont vraiment phénoménaux lalalalalère lalalalalère... 

jeudi 22 juin 2017

LOU MURAILLET C’EST LE MOINEAU... / L'été en Languedoc

« Mais c’est qu’il chante dans la pièce ! Je crois qu’il est entré ! »
Maman avait raison, un petit oiseau au bec encore jaune se retrouve sur le carrelage, un muraillet, un petit moineau. Bien lancé, le torchon des mains a suffi et quelques secondes plus tard voici l’oisillon à nouveau à réclamer sur sa branche... Chut, ça y est, ses parents l’ont retrouvé ! Je les entends, je les vois ! Joli tableau ! 


Des images et des sons reviennent des beaux étés passés, de la belle saison espérée sans que les canicules ne semblent point avoir été un souci alors... 
Un monde plein d’oiseaux qui finissaient souvent sous la dent, mentalité de sudistes aidant. Les paysans disaient « pillard » en parlant du moineau s’invitant à la mangeoire des poules et des pigeons.  


En 2008, j’écrivais (1) :
«... Et à Paris, alors que 500 000 oiseaux étaient comptabilisés en 1966, le recensement actuel laisse penser que la baisse des effectifs doit nous alarmer. Selon une source autorisée, l’essence sans plomb (2) serait tellement propre qu’elle tuerait les petites bestioles au menu des moineaux. pauvres muraillers (3), je viens vous demander pardon...
... Le tireur les a descendus, un, deux, puis trois, quatre. Facile. Ils ne l’ont pas vu, caché qu’il était sous les tôles. Et la mort silencieuse a fauché sans qu’ils comprennent. Incrédules, ils l’ont bien vu tomber celui d’à côté mais mourir est si naturel quand on ne naît pas homme qu’ils ont continué à sautiller, à piailler sur les pierres roses pour fêter le coucher du soleil, le bel été, le nid au fond du trou, la femelle à sa couvée. les innocents... Noces de sang !
Il est sorti, le garçon à la carabine, de sa cachette. il a ramassé les petits cadavres encore chauds, plutôt content. Mais pas cette satisfaction instinctive du paléolithique. Pour preuve : il a jeté sa chasse à quelque chat en maraude. Une pointe d’arrogance. la vanité rentrée de celui qui est en avance d’une arme quand les copains traquent encore avec la fronde à élastiques (4). juste un contentement teinté de mauvaise conscience. Ça ne valait pas la corvée de plumer, de vider. Et puis, les plumes fripées, collées d’hémoglobine...
... Quoi de plus commun qu’un moineau ! A la campagne, on ne se pose pas de questions. Rien à faire de l’esthétique, des couleurs. Rouge-queue (5), mésange bleue, verdier, jaune bergeronnette, tout fait ventre et commande les autres sens. rien n’est meilleur qu’une brochette fondante de petits oiseaux, voire de merles, faute de grives. Et si on épargne une nichée de chardonnerets, c’est pour les mettre en cage et les faire chanter. qu’y a-t-il de mal ? C’est la tradition (6) ! surtout depuis qu’on l’a arrachée, en 1789, aux nobles qui voulaient continuer à se l’accaparer, la tradition ! alors, ce passereau, ce commensal qu’ils disent, les scientifiques, ce pillard qui vole le bon grain à la volaille, qui s’en soucierait ?.. » 

    

Et dans l’article La Baptistino (3 décembre 2014).
« ... C’est indécent d’analyser et trop de mots corrompent le cœur, c’est sûr. Laissez-moi le serrer fort pour ces liens qu’on croirait lâches mais qui restent tendus à notre insu, entre camarades de jeunesse, parce que nous étions heureux comme la volée de moineaux racoleurs sur le haut mur derrière chez lui, dans une quiétude qui est déjà celle de la campagne, du temps des fleurs en grappes des faux acacias, parce que nous ne savions pas voir non plus la fatalité inéluctable telle celle du canon de la carabine pointé vers les innocents muraillers (3) en habits de fête... /... ils n’ont même pas remarqué que les petits moineaux se font rares, comme eux, sans voir la mort qui les emporte un à un, ils entonnent néanmoins « La Baptistino al peiroun... d'un monde beau et insouciant de la seconde fatale qui finira bien par arriver. »
A René...
https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/search?q=Baptistino

(1) « Le Carignan », Pages de vie à Fleury d’Aude (I), 2008.
(2) quant au plomb dans l’essence pour empêcher les moteurs de cliqueter, l’huile végétale eût fait l’affaire mais le lobby des industriels, quitte à polluer, à empoisonner la Terre entière l’a emporté ! Quand il n’y aura plus de rivière, plus d’arbre, d’oiseau, est-ce que le pognon ça se mange ?
(3) "murailler", "meuraillet", "muraillet" : nom donné dans le Sud au moineau qui niche surtout dans les trous des murs (passerat muralhièr en languedocien).
(4) Diana 27, la carabine à air. 
(5) au chant si gracieux dès potron-minet.
(6) Chasse, Pêche et Corrida ne sont que l’expression d’un anachronisme heureusement bien absent des dernières élections ! 

Crédit photos wikipedia et commons wikimedia.



mercredi 21 juin 2017

« JE SUIS TRISTE POUR MAYOTTE ! » / L'école à Mayotte


C’est au moins la deuxième fois que Nathalie Costantini, la vice-recteur s’exprime ainsi. Sauf que ces hauts-fonctionnaires plus enclins à conforter leur rang et leur avancement devraient au moins avoir la décence de se taire ! Quelle hypocrisie, quelle empathie affectée alors qu’on applique à la hussarde les oukases de Paris sans jamais faire remonter une réalité locale difficile, de crainte de compromettre la promotion en vue ! 

Ces beaux parleurs font comme si... Jamais ils n’exprimeront que l’éducation (solidarité obligée avec l’Intérieur, les Affaires Etrangères) se retrouve plombée par une surpopulation étrangère que l’État est incapable d’aider chez elle...
Un appareil d’État qui persiste à favoriser Moroni en corrompant, en enrichissant les nantis en place ! C’est ce qu’on appelle la coopération ! Un appareil d’État qui cantonne les migrants à Mayotte (La Réunion, la métropole leur sont interdits). 

Une autorité à la solde des gros intérêts qui ont coupé Mayotte des réseaux de proximité (pas de commerce avec les Comores, Madagascar ou le Mozambique mais une marge prise sur le transport depuis l’Europe !).
Et au vice-rectorat c’est plutôt la prétention du peu qui a été accompli et non l’humilité de l’immense tâche restant à accomplir.

S’il existait un territoire où la réforme des rythmes aurait dû s’appliquer de façon homéopathique, c’est bien Mayotte. Les enfants suivaient la semaine de cinq jours aussi naturellement que monsieur Jourdain pratiquait la prose. Et quand on travaille de sept heures en gros à midi, demie journée à rallonge ou double, les 24 heures obligatoires étaient assurées... avant que le gros de la chaleur ne les accable... 

C’était sans compter sur les fouteurs de merde, les missi dominici de la gouvernance jacobine, ceux qui portent une lourde responsabilité dans le long déclin continu du pays, et particulièrement dans le domaine éducatif, les évaluations Pisa et Pirls en témoignent. 


A Mayotte, en réponse à l’asservissement aveugle de fonctionnaires sommés de fonctionner sans discussion (on sait comment leur conformation de trépanés, leurs réflexes sectaires, leur obéissance aveugle les a rendus si zélés et dévoués, par le passé, au régime de Vichy), l’autoritarisme costantinoviste exprime, jusqu’à la caricature, le service de l’État qui a prévalu et s’est peu à peu substitué à celui des enfants et des citoyens. Ainsi on fait passer les réformes en force et la vice-recteur ose même dire que la gentillesse et la grande patience des écoliers des tropiques autorise la surcharge des divisions et la rotation de deux classes dans un même local... Mieux, que la réforme est réalisable là où elle n’a pas eu honte de l’imposer, la nomenklaturiste (3 heures de coupure dans la journée de l’écolier !)
Sur une île où les 24 heures hebdomadaires étaient assurées avec une semaine sur 5 jours, la vice-recteur alias Constance Cynique, Planchand, "M" le maudit forçant la main sous son chapeau et l’autre vieux schnok qui a dit que pour faire des murs (protection des intrusions dans les écoles et collèges) il n’était pas maçon mais responsable de l’éducation, en bons nervis qu’ils sont de l’autorité parisienne, ont démoli ce qui résistait (malgré les 80 % d'établissements hors normes ! MERCI QUI ?) en imposant les ordres de Paris tout en appâtant des maires, pourtant sous tutelle, avec des subventions... 


Inutile de dire qu’ils vont comme par hasard changer d’avis sous le règne de Macron. Encore des grands serviteurs de Mayotte ouverts à des promotions sous d’autres cieux et dont le dévouement aveugle fera finalement couler l’île mais pas seulement puisque le bateau France gîte déjà à cause d’eux.

Histoires de directeurs de l’enseignement puis de vices-recteurs : entre J.M. Perrin célèbre pour son évocation du vagin trop productif des Mahoraises (malgré les 80 % de naissances provenant des Comores), F. Coux fustigeant l’accent qui serait un handicap et N. Costantini qui, avec ses sbires, s’est comportée en ennemi du peuple, on ne peut pas dire que la France s’honore de rattraper ses enfants les plus nécessiteux... Pardon, il y en eut un en 1994, peut-être invité dans un vol bleu et qui n’obtint que la Lozère pour avoir certainement œuvré pour l’île, lui ! Ne certifions pas, pour autant, que l’époque du gouverneur est révolue à Mayotte ? 

Vivement qu’ils dégagent, nos grands serviteurs pas à plaindre, avec l’espoir que quelque chose change enfin dans nos institutions pour une gouvernance honorable ! Peut-être serons-nous moins TRISTES pour Mayotte, une terre ignorée sinon méprisée alors qu’elle ne représente que 0,7 % des dépenses de la France !

REFORME DES RYTHMES... SCOLAIRES... VRAIMENT ??? UNE IDÉE DU BILAN ET CE QUI NOUS ATTEND...

Pourquoi n’ont-ils pas dit « réforme des rythmes de l’enfant » ? Certainement parce que cela aurait mis en lumière un fond idéologique pouvant être perçu comme irrecevable, un bonapartisme déjà puant. Pourquoi se retenir de le dire ainsi quand une réforme portant sur l’école ne dit rien des enseignants comme des enseignements tout en effaçant complètement les parents. N’est-ce pas la négation de la citoyenneté et des germes de totalitarisme à l’horizon ? Et peut-on s’empêcher de mettre en perspective l’encadrement de la jeunesse tel qu’il fut pratiqué par des régimes tristement connus ?
Dans l’intitulé même de la réforme l’emploi de l’adjectif « scolaires » est abusif puisque tout concerne le péri ou l’extra-scolaire. Et quand les adeptes de la réforme argumentent, ce ne sont vraiment que des lapalissades et des arguties démagogiques qu’ils avancent.
Faute d’avoir sous la main l’évaluation de la réforme gardée sous le coude jusqu’aux élections (n’est-ce pas déjà l’aveu d’un échec ?), attardons nous d'abord sur l’évaluation faite par la ville de Nantes dès le printemps 2014, puis celle des inspecteurs généraux (2015), et la mention de l’avis des professeurs des écoles aussi court que net et arrêté.

NANTES la ville d’Ayrault vous convainc-t-elle ?
114 pages (1) dont la conclusion sur l’évaluation de la réforme à Nantes, une ville acquise aux chambardements gouvernementaux... du blabla, du vent ! 114 pages pour ça :

«... * Les expériences engagées montrent une bonne dynamique d’acteurs et doivent être prolongées. 

* Ce n’est pas tant l’organisation horaire en elle-même qui apporte une plus-value que la dynamique de projet partagé. La réforme fait plus sens pour les personnes impliquées dans de tels projets. 

* L’organisation est très lourde à gérer. 

* La plupart des problématiques évoquées ci-dessus (coordination, information, locaux, etc) ne sont pas propres aux écoles expérimentales, mais ces dernières ont pu proposer des réponses intéressantes pour les résoudre. 

* D’autres écoles ont construit des projets tout aussi intéressants mais qui ne suivent pas le schéma « expérimental » (ex : Ledru Rollin, Garennes). 

* Le temps expérimental n’est pas une réponse en lui-même à la question du rythme. Il doit être intégré dans une réflexion plus large sur le rythme pour ne pas succomber à une forme « d’activisme » comme ce fut le cas dans certaines écoles. (????? NDLR)

* Dans la mesure où le schéma expérimental permet de toucher la plupart des enfants sur un temps d’activité  précis, il constitue un levier particulièrement intéressant à mobiliser dans le cas des écoles en éducation prioritaire...»(????? NDLR)

En 2015, rapport de l’Inspection Générale à la ministre « Efficacité pédagogique de la réforme des rythmes scolaires »
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2015/41/0/2015-042_efficacite_pedagogique_de_la_reforme_des_rythmes_scolaires_494410.pdf

« ... * ... la  cinquième  matinée  est  appréciée  pour  les  possibilités  qu’elle  offre  sur  le  plan  pédagogique.  Des  interrogations  se  posent  néanmoins  sur  l’alourdissement  des  semaines  des  enfants et parfois aussi sur l’accroissement de la complexité de leurs journées. 

* Concernant  l’école  maternelle,  la  réorganisation des  après-midi,  plus  courtes  qu’auparavant,  a réduit les temps d’apprentissages après la pause méridienne. Cette réduction affaiblit le bénéfice de la matinée supplémentaire. Pour les petites sections, le bilan semble un peu plus positif, sous réserve de la réelle fréquentation scolaire de cette cinquième matinée.

* À  l’école  élémentaire,  la  réorganisation  des  enseignements  semble  avoir surtout  bénéficié  au français et aux mathématiques, qui étaient déjà favorisés dans les répartitions horaires et qui se repositionnent majoritairement sur les cinq matinées. Les sciences, les arts et surtout l’éducation physique et sportive apparaissent, un peu plus encore qu’auparavant, en danger. (évaluation en interne des impacts dont les parents n'avaient pas à être informés, semble-t-il).  

* Les  taux  d’absence  enfin  inquiètent,  surtout  en  maternelle,  surtout  le  samedi,  et  peut-être 
– mais cela doit être vérifié –- en éducation prioritaire... »

Rien de bien convainquant et deux points assez incompréhensibles puisque, entre les Projets Educatifs Territoriaux, étrangement "acronymés" "PEDT" parce que justement il ne vont pas péter loin, et le travail scolaire, les inspecteurs notent (entre parenthèses, rien d’original) :
«... – assurer l’aide au travail personnel, pour tous les enfants, durant le temps scolaire ;
– offrir  à  de  petits  groupes  d'élèves,  après  le  temps  de  classe,  des  activités  pédagogiques complémentaires ; ...»

Quant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes en affirmant que 60 heures d’aide personnalisée (AP de 2008) au bénéfice des élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages valent moins que les 36 heures d’activités  pédagogiques  complémentaires  (APC) instituées en 2013, c’est vraiment nous prendre pour des imbéciles... ce qui correspond bien au mépris « démocratique » que des membres d’une corporation d’experts dits "fonctionnaires" porte au peuple. 

Un point de sincérité néanmoins de leur part :
«... On ne peut réfuter cette fatigue, tant elle est souvent rapportée. Et quand bien même il semblerait  hasardeux  de  l’attribuer  directement  à  la  nouvelle  organisation  du  temps  scolaire,  il  est  un fait que le constat de cette fatigue est vécu sur le terrain comme un signe d’échec – provisoire, on peut l’espérer – de l’ambition de mieux penser le temps global de l’enfant... »

12 mai 2016.
98 % des 800 professeurs des écoles parisiens sondés par le SNUipp-FSU-Paris, fer de lance de la contestation des nouveaux rythmes, estiment que les « objectifs ne sont pas atteints ». « Les élèves sont plus fatigués, moins disponibles pour les apprentissages. Leur comportement s’est dégradé »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2016/05/12/reforme-des-rythmes-scolaires-a-quand-l-evaluation-promise-par-le-gouvernement_4918332_1473685.html#JCtvaHrk4io4GShH.99

prévu dans les Macronades à venir :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/04/28042017Article636289619490038685.aspx
«... Dès l'été 2017, un décret devrait donner aux communes la possibilité d'appliquer ou non la réforme des rythmes scolaires. Elles pourront décider de revenir à la semaine de 4 jours ou non. Elles pourront aussi maintenir ou supprimer les activités périscolaires. E Macron tire un trait sur une des réformes les plus importantes et les plus contestées du quinquennat. Les aides aux communes pour financer le périscolaire seront maintenues jusqu'en 2019. Après elles seront réservées aux communes pauvres pour les aider à payer le périscolaire... »

mardi 20 juin 2017

LU DANS AGORAVOX :


"Nos médias presstitués... :
Thérésa May gagne les élections législatives, avec 42,4% des suffrages et 31,3% d’abstentions... « un désastre », « une claque », « un échec » !

Macron qui gagne avec 32,4% des voix et une abstention de 51,3%, un « tsunami » , « une victoire écrasante »"

"Un tsunami dans une flaque d'eau !"

"Si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ce serait interdit" (cité dans l'esprit et peut-être pas à la lettre) COLUCHE



dimanche 18 juin 2017

MA PETITE ÉCOLE / Pézenas, école de garçons


Au fond, l'ancien passage sous voûte qui, après un coude à droite, donnait sur la cour du commissariat.

Florian, mon petit homme qui se penche et partage le passé de son père...
Le préau, la cour aux noyaux d'abricot, celle aussi de l'éclipse !
Deux préaux à présent on dirait (notre visite date de 2015)... mais le style du premier a été respecté ! Au fond, derrière la grille défendant le parapet les fenêtres, je crois, du CM2 où je végétais...


Florian, mon petit homme qui se penche et partage le passé de son père... 

Le préau et la cour aux noyaux d'abricot, celle aussi de l'éclipse formidable du 15 février 1961 ! 

Deux préaux à présent on dirait... mais le style du premier a été respecté ! 
Au fond, derrière la grille défendant le parapet les fenêtres, je crois, du CM2 où je végétais... mais ne dit-on pas que même les plantes vont mieux quand on leur parle ?.. 

LES OREILLONS MOELLEUX, SENTEURS MOITES DES BEAUX JOURS... / Pézenas, école de garçons

Septembre, les vendanges, la rentrée, les sucs collants, musqués des grappes, sucres de la belle saison avant le changement de régime. Ainsi va le calendrier de l’écolier. Années 60... les coings et les châtaignes de l’automne. L’hiver : l’Espagne des grenades et des oranges. Jardins et vergers du printemps avec les fraises, les cerises.  Juin, parfum des abricots aux pommettes rougies par les premiers coups de soleil. 
  

Fin du cycle : « les cahiers au feu et les maîtres au milieu ». Dans le cartable, avant tout, un plein sac de noyaux. C’est le temps des récrés qui se prolongent. Les maîtres, en blouses grises, passent et repassent, indulgents, permissifs même si le préau et le mur d’enceinte de la cour ont des airs de kermesse. Réminiscence des foires historiques de Pézenas (1), les forains tiennent boutique, les chalands déambulent. Qui expose un petit soldat, un coureur du Tour de France ou l’hippopotame en plastique gris du fond de paquet de poudre de lessive Omo.
A trois mètres environ, une ligne à la craie. Sans mordre sur le tracé, l’intéressé vise et lance un cœur d’abricot sur le petit sujet. S’il tombe, c’est gagné, sinon le tenancier ramasse les noyaux épars. Des sacs gonflés font le tour des platanes ; les autres se voient moins et pour cause. De vrais fortunes passent de main en main... Irruption encore du Moyen-Age avec le droit de frapper monnaie. On se trimballe avec des bourses pleines. Pas d’emporte-pièce, l’atelier c’est la maison avec les abricots du dessert. « Maman, ne les jette pas ! ». Chacun amasse, thésaurise un trésor de noyaux aussi précieux que les cauris des peuplades lointaines ! Certains ont l’œil sur les composts des jardins ou les fourrent au fond des poubelles ! 

Période heureuse, même si j’assume ma solitude. Je n’ai pas de camarade attitré... Qui était dans ma classe ? Mystère... je vois seulement monsieur Carrère, serein, ni en bien, ni en mal. Je ne sais plus l’odeur de la craie, de l’encre, du papier, des crayons de couleur... Je sais seulement que la salle est orientée est-ouest avec le tableau au couchant. L’hiver, après l’étude, sans peur mais non sans reproches, je repartais dans la nuit, le long de la Peyne puis par un chemin de vignes vers la campagne du docteur Rolland, une demie-heure environ.
Mais le haut préau aux poutres massives, les grands murs gardiens de l'inconnu, les platanes, étaient mes amis ; l’éclipse totale du 15 février 1961 aussi, observée à travers des verres passés au noir de fumée. 
Est-ce pour une plaie ouverte telle celle évoquée dans le « Temps des cerises » ou peut-être parce qu’ils ont sur la peau les mêmes taches que moi sur le nez et les joues mais en avant-goût de grandes vacances, j'aimerai toujours le temps des abricots qu’on ouvre en rêvant, oreillons moelleux du parfum des beaux jours (2).    
 

(1) le marché du samedi a les mêmes origines historiques et seul le roi (peut-être à l’exception de Foix et de la Bourgogne) octroyait ce droit aux villes.   
(2) obscurantisme ? superstition ? les noyaux qui me suivent partout... 

 


NOTE : dans les hauteurs de l’Indu Kush, un peuple friand d’abricots et plus particulièrement de l’amande du noyau, ne serait pas affecté par les cancers...   


Crédit photo : 1. Abricots rouges du Roussillon en cagette Auteur Varaine. 

vendredi 16 juin 2017

«... LOLITA MIA... » /1939, fin de la Guerra Civil (Espagne).

  

Pour évoquer les haines irréductibles et mortelles qui ont marqué la défaite du camp républicain et favorisé la synergie des nationalistes.

Il ne s’en était jamais confié, l’ami Jean-Pierre, et il fallut le hasard de fichiers à enregistrer et la découverte, en haut dans son bureau, d’une étagère complète d’ouvrages sur la Guerre d’Espagne pour qu’il parle de son père, Ramon, réfugié espagnol.
 

Parce que le livre est fatigué et scotché, je lui ai un peu forcé la main même si les principes d’échange et de partage priment dans une vieille amitié. De René Grando, Jacques Queralt, Xavier Febrès, « VOUS AVEZ LA MEMOIRE COURTE... 1939 : 500 000 républicains venus du Sud "indésirables" en Roussillon ».
Des témoignages précieux, un éclairage bénéfique pour plus de compréhension quant au foisonnement complexe des forces bloquées ou libérées, antagonistes, de celles aussi, intestines, suicidaires, cataclysmiques dans le camp dit "républicain", notamment dans l’élimination des trotskistes et des anarchistes par les staliniens. Bien des choses à relever et, page 77, un poème poignant, quand l’homme dévoile ses faiblesses charnelles. Le poète le fait parler de l’être aimé, ici la femme que les turbulences de l’Histoire ont peut-être figée dans la mort ou échouée parmi des survivants :

«... Pensaba en ti, Lolita,
mirando los tejados de Madrid.
Pero ahora...
          Este viento,
esta arena en los ojos,
esta arena...
          Argelès ! Saint-Cyprien !
Pensaba en ti, morena,
y con agua del río te escribio :
« Lola, Lolita mia ».

Rafael Alberti. « Qui a dit que nous étions morts ? » Poèmes de guerre et d’exil. Editeurs français réunis, Paris 1964.

Rafael Alberti (1902 - 1999), poète espagnol né et mort à El Puerto de Santa Maria...
... Ne suivent, à longueur de sites, que des louanges à sens unique, les plus "narcoleptiquement" dangereuses émanant des milieux intellectuels (poésie et littérature) qui, à force de ne considérer que le plaisir de l'intelligence créatrice, déconnectent et exonèrent Alberti, d’une réalité plus crue.

TIMEO DANAOS ET DONA FERENTES... Je crains les laudateurs et porteurs de lauriers...

LES LAUDATEURS... si pudiques quant aux terribles circonstances de la guerre civile espagnole : 

http://republique-des-lettres.fr/10445-rafael-alberti.php
«... Pendant la guerre civile espagnole (1936-39), il s'engage sous les couleurs républicaines et devient secrétaire de l'Alliance des intellectuels anti-fascistes. Il voyage à Paris, Berlin, Rome, Moscou, et fonde à Madrid une revue de combat, Octubre. A la même époque, il entre dans la légende en sauvant d'un bombardement les quatre tableaux les plus importants du Musée madrilène du Prado, dont Les Ménines de Velazquez... »

http://www.premiere.fr/Star/Rafael-Alberti
«... Il combat aussi bien par le biais des revues (Octubre, qu’il a fondée en 1934, et El Mono azul, dont il est le directeur) que sur le front... »

http://www.humanite.fr/node/216410
«... Lorsqu'éclate la guerre civile, en 1936, il prend une part ardente aux activités de l'Alliance des intellectuels anti-fascistes...»

https://www.poesie.net/alberti.htm
«... L'année 1931 voit naître la République Espagnole pour laquelle il s'engage de toute sa poésie et quand la Guerre d'Espagne éclate, il se trouve à Madrid en compagnie de Pablo Neruda, Miguel Hernandez et de quelques autres poète qui vont prendre fait et cause pour le camp républicain...»

Les Espagnols, quant à eux, restent coupables de se taire tant ils rechignent à revenir posément sur la plaie toujours béante de la révolution étranglée et de l’épuration génocidaire perpétrée par le fascisme franquiste :

 http://www.cervantes.es/bibliotecas_documentacion_espanol/biografias/napoles_rafael_alberti.htm
«... En 1939, al terminar la Guerra Civil española, emigra a la República Argentina, desde donde se traslada a Roma en 1962... »

Josep Fontana, pourtant catalan et, qui plus est, de Barcelone, la ville par excellence des prolétaires révoltés, aborde à peine la « Segunda República española » dans son dernier ouvrage de 800 pages « EL SIGLO DE LA REVOLUCIÓN » (fébrero de 2017, ed. CRÍTICA), pourtant sous-titré « Una historia del mundo desde 1914 ».

L’APORIE pour prévenir une narcose mémorielle, la dissonance portée par Wikipedia et un autre site (1) mais dans les mêmes termes... 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafael_Alberti
«... En 1936, la guerre civile espagnole commence. Il anime une Alliance des intellectuels antifascistes avec José Bergamin et dirige la revue El Mono azul2. Il s'implique alors activement dans la répression stalinienne à l'intérieur de la zone tenue par le front populaire.

Dans El Mono Azul, lui et les autres membres du Comité d'épuration entretiennent une rubrique appelée "A Paseo", dans laquelle figure le nom des intellectuels qui doivent être « épurés » comme contre-révolutionnaires. Parmi ceux mentionnés, Miguel de Unamuno, Pedro Muñoz Seca, Manuel García Morente, Fernando Vela, et même ses amis des années précédentes Ernesto Giménez Caballero et Rafael Sánchez Mazas... »

Sans préjugé, sans avis préconçu, beaucoup par crainte de la pensée unique et seulement animé de la prétention de la mouche du coche, la question se pose de savoir quelle responsabilité peut porter Alberti dans une épuration toujours expéditive, sanglante, barbare. Était-il intellectuel avant d’être stalinien ?
Il a certes écrit de très belles choses quand bien même ma morgue d’écrivassier oserait son bémol...  

« Lola, Lolita mia »... belle déclaration lancée vers l’Espagne, au-delà des Pyrénées, vers celle qui a suscité cet amour... Le poète a connu de près la triste réalité des camps d’internement, derrière des barbelés où les réfugiés sont parqués à même le sable... Et l’évocation de Lola doit le toucher de près...
Pardon mais cela met mal à l’aise de savoir qu’entre le 22 février et le 6 mars 1939, Rafael Alberti a été évacué sur Alicante où il a pris l’avion pour Oran avant d’arriver par bateau à Marseille puis Paris (2) le12 mars. Que le poète parle pour les voix anonymes et muettes qui elles ont connu les camps d'internement... Excusez-moi pour ces doutes et cette suspicion peut-être exagérée.   

Le natif d’El Puerto de Santa Maria qui a enduré près de quarante années d’exil sans savoir s’il reverrait un jour la terre natale, a été incité par le roi à revenir en Espagne (1977).
«... "Je suis parti le poing fermé car c'était le temps de la guerre et je reviens la main ouverte, tendue à l'amitié de tous. " déclara-t-il alors...
«... Ensuite est venu le temps des hommages et des honneurs dans son pays natal retrouvé... »
https://www.poesie.net/alberti.htm

Oui mais n’est-ce pas au nom de cette "amitié de tous" que l’on voudrait recouvrir d’une chape de plomb la répression génocidaire menée par Franco contre ceux qui, d’après lui, ne représentaient pas l’Espagne... Continuation de l’exploitation, de l’obscurantisme... 

Les victimes de trop nombreuses fosses communes, qui souvent n’avaient fait que travailler sous le régime de la Seconde République, sont encore à réhabiliter.
 

Comprenne qui pourra mais Alberti, et pas seulement parce qu'il a eu la chance d'échapper au franquisme, passe après les poètes qu’il définit lui-même comme « poètes du sacrifice », Federico Garcia Lorca, Antonio Machado, Miguel Hernández...    

(1) http://mediatheques.valenceromans.fr/recherche/viewnotice/id_catalogue/67/id_module/10/clef/POESIA-19241967-ALBERTIR--AGUILAR-1978-1/id/267417/id_notice/91669/type_doc/1/code_rebond/A10672
(2) a pris un billet coûteux de première classe (non contrôlée) pour ne pas être envoyé en camp d’internement.  



crédit photos commons wikimedia
1. Federico Garcia Lorca auteur sinaloaarchivohistorico
2. Drapeau de la seconde république espagnole. 
3. Antonio Machado auteur inconnu téléchargé par Claudio Elias
4. Miguel Hernandez en prison avant sa mort 1939 auteur inconnu

lundi 12 juin 2017

CIGALES ET ÉTÉ MÉTÉOROLOGIQUE... / Fleury d'Aude en Languedoc


Les cicacidae, on les entend ce matin, à 6 heures vieilles comme disaient mes grands-parents et disent encore ceux qui ne veulent pas oublier, ceux qui peuvent encore transmettre que l’heure légale a deux heures d’avance sur le soleil en été. 

En été ? Mais nous ne sommes que le 11 juin ! Mais c’est qu’on les entend déjà les cigales ! Le concert de cymbales confirme que nous sommes bien en été ! Comment ? les saisons sont pourtant liées aux équinoxes ou aux solstices ! le calendrier dit bien que l’été commence le 20 ou le 21 juin non ?
 
C’est très vrai : le solstice d’été correspond bien à la période d’ensoleillement maximal. Un bémol cependant : à cause de l’inertie atmosphérique, les températures moyennes les plus fortes n’arrivent que trois semaines plus tard, soit autour du 14 juillet ! elles correspondent au mitan de l’été... qui dure donc du 1er juin au 31 août. En météorologie, les saisons sont en avance de trois semaines sur le calendrier. 

Et notre cigale ne chante que lorsque la température reste autour de 25 degrés. Pour changer des femelles qui attirent le partenaire, chez les cigales, seul le mâle "cymbalise" grâce à des membranes qui vibrent (300 à 900 fois par seconde).
  


Remontons le temps : le mâle qui chante est sorti de sa dernière peau, phase dangereuse pour l’insecte encore tendre et humide, immobile et à la merci des prédateurs. Son exuvie reste accrochée à la plante sur laquelle sa larve est montée. Sa vie antérieure s’est déroulée sous terre, sur une longue période de plusieurs années (17 pour une espèce). Sa larve d’à peine deux millimètres, sortie de l’œuf, est tombée au sol. Elle s’est enfoncée sous terre où même son urine a aidé à creuser puis à ameublir une chambre accolée à une racine nourricière.   
   


Crédit photos commons wikimedia 1. auteur Bekasama 2. auteur Jodelet - Lépinay

jeudi 8 juin 2017

TAILLONS LA NÈFLE, TAILLONS LA VIGNE... / Pézenas

"Taillons-la vigne... la voilà la jolie vigne... "
 


Ma cousine germaine a chanté "Je suis fier d'être bourguignon..." à la fête de l'école et à Fleury ! Et cela n'a choqué personne, cela n'a aucunement exacerbé la plus petite once de chauvinisme ! Les paysans de la vigne, les viticulteurs démontrent le même amour du cep, sous toutes les latitudes et sans jalousie aucune... Alors, dans notre Languedoc naguère premier vignoble du monde, chanter le raisin, c'était avoir cette culture en commun avec les vignerons de France et même d'Europe ! 
Pardon d'en faire état à titre personnel mais la verdure unique des souches reste aussi opulente et fraîche quelle que soit la région d'origine ! Que n'ai-je pris en photo la vigne en fleur ! 

Elle s'est pourtant rappelée à moi, ce matin, parce que j'avais besoin d'un rasséguet, cette petite scie à main qui sert à tailler le bois mort, en fin d'hiver, avant que le bois ne pleure pour cause de renouveau... et j'en avais besoin pour tailler... un néflier du Japon trop enclin à partir chez le voisin ! 
Pas moyen de retrouver ce rasséguet pourtant aperçu quelques temps auparavant ! Mais dans la remise, pendaient contre le mur des ciseaux à tailler... de vieux ciseaux à tailler. 

Le boulot fait, mon père m'a fait remarquer qu'ils étaient marqués "Pézenas". Et après vérification, le nom du forgeron aussi était gravé dans le fer "Antoine" avec la barre du "T" surlignant la totalité du mot. 
  

  

Bien sûr, ce n'est plus l'époque de la taille mais ces ciseaux au repos dans la fraîcheur de la remise ne pouvaient d'autant plus me laisser insensible qu'"Antoine" reste un copain pour la vie et que quand on a la chance d'y avoir vécu enfant, "Pézenas" ne peut que vous laisser un souvenir merveilleux !   

mercredi 7 juin 2017

SALLES-D'AUDE, LE CADRAN DE L'HORLOGE / Nos chers voisins...

Il doit avoir autour de soixante-quinze ans, le petit élève de dix printemps qui décrivait si bien la place de la mairie de Salles-d'Aude, son village ! 

"... Tout à fait en haut, dans un clocheton, se trouve l'horloge marquant 24 heures. Elle a plus d'un mètre de diamètre..." 
Nègre Christian 10 ans (année scolaire 1951 - 1952).

Depuis le temps que je me promettais de les faire ces photos de proximité, qu'on trouve à première vue si banales alors qu'elles ne sont qu'uniques et originales... 
En voici quelques unes dont celle qui en dit long sur un certain esprit sudiste, en occitan siouplèt !  

 



mardi 6 juin 2017

DU TEMPS DES INSTITUTEURS / La pédagogie Freinet à Salles d'Aude


Célestin Freinet (1896 - 1966) a initié une pédagogie moderne plus respectueuse du rythme naturel des enfants que de la vanité aveugle de l'autorité... L’œuvre antérieure des hussards noirs de la République se basait sur des principes éducatifs encore rudes.
Collectivement, la pédagogie Freinet a mis l'accent sur la correspondance scolaire, les exposés, l'esprit de coopération pour vivre la classe, et, en lien avec l'extérieur, les familles, pour ce qui nous touche aujourd'hui, le journal scolaire !



Les enfants écrivent, mettent en page, impriment et vendent au bénéfice de la coopérative. 
Et lorsqu'un de ces journaux, sorti de l'imprimerie de l'école avec la bienveillance presque invisible du maître, parle du village dans son époque, le témoignage ne peut qu'être émouvant.  
Quand on garde tout, dans les vieilleries qui sinon, trop souvent, se retrouvent aux escoubilles, des trésors sont cachés dedans... Les rangs des petits élèves  de l'année scolaire 1951 - 1952 se sont dispersés par force mais les dix histoires de ce numéro 1 palpiteront toujours des pulsions d'un pays fort et vivant, du temps des instituteurs... 




P.S. : il s'agit du numéro 1 de la 8 me année. la parution aurait donc commencé pendant la guerre !
Si quelqu'un peut nous en apprendre davantage ! Si quelqu'un a gardé de ces précieux numéros !