vendredi 31 juillet 2015

LES BASTETS... (III) « Pilier, ce sont les reins et les jambes...» / FLEURY en Languedoc

    


C’étaient des temps pas tendres mais ouverts aux espoirs, et qui donnent à réfléchir sur la période que nous vivons, un présent apparemment plus facile mais corrompu parce qu’une minorité cupide impose sa loi à une majorité sans courage qui devra aussi en répondre, à l’heure du bilan.
    A 83 ans, Yves veut bien témoigner du travail, de la vie, de la mer : il n’a plus voulu de l’école et parle de son apprentissage de pêcheur à la traïne, à 13 ans. 


   
    «... et le second essai, le bol du matin, à l’aurore... Des fois on venait jusque sous "Tintaine" (presque à Gruissan), on se tapait déjà 8, 10 km à pied... et ce filet en coton, mouillé qui plus est, il pesait lourd et puis fallait pas mettre le pied dessus : il te foutait un coup de pied au cul... Enfin, j’aurais été plus intelligent, j’aurais continué à l’école... Mais je regrette rien... c’est un boulot rude quand même.
    Après attends, oooh il m’avait trouvé une autre combine. Il était bien le vieux Garibaldi alors il m’avait foutu à la barque, on avait des corbeilles en osier, des brassets on disait, Après le premier bol, depuis Tintaine j’allais porter 400 ou 500 kilos aux Cabanes, à la rame et arrivé, retour à l’expéditeur !
~ On comprend qu’après la journée, pas besoin de faire du sport... 
~ Oh ! podes y anar (tu peux y aller), à 17 ans, je suis allé jouer au rugby, je devais faire 80 kilos, je jouais pilier. Il y avait Serin, l’international, et un toubib qui s’appelait Olive, il était sympa et te trouvait toujours quelque chose pour soigner un bobo... Ils venaient pêcher à la ligne, moi j’avais commencé à Fleury. Ils m’ont dit si ça me disait d’aller jouer à Béziers, pour ça allez voir mon père. Quand ils lui en ont parlé, il se sont fait jeter comme du poisson pourri C’étaient des coriaces, ils sont revenus à la charge et la troisième fois mon père a dit « Le matin quand il va rentrer y a pas de rugby qui tienne, y a lou traval ! »... Des fois c’était rude et devant ça y allait, mais si je me levais pas, à six heures, il me foutait en bas du lit... Puis j’ai joué jusqu’à ce que je parte à l’armée... » (à suivre)


 
Notes : en 1947 - 1948, non qualifié en poules de huit pour les huitièmes de finale (dans la poule de Lourdes qui sera champion).
1948-49, Non qualifié (dans la poule du FC Auch et du Stadoceste tarbais qui perdent en 1/8èmes.
1949 - 50, 1/16èmes : Béziers -Bègles (10-3) / 1/8èmes Castres Ol -Béziers (6-3).
1951 -52, 1/8èmes : Vichy - Béziers 14-12 (Lourdes sera champion). 

photo1 Saint-Pierre années 60 (pardon mais je ne sais plus à qui je l'emprunte...)
photo 2 Hugolesage "sunrise St-Pierre-la-Mer (commons wikipedia)

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