mercredi 30 septembre 2015

LES TOUTOUS, LES TOUTOUS, LES TOURISTES... / Mayotte, France en danger

    Pour parler du problème du tourisme à Mayotte plutôt que d’endurer ceux qui s’en gargarisent en tant que solution, relevons que lundi, la télé d’État a passé un sujet pour tranquilliser les esprits mais qui, a contrario, est venu renforcer des craintes hélas fondées. En outre, ce matin encore, une info exposait les projets d’avenir concernant la baie des tortues de Boueni, entre la sortie de terre d’un quatre étoiles et la réhabilitation de la ruine existante ! En amont, il faut absolument dénoncer l’enfumage de ces structures redondantes (État, Région, Département) telle le Comité Départemental du Tourisme à Mayotte. Une excroissance aussi ronflante que stérile... Entendons-nous, l’intention est plus de ramener sur terre que de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Il en va de nos impôts et de la défiance désormais générale concernant leur utilisation.

    Ainsi, dans un passé récent; les actualités locales ont couvert ce qu’elles ont pris et voulu faire prendre comme un évènement d’importance, à savoir le énième salon du tourisme !
    Super, formidable ! Vous les auriez entendus piailler d’enthousiasme pour la fréquentation doublée en un an, multipliée par dix sur je ne sais quelle période, sur l’énergie et l’esprit d’initiative dans le but de faire mieux sur trois jours, par exemple, toujours avec une nocturne ! Vous les auriez entendus, faux modestes, parler de visiteurs béats devant les plats et boissons proposés : “On s’est régalé !”. Bien sûr leur objectif premier est de parler du tourisme, sauf que, pour le dire net, en se prévalant des visiteurs au salon, ils font penser à une jolie pub sur le confort et l’équipement d’une voiture qui n’aurait pas de roues ! Que font-ils sinon brasser du vent dans une promotion irresponsable et des gesticulations ubuesques ? Ils devraient avoir honte d’aller se faire mousser dans les médias tant le contexte est difficile, peu réjouissant et carrément inquiétant ! 

    La situation est difficile, depuis longtemps, à cause du billet d’avion (1)... une simple recherche en parallèle à cet article me donne par exemple :
* croisière une semaine Seychelles, pension complète : 1000 euros depuis Paris.
* croisière une semaine Mayotte, pension complète : 5000 euros, vol non compris !
Si force est de constater que la faible demande implique des prix forts, est-il utile de commenter plus avant ?
    La situation est peu réjouissante quand on constate que Mayotte est une poubelle à ciel ouvert et même si on veut croire que cela pourrait changer... 

    Et pour plomber le tableau, une insécurité grandissante est à déplorer : les locaux la subissent au quotidien au point que certains font leurs valises, les visiteurs aussi sont touchés ! Je pense à la hanche brisée d’un croisiériste, un sénior allemand attaqué sur les hauteurs de la Convalescence (suite à des incidents Mayotte a été déprogrammée des croisières en 2010)... Je pense à la mère d’un militaire cambriolée chez son fils ou à cette touriste attaquée à la cascade de Soulou... Est-ce perfide de rafraîchir la mémoire de nos tartuffes du tourisme ?  


    On ne peut pas les croire lorsqu’ils affectent une prétendue lucidité ! Ils ont dû voir aux infos, pas plus tard que lundi, ces images plus inquiétantes que rassurantes d’une troupe de randonneurs au mont Choungui, encadrée par des gendarmes ! Savent-ils qu’il ne faut plus s’aventurer en brousse seul ou en petit groupe, que les plages sont dangereuses parce que les mauvaises rencontres se multiplient ? Ils ont beau jeu de reprendre une remarque du directeur des Iles Vanille (encore une structure qui ne doit rien nous coûter !) : “Il ne faut pas que les déchets, les agressions soient une excuse pour ne rien faire !”. Gonflés les beaufs ! Si encore ils avaient la franchise de reconnaître que dans ce domaine comme tant d’autres à Mayotte, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, cela devrait-il remettre en question ce que la gestion du tourisme impossible leur rapporte ! Cette catégorie de parasites croit-elle continuer à profiter sans remords, quand le guignol en question élude en disant travailler pour que le touriste en escale dépense plus de 60 euros en moyenne : “ ... je peux assurer que nous allons convoquer le club croisière pour que les décisions soient collégiales... “... sous-entendu “cela ne se fera pas sans nous”... Sûr que pour se payer sur la bête (la République), ils sont forts !
   
    Ne soyons pas sourds, il faut ouïr ce que cette coterie réjouie veut nous faire gober en émettant qu’une offre plus étoffée de la culture mahoraise serait un plus pour appâter le voyageur ! Seraient-ils hypocrites ou assez cons pour y croire, eux qui conviennent, serait-ce d’une petite phrase rapide que “...les hôtels ne sont pas venus...” (au dit salon) ? En attendant, ce matin, nous apprenions sur Kwezi FM que les autorités donnaient la priorité à la réhabilitation des ruines de la baie des tortues plutôt qu’à l’érection d’un quatre étoiles surréaliste ! Le journaliste a quant à lui eu le mérite d’ajouter son grain de bon sens en concluant qu’à son avis, tous les projets étaient enterrés et que rien ne verrait le jour.
    Ne soyons pas aveugles, tant qu’une autre clique se déplacera pour légitimer, serait-ce à l’insu de son plein gré, ce qu’elle devrait, au contraire, réprouver, tant qu’elle ne se prendra pas en main pour une République qui lui appartient, les profiteurs du système continueront à nous emberlificoter !       

(1) un prix excessif d’abord pour la clientèle captive que forment les ultramarins, un coût prohibitif toujours en contradiction avec la notion de continuité territoriale, mais pas avec une certaine “harmonie” entre les instances étatiques et les acteurs économiques... comprenne qui pourra...  

crédit photos : 1. Mayotte, plage / commons wikimedia_/ auteur mwasimba.  
2. Mayotte Labattoir_Market_ by David Stanley from Nanaimo, Canada via Wikimedia Commons - httpscommons.wikimedia.orgwikiFi

lundi 28 septembre 2015

Yves, pêcheur du Golfe (XII) « AVEC LA LÈBRE , TU AS DE LA BIDOCHE ! »

« Yves, tu parlais des loups et des dorades... La dorade, justement, on n’en voit plus beaucoup alors qu’elle rentrait dans les étangs par bancs entiers...
- Si, si, à Sète, ils sont toujours à "quicho-pourrit" (1), au bord du canal, quand elles sortent de Thau, à l’automne... Et en mer, ça revient, figure-toi. L’autre jour, il en a pêché une de 3 kilos et ils foutent des coups de filets avec 50-80-100 kilos. Maintenant, ils prennent aussi du merlan... A l’époque y en avait pas... Et une autre fois, que je te raconte avant d’oublier, ce fut une pêche "monumentale" : on était aux dernières villas de Narbonne-Plage et on voyait les sardines, à 100 mètres, qui poussaient dans la "mélette" (2)... 


- ... Les thons dans le maquereau, les maquereaux dans la sardine, les sardines dans la mélette...
- Et oui, l’éternel recommencement... Enfin, faut le dire vite ! En attendant, on va faire bol ! J’ai calé une maille, j’ai encerclé, on la voyait sauter, dis... On a eu 7,5 tonnes de sardines, et attends, il devait y en avoir le double sinon 20 tonnes mais j’ai levé les plombs pour ne pas crever le filet. Écoute, c’est pas compliqué, à 9 heures le soir, avec le mareyeur, on était encore à charger le camion. Aqui tabe, can sei annat per l’argent, là encore, quand je suis allé encaisser, il m’en a donné 2F 50 du kilo !


- Aujourd’hui, j’ai vu le maquereau à 6,90 euros.
- C’est qu’on mange plus du poisson comme avant, c’est devenu du luxe alors qu’avant les pauvres pouvaient se le payer et je te dis pas par chez nous, tout frais pêché...
- Et oui, quand l’appariteur annonçait Saborit sur la place avec lou bairat (le maquereau) de Las Cabanos !
- Tè, on avait beau dire que la viande était idéale pour les travailleurs de force, seuls les riches en mangeaient souvent... Tiens, tu parles de Fleury... Tu sais que j’étais bien avec Soldeville justement, le boucher... Ero un cassaire, c’était un chasseur et moi aussi j’ai eu chassé quand j’étais jeune aux Cabanes et quand je tuais le lièvre, Isidore, s’appelabo : «Isidore, on fait échange standard...

         - Qu’est-ce que tu me proposes ?
        - Et bé, voilà, je te propose (j’étais maquignon aussi...)... le lièvre il fait 4 kilos contre autant de bidoche !
        - Ça marche qu’il répond le boucher ! Garde-moi les ! Tout ce que tu peux tuer, je prends !
Ma mère était contente « tu as fait une bonne affaire » qu’elle m’a dit... Eh, faut se débrouiller ! Lui, je pouvais y compter. Une fois j’en ai eu trois de lièvres (3) ! Il venait, Isidore, aux Cabanes, il tournait même dans les campagnes...
Il avait une fille, qu’il la couvait comme la prunelle de ses yeux...

(1) littéralement : pressé, serré au point de pourrir comme le fruit du panier qui gâte les autres.
(2) « Meleto, s. f., nom de divers petits poissons de mer qui ont une bande argentée sur les côtés ; argentine, joel athérine.../... PROV. « Per prene un toun, asardo uno meleto. »  Mistral / Trésor du Félibrige.
« melet » peis = sardinelle / « meleta » peis = sprat Dictionnaire occitan-français Arve Cassignac. 
(3) en occitan, "lèbre, lèbro" est du genre féminin. 

Photos autorisées 1. Banc de sardines (wikipédia). 
2. Publicité dessin de Benjamin Rabier. 
3. Le lièvre de la Fontaine toujours de B. Rabier. (si quelqu'un le demande, pour le prix d'un, j'ajoute celui qui est avec la perdrix, plus conforme aux lièvres d'Yves !)

dimanche 27 septembre 2015

Yves, pêcheur du Golfe : LES COUPS DE TRAÎNE. (XI) / Fleury, Golfe du Lion


Quand on faisait des coups de traîne à 10, 12 mailles, j’ai eu porté 2-300 kilos de rougets quand même ! Y avait de tout, des demoiselles, des maquereaux, ils faisaient des sous et moi j’étais payé avec un lance-pierre, je débutais... Pendant une paire d’années, j’étais pas payé : il fallait apprendre, on était matelots et ils en profitaient. 

La vente du poisson : une fois j’ai fait un gros coup, té, en face de chez toi, à droite du poste... Eh bé, c’était pour la fête de Sète, oui pour la Saint-Louis ; là j’avais que des copains : on fait un bol on en a eu une quinzaine, 20 kilos, des loups, et des beaux, de belles portions de 2-3 kilos. 




On remet le filet dans la barque. Un me dit « On pourrait faire un bol de l’autre côté, Marc y est allé, y a un trou, il pourrait y avoir quelques loups ! ». Allons-y, c’était tout près, on calait à 300 mètres. On va, on cale, je te dis pas : 350 kilos de loups et des pièces de 3-4 kilos !


- Qu’est-ce qu’ils peuvent manger si regroupés ?
- J’en sais rien, c’était dix, douze ans avant que j’achève, alors entre 1980 et 1982. E aro, per vendre aco ? ( Et maintenant, pour vendre ça ?) Je me débrouillais, j’avais des ramifications, je servais des restos à Port-Vendres et personne n’en voulait ! Jusqu’à Monaco, Nice, Marseille ! Couchanlegi est venu le chercher : y en avait 320 kilos sans compter ce que les copains ont pris... Quand y’a du poisson, faut pas faire le radin.
Je suis allé encaisser trois jours après, j’en ai eu péniblement 12 euros... pardon c’était en francs ! Que dalle quoi ! Ils sont durs en affaires et c’est pire chez nous... A cette époque le loup se vendait  entre 25 et 30 Francs parce que, à Sète, dans l’Hérault le poisson s’est toujours mieux vendu que dans l’Aude, toujours beaucoup plus payé qu’à La Nouvelle ! Au lieu de 8-10 ici, là bas, 12- 15... L’océan vient le chercher, la Côte-d’Azur qui arrive, les "Italianos". - Et dans les PO ?     
- C’est pareil que dans l’Aude, les mêmes types et maintenant à La Nouvelle, n’en parlons pas, c’est géré par les copains des copains de la chambre de commerce... Attendi, il y a quelques temps, une paire d’années, le jeune avait pêché une dorade de 4-5 kilos, ils n’ont pas pu la vendre mais ils ne l’ont pas retrouvée la dorade... elle avait fait des petits... ça n’avait pas traîné ! 



Photos autorisées : 
1. avec un rouget grondin /commons wikimedia, auteur Calcineur.  
2. loup wikipedia 
3. loup pêché à Marsillargues / iha.fr 
4. Dorade wikipedia

jeudi 24 septembre 2015

Yves pêcheur du golfe / LES TORTUES (X) / Languedoc, Golfe du Lion.

HÔTES RARES ET ÉTONNANTS : LES TORTUES... 
(Le pêcheur du Golfe Xème tableau) 
Le 14 juillet 1949, Yves le pêcheur a directement participé à la prise d’une tortue “avec des dents énormes”, en face de Port-La-Nouvelle. Il ne faut pas s’étonner si des animaux pouvant atteindre 900 kilos ont été décrits périodiquement comme monstrueux (1). Et Yves n’exagère pas plus que Wikipédia :  “... Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches. L'intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l'oxygénation que l'alimentation... /... 
... Les tortues n'ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé comment les tortues luth pouvaient s'alimenter avec ces animaux. On a découvert que l'œsophage de la tortue luth, tapissé d'épines, avait pour fonction le dépeçage des proies...”

En un peu plus de quatre siècles, sur les côtes françaises de la Méditerranée, Corse comprise, seules 30 captures ou observations de tortues luth ont laissé une trace. La moitié provient du Golfe du Lion formé surtout de plages sableuses. Le tiers de ces comptes-rendus concerne la portion de côte entre Sète et Palavas-les-Flots. On ne peut rien en déduire, le premier témoignage sur sa présence daterait-il de 1588 ! Est-ce que ce sont des tortues luth traversant l’Atlantique et passant le seuil de Gibraltar ? Sont-elles issues de pontes en Méditerranée, seraient-elles rarissimes ?  
http://www.seaturtle.org/pdf/ocr/OliverG_1986_VieMilieu.pdf
D’après Wikipédia “... De nombreux lieux de ponte autrefois fréquentés par les tortues luth ne le sont presque plus ou plus du tout, comme la Sicile, la Turquie, la Libye ou Israël...”
Il n’empêche que la fréquentation de nos côtes est confirmée :
“... En France, plusieurs espèces de tortues marines peuvent être observées. D'observation très rare en mer, elles sont pourtant observées mortes dans les filets de pêche (Tortue luth plus particulièrement) ou occasionnellement échouées sur nos côtes...”
http://batrachos.free.fr/tortuesaq.htm


Pour la période dont a témoigné Yves (voir les épisodes sur “le pêcheur du Golfe”), les cinq pages de la communication de Guy Oliver font état,  de trois captures :
* Le 17 août 1949, un mâle de 2 mètres et 350 kilos a été pris par la barque “Idéal", appartenant à M. L. Molle, à 6 milles au large de Maguelonne (Hérault) (Harant, 1949). 
* le 9 septembre 1950, une femelle de 2.01 m. et de 350 à 400 kilos a été prise dans les filets à thons de M. Étienne Rossie, au large de La Nouvelle (Aude) (Petit, 1951). 
* Le 21 août 1955, un mâle de 2.14 m. pour environ 300 kilos a été pris encore au large de La Nouvelle (Harant 1956).
 http://www.seaturtle.org/pdf/ocr/OliverG_1986_VieMilieu.pdf

En 1951, le professeur Petit précisait, à propos de la prise d’une tortue luth à La Nouvelle :  : “ en raison de la rareté (...) toute capture avec au minimum l’indication de date, des dimensions de l’animal et du sexe, mérite d’être signalée."  (PETIT G. 1951. Capture d’une tortue luth à La Nouvelle (Aude) Vie Milieu 2 / 154- 155).
La tortue luth est protégée par des conventions internationales, et en France, depuis 1991... En France, justement, la portée de cette protection est malheureusement affaiblie au prétexte que les données sont insuffisantes... Comme s’il ne suffisait pas de convenir que cette alliée contre les méduses contribue au maintien des poissons, en tant que ressource planétaire ! Ah la logique française confinant à la bêtise ! Agaçant, non ?     

(1) le fond des histoires de régalec, ce roi des harengs parfois assimilé au serpent de mer, ou de calmar géant, liées aux soirées arrosées des marins en escale (aussi pour dissuader les concurrents de cingler vers les mêmes destinations), correspond bien à une réalité (voir aussi Jules Verne). 




photos autorisées sous wikipédia & wikimédia commons dont :
2. régalec par Wm Leo Smith. 
3. calmar colossal copyright Citron

mercredi 23 septembre 2015

SALUT POILU, C'EST ENCORE MOI ! (fin) / Pézenas, Languedoc, France


Qu’on ne s’offusque pas, surtout : cette familiarité n’a rien de condescendant. C’est l’affection qu’elle exprime, la complicité unique entre un grand-père et son pitchoun en serait une bonne illustration, quand l’aïeul blague et que le petit rit... Même que le Poilu a vu quand le passant a souri... Un passant convaincu, qui plus est, d’un clin d’œil en prime, je peux en témoigner, oui, mais pas pour le mot d’esprit dont l’enfant rit encore. Sûr que, plus vivant que jamais, le combattant insiste auprès des adultes, suggérant que rien et que tout séparent un soldat tué d’un papé toujours debout, rappelant combien l’horreur de la guerre n’est qu’ordinaire pour des êtres pourtant dotés de raison sinon de conscience.
Et cette façon directe de s’adresser aux présents, sans la moindre pique, sans la solennité guindée des cérémonies... N’allez pas vous méprendre : la communauté ne serait pas sans les rituels, sauf que ceux qui donnent dans l’emphase, l’affectation en excès, plutôt que de ranimer la flamme, l’étouffent plutôt, à leur corps défendant...


C’est vrai que j’ai pensé “épatant” et presque “formidable”, sans qu’il soit question ici de surenchère, de provocation, ou de cette prétendue arrogance que de vils dirigeants étrangers nous prêtent pour mieux flatter des leurs, les bas instincts... Bien sûr que la guerre, déplorable, haïssable pour certains, n’a rien de formidable. Loin de gommer le tragique de notre Histoire intemporelle, il s’agit ici d’apprécier seulement ce que l’atmosphère, dans le Square du Poilu, a de vivant, de moderne, d’accessible et surtout pas d’émoussé.
Et pour être passé devant toi plusieurs fois par jour, une année durant, sans pour autant te croiser, à l’âge où la fascination pour un grand-père entretient l’optimisme sinon l’euphorie, la vie indéfectible, le monde beau et gentil, je te salue, Poilu... Finalement, c’est toi qui es venu à ma rencontre... C’est mieux ainsi. 

Dans la quête d’un bon angle, si je papillonne en évoquant les grenouilles de tes voisins asséchés, les poissons, je tiens à te confirmer que nous t’avons aperçu, cet été, avec notre oncle Pierre, sur le front d’Alsace, sur les crêtes de l’Hartmannswillerskopf... Trois générations sinon quatre, main dans la main avec nos Poilus, les drapeaux claquant vers le ciel dans le silence et le vent froid... Un grand moment...
Et maintenant, au grand soleil, entre nous, tu le vois ce bonhomme de huit ans qui voltige sur le gros ressort de l’aire de jeux, il y était, dans la froidure, sous son béret, comme les grands ! Et c’est bien qu’il soit là aujourd’hui... Il lui reviendra un jour que ta présence sereine répète inlassablement que les folies mènent aux catastrophes. Dans nos villes, nos villages, tes semblables apaisés, désabusés mais forts d’une conviction profonde, bien que raillés, un temps méprisés, ne le cèdent en rien, pas plus aux fantassins des combats glorieux qu’aux victimes pour l’exemple. 
Tu sais ce qu’a pu dire Valéry :
"La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas." (Paul Valéry).
Salut Poilu, à la prochaine ! Tape à nouveau sur mon épaule, pour que ce frisson ne meure ! Ce sera beau, fort comme une première fois ! 

photos 1. square du Poilu depuis le haut du cours Jean Jaurès. 
2. la ville depuis le square. 
3. Salut Poilu !
4. Une grenouille du bassin aux poissons, à sec. 

mardi 22 septembre 2015

LES GRENOUILLES VEULENT-ELLES TOUJOURS DU ROI ? (2) / France en danger

Quel nom pour la mare polluée qui se meurt ?
Pardon ce long préalable nécessaire, s’agissant du cadre qui voit la presse régionale sonder d’une même voix, fleur aux lèvres et papillon sur le stylo, l’enthousiasme des internautes pour le nouveau nom que devrait prendre notre méga-région. Merci François pour cette idée croquignolette... C’est à François II le Jacobin, en effet, triste sire d’un royaume jaloux de son enracinement historique bien qu’issu de repiquages aléatoires, au gré des  prises de pouvoir et autres coups d’État permanents, que nous devons l’initiative dilatoire... Entre parenthèses, s’il faut s’accrocher à une continuité, relevons la tartuferie à légitimer tout et son contraire, dont le Coup d’État Permanent, celui dénoncé justement, mais jusqu’à son élection seulement, par François Ier le Florentin, légataire patenté de Hollande (testateur aussi de Suède, il paraîtrait...). Bref, l’absolutiste prétention à redessiner nos contours, persiste, concernant le Sud, depuis Louis VIII le Lion, en passant par Philippe IV le Bel. 



La presse serait-elle complice de ces manœuvres délétères ? Si peu puisque cela participe d’une entreprise foncière de confiscation de la démocratie d’autant plus pernicieuse que les braves gens restent partagés, le développement de l’Internet aidant. Que penser en effet de ce soutien aussi aveugle que propagandiste ?
Pompeusement intitulée “grande consultation”, cette initiative provocante ne peut qu’agacer...
http://www.midilibre.fr/2015/09/07/languedoc-roussillon-midi-pyrenees-votez-pour-le-nom-de-la-future-region,1210080.php        
La meilleure des défenses étant l’attaque, cette manigance vient persuader que le fait accompli, désormais incontestable, doit faire taire toute remise en cause. Présentée sous un jour respectueux du dialogue avec le peuple, cette manipulation tient, ni plus ni moins, de la machination... Oh les gentils organes, aussi innocents par nature que ceux qui doivent à l’épuration d’avoir changé de nom ! Ne dites pas qu’avec l’exécutif, le législatif, le judiciaire, le quatrième pouvoir n’a pas été mis au pas par les “décideurs”... Même le canard ne se dandine pas pour qui vous croyez : l’ignoble synthèse qu’il fit lors de l’affaire Boulin donne à réfléchir...
Sur la forme aussi, nos animateurs-démonstrateurs (aux coudées plus franches qu’en grande surface !), endorment, vendent, sourire en sus et même les plus avertis se laissent facilement attirer. En la circonstance, après avoir imposé le “OUI" au patatoïde voulu par le roi-président, ils aiguillent obligatoirement sur ce qu’ils ont au magasin... avec la certitude que les “NULS” et les “BLANCS” devront la fermer. Notons aussi la contradiction entre un “acte fédérateur” revendiqué par les rédactions et des propositions partiales et désobligeantes surtout pour des minorités, le Roussillon en premier lieu sans oublier celles (apaisées ?) déjà englobées sous l’appellation “Midi” et (Quercy, Rouergue...). Un billet, toujours dans l’art de passer la brosse et de ratisser large, vient aussi mettre son grain d’occitan dans ce “suspense, à peine soutenable"...

Ce n’est pas le tout de rester dans la vase en espérant des jours meilleurs !
Ces jours-ci, dans cette presse régionale, traduisons ce à quoi nous avons droit : “ ... Ils sont si nombreux à voter ! Et vous ?”. Moi, je me contente de lire les commentaires, pas les chichis des personnalités en mal de retombées... Et en ne retenant que ceux qui vont dans mon sens, je relève des propositions telles que “pompe à fric” ou “vaselinette”. Non moins sérieusement, la liberté affectée de laisser la parole fait dire à plusieurs intervenants qu’on ne viendra surtout pas les consulter par référendum, comme en 2005... Permettez : en retenant la façon dont les “exécuteurs des basses œuvres politiques” se sont torchés des résultats, ajoutons qu’ils ne pourraient manifester plus d’égards et d’honnêteté pour un peuple qu’ils exècrent ! “Populicides” a dit Onfray reprenant Babeuf !
Moi, pas président, je m’abstiens si on me force et dans ces circonstances, l’appariement des noms actuels devrait suffire à moins que François II ne promette de l’appeler France 3, en 2017, si la démographie l’autorise, quand les grenouilles auront à coasser pour la branche régnante ou l’usurpateur providentiel ! 

Le changement, c’est maintenant !



dessins libres / modifications autorisées / pixabay.com

LES GRENOUILLES VEULENT-ELLES TOUJOURS DU ROI ? (1) / France en danger



Tantôt coq, plutôt veau ou cabri, comme le suggérait de Gaule, le Français a aussi été comparé à une grenouille. Inspiré par Ésope, La Fontaine dénonce le despotisme et raille des concitoyens coupables de complaisance dans “Les grenouilles qui demandent un roi”. La fable qui raconte comment nos batraciens se lassèrent de la démocratie pour se laisser guider par un roi, reste d’une actualité grinçante.  Elle confirme, en substance, qu’”un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” quand un dirigeant plus mauvais est aux gouvernes sans que l’on sache si le successeur ne sera pas pire... et ainsi de pire en pis si le comparatif nous entraîne dans une spirale infernale appelée à toucher le fond...

Que reste-t-il des nénuphars pour “la gent marécageuse” ?
Alors que les deux autres pouvoirs (législatif, judiciaire) se retrouvent phagocytés par celui (exécutif) qu’ils étaient censés contre-balancer et que le quatrième (médias) ne peut se défendre d’une accointance avérée avec “l’exécutant”, force est de se demander quand le cinquième pouvoir (limitons-le à l’opinion particulièrement portée par le Net) tombera, à moins que plus rien ne fasse désormais obstacle à l’hégémonie de... l’empire (c’est juste pour la rime avec “pire”)...
 
Ainsi, plutôt que d’apporter la contradiction, les médias portent et amplifient la bonne parole venue d’en haut. L’exemple du jour souligne, à propos de la très critiquable refonte des régions, l’initiative apparemment anodine de cinq quotidiens du Sud, pour donner un nom à l’entité résultant de la fusion “Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon”. Innocente manie, en effet, que d’amuser le gogo sans avouer au grand jour l’approbation sans réserve de l’œuvre de François Hollande, s’agirait-il d’une réforme aussi mal pensée, malvenue, inopérante et au forceps, que celles sur l’Éducation.
Entre parenthèses, une fois établi le constat que majorité et opposition s’appuient sur les institutions pour promouvoir, avec constance, un absolutisme relatif (si commode pour continuer à gouverner en rond), l’essentiel consistant à tirer alternativement les marrons du feu, il faut bien convenir, qu’avec un ramassis d’opportunistes qui ont avant tout, en partage, le carriérisme et le cumul de privilèges, rien ne peut changer. Ces parvenus politiques qui ne sont pas sans rappeler une noblesse impériale parthénogénétique, manifesteraient moins de morgue si les “hauts" serviteurs de l’État étaient autre chose que des supplétifs de l’exécutif. Est-ce un symptôme de l’impuissance à convaincre du bien-fondé de la gouvernance, si ceux qui en ont la charge semblent vouloir acheter l’adhésion et stimuler le zèle des organes administratifs, avec des primes, des indemnités sur la manière de servir et des promesses si les résultats suivent ? Sans nous étendre sur l’impact négatif auprès de ceux qui supportent ces temps de vaches maigres... devons-nous en déduire que la fonction publique est devenue le bras armé chargé d’imposer des changements quels qu’ils soient, même inopportuns sinon néfastes ? 
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/06/les-10-000-euros-d-etrennes-des-recteurs-d-academie-font-grincer-des-dents-les-enseignants_4550376_1473685.html
http://mdpt.fr/1FmOQNz
http://www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/mais-pour-qui-roulent-ils-avec-ce-171932
En conséquence, est-ce abusif de qualifier ces nomenklaturistes de “sinistres crétins" comme le fit N. Polony à propos de ceux de l’Éducation Nationale ? 

dessin autorisé pixabay.com 

jeudi 17 septembre 2015

SALUT POILU, C‘EST ENCORE MOI... / Pézenas, Languedoc, France

“Qu’importe si tu rechignes à remonter ton cours, les flots, un jour, t’emporteront.” 

Sur le web, chacun grappille ce qu’il veut bien cueillir ou transplanter à son profit. Une lapalissade, d”un genre qui affleure la conscience des hommes au point de ne plus savoir laquelle des deux vient effleurer l’autre, arrive ainsi et résonne non sans raisons...
 
Celle-ci est venue flotter avec le bois peut-être charrié par la Peyne, lorsqu’un épisode pas toujours cévenol (je préfère dire “aigat") marque une fin d’été déjà teintée d’automne (https://www.youtube.com/watch?v=AezveVDQA2g attention la vidéo date d’un an). Quoi qu’il en soit, c’est la Lergue qui vient de faire les unes des eaux en furie. En attendant, ma jolie rivière piscénoise s’est invitée chez moi et j’ai pu lui exprimer le plaisir que j’ai eu, à la revoir au mois d’août  : “Je n’ai pas trop changé, qu’elle m’a fait ? ” 

Cela vous étonne qu’on puisse parler à sa rivière, sans être cabourd ou caluc (1) ? Ce n’est pas plus déplacé que de s’adresser à son dieu pour un déiste ou à sa vigne pour un vigneron. J’ai échangé quelques mots aussi, avec le Poilu, vous savez, celui du jardin public, en haut du cours Jean Jaurès, au niveau de la route de Roujan... C’était fin avril, (http://dedieujeanfrancois.blogspot.co/2015_04_01_archive.html), je lui avais promis de revenir, pour des photos, manière d’arranger la pauvre impression du cliché étique d'alors. 

 
Et puis, avant l’alerte aux fortes pluies, un post des amis de Pézenas, justement, ou de la ville, ou encore de l’Office du Tourisme, m’a fait l’effet du réveil qui sonne. Entre parenthèses, cette communication s’est envolée, comme fait exprès, malgré mes recherches sur le monument aux morts (face de bouc, je t’en veux !).
C’est que la dépêche semblait vouloir lui donner la parole, à notre Poilu sur sa canne ! La dénomination d’abord, “Square du Poilu”, marquant plus de proximité, de sentiment qu’un habituel “Monument aux Morts". 
Les autres morts, puisque vous le demandez, ceux de 40-45, d’Indochine, d’Algérie, loin de s’en formaliser, ne sont pas mécontents, au contraire, d’avoir ceux de 14 comme porte-parole.
 
Le square du Poilu me plaît vraiment ! Au point de le trouver carrément “épatant”... J’exagère ? Vous trouvez ?
(à suivre)

(1) “fada” en Provence... 

photos 1 & 2 La Peyne depuis le pont désaffecté du chemin de fer. 
3 & 4 Le poilu de Pézenas. 

mercredi 16 septembre 2015

MAIS POUR QUI ROULENT-ILS, AVEC CE QU'ILS NOUS COÛTENT ? / Mayotte, France en danger


A propos des lois qui doivent s'imposer en tant que telles, qu'elles soient ou non bénéfiques... A propos de l'avis du citoyen sur l'administration, vectrice dudit fonctionnement légal ou caste nombriliste et plus État dans l’État qu'au service de la Nation ?   

En préambule aux assises du Conseil de l’Éducation Nationale (1), une motion a été signée par le syndicat majoritaire enseignant, l’UDCFSM association des parents d’élèves et l’association des maires. 
Il s’agit d’une “analyse partagée des éléments qui constituent un obstacle à l’application de la réforme...” Des carences constatées à tous les niveaux (réfectoires inexistants, restauration au stade de vœux pieux, manque de salles de classe, locaux hors normes sinon dégradés, financement aléatoire des activités péri-para-extrascolaires, absence de personnel qualifié, etc...). Les auteurs de la motion concluent que, dans les conditions actuelles, il est impossible de mener cette mission ! Ils ne manquent pas de souligner ensuite que, suite à la visite de la ministre, il était normal de surseoir provisoirement mais légalement à la loi.
Il faut donc en déduire que le blocage est dû à l’administration locale des écoles. En demandant si madame la “vice-rectrice Nathalie Costantini” suivra la ligne demandée par la motion... ", même à travers les lignes, tout le monde comprend que c’est le vice-rectorat qui, en la circonstance, est incriminable !
L’administration est coupable de porter atteinte au système éducatif de Mayotte, aux progrès aussi lents qu’incertains et qui n’avait pas besoin de ça !
Quant aux citoyens, ils sont en droit de se demander si ces hauts-fonctionnaires vont dans le sens du peuple... En tant que contribuables sollicités à hauteur de 10 ou 15000 euros, sinon davantage pour un poste de vice-rectrice à Mayotte...  ils sont en droit aussi, à ce prix, de se demander s’ils ont affaire à des serviteurs de l’État ou à des bureaucrates égoïstes, opportunistes et qui plus est autoritaristes...
Les mots de “Napoleone” à Talleyrand me reviennent à l’esprit... Bizarre... 




(1) gardons-nous des comités “théodule” qui aident la politique dans “l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde” pour reprendre Paul Valéry... Gardons-nous des beaux parleurs qui administrent l’anesthésique le plus capable d’endormir le peuple [après le préfet, nous avons eu droit, ce matin à une démonstration de la part du directeur du tourisme...])
Les problèmes de fond refoulés depuis des lustres n’arrêteront pas de remonter à la surface tant que les irresponsables ne voudront pas les traiter... 
Sources : http://www.linfokwezi.fr/ensemble-contre-les-rythmes-scolaires/
http://www.linfokwezi.fr/couverture/mercredi-16-septembre-2015/

samedi 12 septembre 2015

UNE LUTTE ÉPIQUE DES PÊCHEURS DU GOLFE (IX) / Fleury d'Aude en Languedoc

« ... Figure-toi que le 14 juillet 1949, c’est facile à retenir, nous avions quelque chose de lourd, de costaud dans le filet, une masse sombre... Ce ne pouvait être qu’une épave, une périssoire entre deux eaux... Oh ! mais quand on a vu qu’elle se laissait pas faire, la forme mastoc, on s’est demandé ce que ça pouvait être...
Tu peux me croire, d’ailleurs, si je me souviens, Bouscarle a pris la photo... demande à Francis, il doit l’avoir...C’était une tortue noire, mais noire ! Nous étions trois bateaux dont le Troukebek (me souveni pas coumo s’escris), celui de Francis, et neuf hommes en tout ; j’ai plongé pour passer les cordes. Ça a bien bataillé trois heures, par le plus petit bout, pour s’approcher de la jetée de La Nouvelle. Oh ! mais quand elle a vu le bord, elle s’est agitée ; alors on y est monté dessus, à deux... Adieu ! elle nous a envoyés en l’air comme si de rien n’était : on faisait pourtant 80 kilos chacun ! C’est qu’elle avait des dents énormes ! et quatre en plus ! Je ne te dis pas ! 
   Un a dit “Il faut la vendre !” Justement, un forain proposait de la prendre pour l’exposer. Y avait une foule, peut-être des milliers de personnes ! On voulait la tirer vers une rampe de mise à l’eau... Oh ! cinq ou six coups de nageoire et les 60 qui tenaient la corde se sont retrouvés dans le canal !  Enfin, mètre après mètre, on est arrivé à la monter sur le plan incliné. C’était déjà 6 heures du soir et depuis 3 heures, une camionnette était arrivée de l’aquarium de Banyuls... Quelqu’un avait dû téléphoner... Tu aurais vu comme elle a explosé le plateau de la 402 !
Ils l’ont mise dans un bassin, paraît-il... Combien de temps elle a tenu ? C’est qu’il lui fallait 30 à 40 kilos de sardines par jour ! puis la carapace s’est retrouvée à l’entrée de l’aquarium, elle y est peut-être encore... Et nous, on se l’est donnée depuis le matin pour un croustet en guise de repas, c’est tout ce qu’on avait gané !
- Quel dommage, réagis-je en imaginant leurs mines déconfites devant les sandwiches, si j’avais su... nous y étions justement, dans l’embouteillage de Banyuls, il y a quelques jours à peine, de retour d’Espagne par la Côte Vermeille... » 


Nada, à ce jour, de la part de l’aquarium sur la tortue géante : pas un mot, pas une photo de l’entrée, pas le moindre indice !
Il s’agit vraisemblablement d’une variété marine très grosse (les mâles peuvent atteindre 900 kilos !), comme tend à le confirmer, en dépit des silences de Banyuls, ma recherche opiniâtre... en rien comparable, néanmoins, avec la lutte épique des pêcheurs du Golfe avec un chélonien à la bouche dotée, qui plus est, de crochets monstrueux  !  (1) (à suivre)

(1) « T'es sûr, Yves, que tu replonges passer les cordes, maintenant que tu as  vu ce qu'elle avait derrière le gargaillou ? » (pour vous rendre compte l'adresse d'un cliché non libre de droits : https://www.google.fr/search?site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1366&bih=631&q=tortue+luth&oq=tortue+luth&gs_l=img.3..0l10.4947.7901.0.9075.11.11.0.0.0.0.293.1738.2-7.7.0....0...1.1.64.img..4.7.1736.OHoXaxihl4w#tbm=isch&q=tortue+luth+dents 
et pour voir les autres  :
https://www.google.fr/search?site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1366&bih=631&q=tortue+luth&oq=tortue+luth&gs_l=img.3..0l10.4947.7901.0.9075.11.11.0.0.0.0.293.1738.2-7.7.0....0...1.1.64.img..4.7.1736.OHoXaxihl4w#q=tortue+luth+dents&tbm=isch&tbas=0
 
photos autorisées : 1. cheloniaphilie / http://www.image-gratuite.com/ 2. flickr.com

vendredi 11 septembre 2015

SOUCIS ET MALHEURS D’UN PÊCHEUR DU GOLFE (VIII) / Fleury d'Aude en Languedoc

« Et oui, tu vois, je faisais la traîne l’été et l’étang l’hiver, pratiquement la moitié de l’année pour chaque pêche...
- Le poisson se vendait bien ou sont-ce les mareyeurs qui en tiraient le plus grand profit ?
- Faut pas chercher à comprendre... les mareyeurs ils t’attendent... comme celui de la Nouvelle... Je lui demande s’il prend les crevettes, tu sais, les crevettes grises. Il me dit “écoute, si tu me les fais cuire, je te les prends !” On était à la Nautique, on avait un baraquement  avec une gazinière et même une cuisinière à bois. Un jour, pour te dire, j’avais fait cuire quatre-vingts kilos, eh, de crevettes... Je les amène... Tu as vu les sous toi ? Je les attends encore...
- C’est un voleur alors ?
- Oh, oh...
- On ne peut pas le dire comme ça ?
- Et non, et non...
- Un drôle de lascar quand même ! Sûr qu’il les a vendues ! Et dire qu’il venait à Fleury...
- A Fleury ?
- Oui, même que l’appariteur clamait “ La sardine Tiaide est sur la place !” et qu’un ami de Trausse avait bien fait rire mon père en s’étonnant “Es uno especialitad d’aici ? ”. 


 - J’ai eu travaillé avec le père... lui était un gangster... “ Tu peux venir avec moi ?” qu’il me dit un jour. Je devais avoir 14 ans ; il avait une espèce de camionnette ; on va à Palavas. A l’époque, je sais pas si tu en as entendu parler de ça, y avait la “seinchole” (1), au mois d’août... comme ça, les thons venaient au bord, les barques les encerclaient, ils prenaient parfois 30, 40 tonnes de thons !.. Eren partits amé Justin et le temps que le type tournait le dos, il lui a piqué trois thons de 23-24 kilos comme ça, zaou, de par terre à la camionnette ! 
- Tu sortais en mer aussi ? 

- Oui mais je suis resté au sardinao (2), on faisait le sardinao et le thon... Ton oncle, lui, était au lamparo...
- C’est vrai qu’il m’a eu donné du poisson, à quai, quand il rangeait et nettoyait encore à bord...
- Enfin, laisse tomber Yves, songeur : c’est le pêcheur qui se la donne et toujours l’intermédiaire qui ramasse. »
C’est vrai qu’entre la confiscation des ressources par les grosses unités prédatrices (chalutiers, thoniers) (3), la toute puissance des mareyeurs, sans parler de la pression des touristes rois, du bétonnage des côtes, des pollutions successives, des "changements climatiques”, et j’en passe, la grande majorité des petits métiers a logiquement disparu quand les pêcheurs comme Yves ont pris la retraite.

(1) certainement en rapport avec la seinche (Littré 1874), l’encerclement des thons à Palavas.
http://fpmm.net/wp-content/uploads/2014/09/FPMM-Palavas_specimen.pdf
Pour un ancien de Victor Hugo, comment ne pas penser à monsieur Sinsollier, surnommé “Sinsolle”, qui nous fit aimer l’Histoire (pour moi, plutôt la géographie). Et ne me dîtes pas que, contigue aux anciens ateliers de mécanique encore marqués de cambouis où Salant et Guionie nous faisaient voltiger (enfin, il faut le dire vite...) sur les barres parallèles, la salle (qui fut aussi celle de la prof de musique), éclairée seulement par une verrière au plafond, ne laissait pas d’autre possibilité d’évasion... 


(2) nom du filet à sardines.
(3) quand je pense que les gros prennent impunément des dizaines de milliers de tonnes, notamment au large de la Libye, et qu’Yves, lui, a été contraint de brûler les barques construites de sa main ! L’égalité de traitement par l’administration “ ne vaut pas mieux qu’au siècle de Louis le quatorzième... “Suivant que vous serez puissant ou misérable...". Pire encore concernant la complicité des instances européennes... Un repenti de la pêche industrielle n’a-t-il pas déclaré : " Quant aux inspecteurs de la Cicta montés à bord, s'ils n'ont rien vu, c'est qu'un "paquet de cigarettes suffit à les acheter".”
http://www.lepoint.fr/actu-science/thon-rouge-les-revelations-fracassantes-d-un-pecheur-repenti-09-11-2011-1394264_59.php 
voir aussi http://www.midilibre.fr/2015/09/02/chalutiers-c-est-la-fin-de-l-hemorragie,1208127.php même si nous voulons insister sur une "hémorragie" plus préoccupante...

photos : 1. pêche au thon / Tunisie 1910. 2. Vela latina Par Joan Sol from Premia de Mar, el Mediterrani (Yvonne2) via Wikimedia Commons. 3. carte Palavas : auteur :"Map commune FR insee code 34192

mercredi 9 septembre 2015

COLLABO ? CONFESSIONNEL ? RACISTE ? BOURREAU ? N'EN JETEZ PLUS ! Rythmes scolaires

Encore et toujours la réforme des rythmes à Mayotte
Dans la confiance aveugle que nous portons à nos chers dirigeants dévoués, nous nous devons de collaborer positivement aux efforts aussi réfléchis que sans limites du vice-rectorat et de la préfecture.
Note : inutile de prendre l’accent chinois, Mao a quitté ce monde depuis des lustres...

Dans ce cadre, et pour hâter l’avènement d’une France radieuse, nous proposons une journée type de l’enfant, respectueuse des rythmes que nous préconisons...
Note : pour son bien, cela va sans dire :

5h lever.

5h 30 à 6h 30 école coranique.
Note : arrêtons de dramatiser ! les coups de badine ou de fil électrique du foundi religieux, au même titre que les calottes des instituteurs n’ont jamais tué personne !

7h-15h (et pourquoi pas 16 heures ?) école :
-la collation prévue sera prise sous le préau comme l’a intelligemment proposé le député Boinali (1), puisque les enfants ont l’habitude de manger par terre et que la poussière de kusi ou la boue de kashkazi (2) valent mieux que le gel et la neige en métropole.
Note : ladite collation (3) ne devra surtout pas alourdir la digestion de la progéniture devant encore puiser dans ses ressources intellectuelles.

                   Collation à Sada.

Le périscolaire, l’extrascolaire, ne se limiteront pas à de la garderie ! Dans le cadre des PET de la mairie (voir articles précédents), en effet, les langues maternelles seront proposées aux enfants : shinzouani (anjouanais), shingazidja (comorien), shimaoré (mahorais) et kibushi (malgache de Mayotte) (dans l’ordre décroissant du nombre de locuteurs).
Note : cette journée pourrait s’étoffer d’une heure supplémentaire (sans avoir à faire les PET dehors) avec le cours d’arabe, une proposition très récente et ô combien clairvoyante des décisionnaires mais que devraient applaudir aussi les condisciples de l’Intérieur, avec une marmaille moins susceptible d’alimenter les chiffres de la délinquance.

Entre 16 et 19 heures, l’enfant (même celui qui doit récupérer de ses kilomètres en brousse ou dans le danger de la circulation, disposera du temps nécessaire pour se doucher, se restaurer avant une bonne nuit de sommeil.
Note : en bonus, les parents responsables pourront vérifier si les devoirs ont été faits... Pour faire réciter les tables de multiplication, néanmoins, et malgré le risque potentiel de cauchemar, il vaudra mieux attendre que l’enfant soit couché.

Heureux enfants des îles à qui nous volions des heures, nous direz-vous merci un jour ?
Note : les efforts réfléchis et constants de nos chers dirigeants dévoués n’empêchent pas l’autocritique. Ainsi un de leurs leitmotivs, un temps ressassé, consistait à affirmer que l’école républicaine de Mayotte « devait » parce qu'elle « volait » même des heures à ses enfants bien aimés. Ainsi, à moins que la subtilité de l’argument ne m’échappe, les 24 heures hebdomadaires à Mayotte différeraient des 24 heures de Trifouillis-les-Oies... Argutie fallacieuse s’il en est !
Note de la note : attention de ne pas dire «mensonger», du moins de la part d’un Noir à propos d’un Blanc, parce qu’une inspectrice Blanche (suspendue à titre conservatoire) aurait traité des Noirs de « menteurs » et que cela relèverait de « propos racistes » !  (affaire instruite actuellement)   

Heureux enfants de toutes les couleurs, des îles et des quatre coins de l’hexagone, vous ne nous direz pas merci pour la pétaudière que nous vous léguerons... Et vous aurez bien raison !!!

(1) l’ex-meneur virulent de la lutte contre la vie chère (troubles, île paralysée pendant un mois) a bien su faire fructifier son rôle de leader pour se faire élire à l’Assemblée, changeant de “paradigme” (pour reprendre un de ses mots préférés), phagocyté même par sa fonction nationale, au point d’œuvrer avec les “sinistres crétins” contre l’intérêt de Mayotte...
(2) respectivement la saison sèche et celle des pluies.
(3) la différence entre les collations disent bien que faire du fric (Sada / photo 1) prévaut sur le bien-être des enfants (Tsararano photo 2), une commune pourtant sans maire (annulation des élections) qui propose déjà une collation plus que convenable (photo 3) alors que les parents n'ont pas encore eu à cotiser. Bravo !




mardi 8 septembre 2015

J’AI UN ACCENT... ET ALORS ? / Mayotte, Languedoc, France


Comment peut-on, malgré les valeurs démocratiques et laïques de tolérance, de respect, trouver à redire à l’accent mahorais ?! 

La prononciation ? Demandez-donc aux présentateurs de la télé brachycéphale et ethnocentrée de dire « juin » et vous vous entendrez répondre « jouin » !A moins d’être un espion infiltré, la façon de prononcer, au même titre que l’accent, marquent l’identité, reflètent la diversité des origines, des terroirs et n'ont pas à se cacher... 

Pas question d’exiger que chacun se coule dans le moule d’une uniformité parisienne au départ puis francilienne et finalement « nordiste » (pour un dolichocéphale à l’indice moins performant tel celui qui vous parle!) ! 


 Une anecdote, en passant : à la télé, je zappe un jour sur le jeu en cours de Lepers, au moment où il demandait aux candidats à quoi correspondait «un nectar»... Surprise, incompréhension à propos de l’équivalence en m2 d’un « hectare » ! (S’il ne bouffait pas systématiquement les "e" finaux, lui aussi... )

Attention, les donneurs de leçons... Le racisme de Céline, collabo notoire, la bêtise crasse d’un Derrida (1) (si,si, même les philosophes peuvent être touchés...) sur les accents et plus près de Mayotte, celle d’un chef du vice-rectorat, François-Marie Perrin, célèbre pour s’être fait intelligemment remarquer sur l’utérus des Mahoraises puis sur l’accent des Mahorais (courant 2011) attestent que la connerie est un travers bien partagé et que l’Éducation Nationale ne déroge pas à la règle, en dépit des responsabilités qui lui incombent (2)... 

Cette carence pèse-t-elle dans un bilan au passif toujours plus marqué depuis 1981 ? En cause, l’idéologie démagogique des « sinistres crétins », politiques, ministres tirés par les ficelles, "éminences grises" des cabinets qui nuisent d’autant plus qu’un relatif anonymat les épargne !
Heureusement, au cours du colloque, de la conférence de rentrée (3), organisée à M’tsangachéhi (plutôt qu’à M’tsangabeach, basi (assez !) !) les intervenants locaux ont su introduire cette problématique par le bon bout... Enfin un motif de soulagement et d’apaisement concernant la question scolaire à Mayotte. 


Gardons, nous, néanmoins, de baisser la garde (même si la résistance à l’autoritarisme n’a finalement pas voulu gâcher cette rentrée à M’tsangachéhi...) : le vice-rectorat est là pour imposer les réformes au forceps, quels que soient les moyens mesquins et sournois qu’ils devront déployer à cet effet ! 

(1) compagnon antérieur de madame Jospin. «... l’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité intellectuelle d’une parole publique. (Inadmissible n’est-ce pas ? je l’avoue.) Incompatible a fortiori avec la vocation d’une parole poétique : avoir entendu René Char, par exemple, lire lui-même ses aphorismes sentencieux avec un accent qui me parut à la fois comique et obscène, la trahison d’une vérité, cela n’a pas peu fait pour ruiner une admiration de jeunesse […] " Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre, 1996 » 

(2) un terroriste des années 90 a même osé dire " Avec 4000 Francs je pourrais acheter une mitraillette et en finir avec L’Occitan ". Il était cependant principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine... (PUJOL J-P., 2004. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le Petit Florilège chauvin, éd. Lacour- Rediviva / source wikipedia). 

(3) les pontes du vice-rectorat ne semblent pas utiliser un dictionnaire de synonymes...

UN PAYS DE BEAUX PARLEURS ! / France, Mayotte en Danger


Aujourd’hui, samedi 5 septembre, un “séminaire d’accueil” organisé par le vice-rectorat (vocabulaire éminemment laïque...) prétend mettre au parfum les nouveaux arrivants.

Nombreux seront ceux qui viendront gober la bonne parole...
... Mayotte terre de mission... un front pionnier aux dires d’un pathétique syndicaliste inféodé... Un front, certes, mais qui, hélas, n’avance guère, enlisé depuis des lustres dans des boyaux qui n’ont rien d’historique... Un front s’enterrant plutôt toujours plus profond, incapable de remonter à l'attaque contre les problèmes du temps... Le dire, ce n’est pas nier et occulter ce qui est fait, sauf que le pays régresse, que Mayotte piétine. La faute aux politiques, à l’appareil d’État, au peuple aussi qui laisse faire (en vertu du rapport entre cause et conséquence, le délitement de la société n’en est pas moins imputable aux premiers nommés !) !

Certes, on construit des écoles, des collèges mais n’est-ce pas masquer que le premier défi serait de coopérer avec les Comores pour arrêter le flux migratoire ?

La pompe des inaugurations ne s’accompagne pas d’un effort foncier au service de la démocratie : nos “élites" sont en cause ! La solennité des cérémonies ne suffit pas pour garantir et servir les valeurs de la République... “C’est avec des hochets que l’on mène les hommes” disait Buonaparte, aussi lucide que cynique... 



Le bilan, pourtant lamentable, puisqu’il faut le qualifier ainsi, se retrouve escamoté grâce au sang-froid, au talent oratoire sans lesquels on ne dirige pas.

L’autre jour, j’écoutais le préfet, à la radio et j’ai failli me laisser endormir, à deux doigts de revoir ma façon de dire les choses, exagérée, trop virulente... C'est vrai qu'il parle bien ! Une faiblesse de sa part rappela heureusement le réalisme de la situation... Dans son énonciation stratégique de la bonne volonté affichée tous azimuts, dans sa subtile manœuvre pour éluder tout ce qui n’a pas été entrepris par l’État (Sommes-nous en droit de lui faire endosser les impérities et autres gabegies dont le pouvoir est coupable depuis au moins 40 ans ?), il lui a cependant échappé, à propos de l’immigration incontrôlée, qu’Anjouan n’était qu’à 70 kilomètres !

Si un discours aussi poussif qu’agacé tel celui de la vice-recteur confondant guérilla et “guerillera” 
(http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/…/mayotte-en-danger-…) dénote sur le champ l’embarras, la méforme liées sûrement à l’insincérité de la prestation, ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser bercer et ramollir par un langage châtié et fleuri...

Les circonstances actuelles exigent un parler vrai, sans artifice, fruste même ! Quand j’entends notre premier ministre concéder qu’il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme (1), je préfère Poutine affirmant qu’on ira les chercher jusque dans les chiottes !

                              Vladimir Vladimirovich Putin

(1) ne parlons pas de ses contradictions flagrantes concernant les quotas d'immigrés dans l'UE !

photos autorisées : 1. Aigle impérial : wikipedia.
 2. "Vladimir Putin-5 edit" by Kremlin.ru. Licensed under CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/…/File:Vladimir_Putin-5_edit.…

AU RYTHME Où VONT LES CHOSES... / Mayotte


“.../... Le Vice-rectorat remercie chaleureusement tous les acteurs associatifs et institutionnels participants qui ont fait le succès de cette opération au service de la réussite des élèves de Mayotte.”
Dans la série “M’as-tu vu, ni responsable ni coupable ?”, plutôt le faire à l’estomac car ce serait déjà reconnaître ses torts que de faire le mort.
Ainsi le vice-rectorat, sa tête serait-elle sous le sable d’un autoritarisme hypocrite, contredisant, qui plus est, la bonne parole de la ministre en visite, s’émeut de l’opération “Un cahier, un crayon”.
Ce n’est pas la vergogne qui les étoufferait ! Tout passe, dit-on, dans un estomac d’autruche : ils ont accompagné l’opération, pour mieux se faire oublier en se faisant voir, suffisants dans leur insuffisance avérée...
Mais les citoyens ne le cèderont pas sur une réforme des rythmes aussi inutile, inadaptée et insupportable, tant elle leur reste sur l’estomac ! 





photo : administration coloniale au Sénégal (1950).

RYTHMES SCOLAIRES & INDIGENCE / Mayotte

QUAND LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE AIDE LES PAUVRES...
Malgré l’égoïsme ambiant, des actes solidaires viennent exprimer la compassion (pour pallier aux institutions défaillantes / en réponse aussi aux remords ?) à l’égard des défavorisés, des démunis. Contre l'abjection des règles libérales et de l’économie mondiale, des associations, des ONG continuent à venir en aide aux peuples démunis.
Si le vocabulaire des géographes, édulcoré par le temps, parle de pays “en voie de développement” ou “moins avancés”, il s’agit bien de sous-développement, de retard.
Dans ce cadre, ce sera au tour du Mali de bénéficier de l’opération “RENTRÉE SOLIDAIRE, UN CAHIER, UN CRAYON”, portée par Solidarité laïque, la MAE, la MAIF. 

 
Ce sera le Mali, car cette année, c'est Mayotte, autre terre délaissée et malchanceuse (serait-ce relatif) qui va profiter de cette charité !
La France est donc un pays arriéré, spolié, plongé dans la mouise, avec des privilégiés qui profitent et d’autres qui vivent dehors et vont aux restos du cœur...
Mais que font l’État et son bras armé, l'administration ?
Pardon, soyons honnête, sur ce plan, l’Éducation “Nationale” apporte sa fameuse réforme des rythmes scolaires, manière de faire plus dépenser aux mairies sans le sou, manière d’embrouiller des parents qui devront mettre la main au porte-monnaie (garde, participation au PET (1) du maire, impôts...), manière de mettre à bas ce qui fonctionne un tant soit peu !

Qu’on se le dise, le vice-rectorat n’est que le terminal d’un appareil d’État qui, dans les faits, impose et brime, s’éloignant toujours davantage de ce qui fait le Service Public.
Ne nous y trompons pas, les hauts fonctionnaires, toujours dans l’esprit de ceux qui, dans les années 40, encouragèrent la collaboration, servent l’ordre quand bien même il dévierait toujours davantage des valeurs prônées par la Constitution.

L’autoritarisme, le refus du dialogue en attestent : ils ne sont plus partenaires et seraient devenus ennemis...
L’heure est à la résistance et la victoire contre des rythmes scolaires antidémocratiques participera de la reconquête des références morales et sociales chères au peuple français !

http://lejournaldemayotte.com/…/un-cahier-un-crayon-10-ton…/
photo autorisée pixabay.