mardi 30 septembre 2014

Mayotte en Danger / TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

Mais pour le préfet et la vice-recteur, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

Suite à une énième réunion préfet-vice-recteur-maires (24 sept.), Anchia Bamana, maire de Sada, a livré son analyse au micro de KweziFM :

« A mon avis pas vraiment d’avancée, à part qu’on nous a dit qu’on va nous écrire pour nous dire qu’on aura les 144 euros par an et par enfant... »

A propos du repas chaud dû aux enfants :
« ... les conditions de mise en place de cette prestation n’étant pas réunies, nous, nous disons donnez nous les les moyens avant sauf qu’on nous dit faites et on verra après... »

Concernant l’encadrement, alors que la CAF semble préconiser 1 animateur pour 12 enfants, le vice-rectorat 1 pour 14 enfants et la DJSS 1 pour 8 enfants (1), madame le maire fait ses comptes, sur la base de 2 animateurs par classe, donc, pour 72 classes à Sada, 144 animateurs sont nécessaires (respect à minima de la réglementation) :
« L’État va nous verser 300000 euros mais un contrat c’est un salaire brut de 618 euros donc 618 x 144, je crois qu’il faut 800 000 euros fois 10 mois enveloppe de 8 millions d’euros. » (2)

Anchia Bamana poursuit :
« Nous n’avons pas cet argent à Mayotte et Sada est parmi les communes sous le contrôle de la Cour Régionale des comptes. »

Le journaliste intervient alors en citant les communes de Bandraboua et Mtsamboro qui ont avancé l’argent voici un an et qui, à ce jour ne sont toujours pas « remboursées » !

La maire de Sada poursuit :
« Cela fait partis des péripéties. L’expérience menée à Mtsamboro et Bandraboua n’a pas du tout été concluante. J’aurais pu vous amener les images prises d’enfants qui mangent par terre. On ne peut pas demander à un maire d’accueillir des enfants dans ces conditions. Et les 144 euros ce n’est que le périscolaire... » (3) Nous continuons à revendiquer les moyens. Chez moi la réforme n’est pas mise en place. En avril, dans un des bâtiments d’une école de Bandrani, le plafond s’est effondré. Les écoles sont dans un état de délabrement très avancé. Quand on vit dan la peur de savoir que cela va s’effondrer sur la tête des élèves... Nous avons demandé une subvention de 1,2 millions d’euros et pas de réponse pour la rénovation... Faire des efforts mais qu’on nous donne les moyens pour la partie garderie, ne parlons-pas encore d’activités périscolaires... Dans certaines communes, les familles donnent le repas, il y a un frigo (Tsingoni) mais cela ne suffit pas. Donnez-nous les moyens plutôt que de dire faites et on verra après... Je n’ai pas mis en place la prestation garderie comme nous le dit madame le vice-recteur pour le moment... Les dix millions dont on parle, on demande qu’ils soient débloqués en 2014 mais j’ai cru comprendre que si on multiplie par le nombre de communes, ce n’est pas du tout suffisant ; j’ai délibéré pour la dissolution du SMIAM, qu’on nous fasse confiance, je suis prête à assumer la construction des écoles. »

(1) Comment peut-on accepter des normes aussi élastiques suivant l’organisme d’État qui les préconise ?
(2) Erreur de l’édile qui se trompe d’un zéro : 88 992 euros représentent la paie des animateurs pour un mois soit 889.920 euros sur les dix mois de l’année scolaire, ce qui dépasse déjà les capacités de la mairie.
(3) Bien sûr, pour la préfecture et le vice-rectorat, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

photos : Mayotte / école abandonnée.


lundi 29 septembre 2014

Mayotte en danger / 07 / 20 INSUFFISANT ! DOIT FAIRE SES PREUVES !

Sur le fond, démontrant un autisme certain, l’entêtement du vice-rectorat qui rappelle le sketch des croissants de Fernand Raynaud, joue sur les mots. Ainsi, la pause méridienne, devenue un « tps de repos », est-elle fourguée à toutes les heures, la rentrée des classes ayant lieu à sept moments différents de la matinée, entre 7 heures et 8h 30 (merci la chaleur !)!
Entre le jusqu’au-boutisme des autorités, le « oui mais » des syndicats, l’inertie, les manœuvres, les volte-face des parents, la réforme des rythmes scolaires semble s’essouffler. Avant de livrer quelques échos qui prouvent que les technocrates doivent revoir leur copie, je n’ai pu m’empêcher de corriger un document produit par l’INSPECTION de l’Éducation Nationale, l’échelon local des donneurs de leçons...
Un plaisir néanmoins gâché puisque nous subissons les conséquences d’une incapacité irresponsable du ministère, tant au niveau administratif que politique. Le classement médiocre dans l’évaluation internationale PISA en atteste, malheureusement...

photos : 1) document original.
2) correction des six lignes en question... mes anciens élèves de quatrième n'auraient pas fait pire... 


samedi 27 septembre 2014

Fleury / CHAGRIN D’AMOUR / HOMMAGE À PAUL ARÈNE & FRÉDÉRIC MISTRAL. (III)

Laissons nos cigales spéciales ainsi que les vraies même si le désir et l'envie me poussent à ouvrir une nouvelle parenthèse mais de Vincent Scotto, cette fois : "... Chantez, cigalons et cigales, dans les grands pins, chantez toujours... " 

                                                Derniers pins de Périmont (Saint-Pierre-la-Mer)


 Un témoignage en atteste, alors que, diminué peut-être par l’absinthe, la "fée verte" ou "bleue" (6), réfugié à Antibes : «... il parlait encore de la jeune fille que ses vingt ans avaient aimée. Comme la vie est cruelle, disait-il à une amie. La mienne a été un enfer!... J'ai ri... j'ai chanté, mais mon cœur a toujours pleuré!... Les fêtes, les honneurs ne m'ont jamais manqué; mais il m'a manqué la famille!...» (Anthologie de l’Amour Provençal / Ernest Gaubert  et Jules Véran Mercure de France 1909 / http://www.cieldoc.com/libre/integral/libr0842.pdf).  

            Certes, comme l’a si bien chanté Brassens « ... Jamais de la vie, on ne l’oubliera, la première fille... » qu’on a prise ou non dans ses bras... mais Arène ne regrettait-il pas surtout de n’avoir pas fondé une famille ? Quels qu’aient été ses sentiments pour Naïs Roumieux, sans une nouvelle déception amoureuse avec Jeanne Charcot (fille du professeur célèbre pour ses travaux sur l’hypnose) sa vie aurait-elle suivi la même trajectoire ? D’autant plus que d’autres échos laissent entendre que sa passion pour la fille Roumieux n’était pas partagée, qu’elle prenait même un certain plaisir à se jouer de lui, demandant qu’il écrive pour elle.
            Paul, certainement désarmé par un joli minois qui rougit, aurait dû se garder d’interpréter cette gêne comme l’attirance réciproque qu’il désirait tant... Et dire que Mistral aussi s’en était ému, dans d’autres circonstances, il est vrai :

« A MADAMlSELLO ANAIS ROUMIÉUX
(F. Mistral)
Pèr soun album
Coume dins lou bacin qu’es i pèd de la Maio,
Di flous emperairis e flho dóu printèms,
Chacun trais ço que pòu, un flourin o ‘no maio,
Pèr avé dins sa vido un riset dóu bèu tèms.
Ansin, damiseleto,
Dins ta canesteleto
Aparo aquest bonjour;
E s’ai rèn autre à dire,
Es crento que toun rire
Se mescle de roujour.»
     
          Anaïs Roumiéux, madame Raquillet par son mariage, est morte à Barcelone, jeune encore, en 1889.       

 (6) Était-ce l’alcool et non cette folie qu’on attribuait à l’apéritif le plus prisé vers 1880, parce que cette idée reste liée à la consommation qu’en faisaient les artistes dont Van Gogh, Rimbaud, Verlaine ? Paul Arène est mort d’un arrêt cardiaque, le 17 décembre 1896, le front contre sa table de travail, sur une nouvelle perdue en chemin, intitulée Le Songe des Îles d’Or. Il n’avait pas 54 ans.  

photo autorisée : Van Gogh : La Crau (wikipedia). 


 

dimanche 21 septembre 2014

Fleury Occitanie / CHAGRIN D’AMOUR / HOMMAGE A PAUL ARÈNE & FRÉDÉRIC MISTRAL. (II)

Sûr que Paul n’oubliera pas ce matin lumineux au marché de Beaucaire : Naïs sur la placette, troublée, avec ses « arcèlli de Cette ».
Naïs, il l’a dans la peau depuis 1867, année où il devait croiser aussi Frédéric Mistral dont il allait devenir le meilleur ami (1). Rappelons que Paul Arène a laissé l’enseignement pour vivre de sa plume à Paris: des poèmes, articles de journaux, des chroniques ou feuilletons sous le nom d’Alphonse Daudet (2). L’été, il retrouve sa famille à Sisteron, sa ville natale. De là, il parcourt souvent la Provence et le Languedoc, avec ses amis, les félibres. L’histoire raconte que, dans Saint-Rémy en fête, aux arènes, il décrocha une cocarde sous les yeux de Naïs et de Mireille (3), sa sœur. L’évocation de ce souvenir le fit toujours sourire même s’il devait raviver ses regrets. En 1871, il demande à Mistral (4), son confident de demander pour lui la main de Naïs aux Roumieux de Beaucaire. En pure perte. Lui a-t-on signifié les raisons de ce refus ? Sa modeste condition et ses idées de libre-penseur auraient motivé la décision de Louis Roumieux (5), le père, pourtant félibre d’expression occitane aussi. Arène le sait-il ? Nourrit-il encore quelque espoir, quand il fait allusion à la clovisse : «...badave coume éli; » (comme elles, bouche bée) ?
L’histoire nous le présente comme inconsolable. N’aurait-il pas avoué à Mistral que Naïs restait sa muse ? Il lui aurait dédié des œuvres dont le poème La Cigale, peut-être une allégorie qui viendrait évoquer sa disgrâce : 



La Cigale.
L'air est si chaud que la cigale,
La pauvre cigale frugale
Qui se régale de chansons,
Ne fait plus entendre les sons
De sa chansonnette inégale ;
Et rêvant qu'elle agite encor
Ses petits tambourins de fée,
Sur l'écorce des pins chauffée,
Où pleure une résine d'or,
Ivre de soleil, elle dort. 
 PAUL Arène / 1868.  

(1) D’après l’épouse de ce dernier.
(2) Ils en partageaient la rémunération... Pour Les Lettres de mon Moulin, par contre, on sait que Daudet a caché la "participation" d'Arène et certaines nouvelles dont La Chèvre de monsieur Seguin et L’Élixir du révérend père Gaucher sinon La Mule du Pape laisseraient reconnaître le style de Paul Arène.
(3) Miréio, l’héroïne de Frédéric Mistral dont il inventa le prénom. Sa filleule, Miréio Roumieux, justement, fut-elle la première à recevoir ce prénom ? 



(4) Fils de François Mistral (famille aux racines savoyardes) et Adelaïde Poulinet, Frédéric Mistral tient son prénom (qui n'est pourtant que le troisième, après Joseph Etienne) « d'un pauvre petit gars qui, au temps où mon père et ma mère se parlaient, avait fait gentiment leurs commissions d'amour, et qui, peu de temps après, était mort d'une insolation. (4a) »... Quand on sait que la Miréio (4b) du poème épique de Mistral va mourir du même mal attrapé sur la route des Saintes-Maries...
(4a) Mes origines : mémoires et récits de Frédéric Mistral. Paris : Plon-Nourrit, ca 1920. Memòri e raconte éd.Aubanel pour la première édition, éd. Marcel Petit pour la dernière.
(4b) œuvre en douze chants qui donnera aussi un opéra en cinq actes de Charles Gounod.
(5) Louis Roumieux (1829 - 1894) alias Loïs ou Louis d’Arène (rien n’est étrange... tout est coïncidence car je pense au personnage Loïs de Montmajour [Le Château de ma Mère] de Pagnol qui, comme Mistral, bénéficia d’abord d’un accueil enthousiaste à Paris...), Roumieux, donc, devait mourir sans le sou, correcteur d’imprimerie à Montpellier, pour 3000 F par an. Après avoir vécu cigale, il s’en trouva réduit, pour manger, à écrire des chansons sur commande ainsi qu’un roman feuilleton de 950 pages La Favorite de Bou - Amema.

photos autorisées : Arlésienne http://folkcostume.blogspot.com/2012_07_01_archive.html /
cigale wikipedia

vendredi 19 septembre 2014

Fleury en Occitanie / AMOUR DE JEUNESSE ET ARCÈLLIS. (HOMMAGE Á PAUL ARÈNE).

    Si la pression sur les milieux naturels ne dépasse pas des limites irréversibles, les cuisinières de Montpellier pourront peut-être encore trouver des clovisses pour les marier aux épinards. Au cours de ces recherches très incomplètes, un ouvrage (Anthologie du félibrige provençal / 1850 à nos jours / Poésie. Par Ch.-P. Julian et P. Fontan. « Des poètes de la deuxième génération aux poètes actuels » Paris librairie Delagrave 1924) vient mêler nos clovisses à une histoire d’amour...
    Le livre cite, en effet, quelques rares poèmes de Paul Arène dont « LIS ARCÈLLI », une scène de marché à Beaucaire, antérieure à 1871. 

                                                              Petits gris sur le marché d'Arles

    C’est une belle journée qui évoque le printemps et peut-être l’été. Si Paul Arène saisit le blanc éclatant de la chaux sur les murs, "las chatounos", les jeunes filles qui vont en laissant voleter leurs rubans, sont loin de le laisser indifférent. Notre poète a moins de trente ans, il est encore "jeune homme" et en quête de l’âme soeur... A nous qui connaissons la suite, il le laisse entendre, serait-ce avec pudeur et retenue :  
       
            « ... Dóu poulit marcat gardarai memòri... »  Du joli marché, je garderai mémoire...
   
    Lorsqu’il rencontre Naïs, une jeune fille en beauté qu’il semble connaître, ses sentiments se confirment :

«... /... Si péu frisadet, de rouge flouca,                   ... / ... Ses cheveux mis en forme, de rouge pomponnée,
Naïs, aquéu jour, fasié soun marcat;                                  Naïs, ce jour-là, faisait son marché ;

Coume passerian subre la placeto,                                    Alors que nous passions sur la placette,
Croumpavo Naïs d'arcèlli de Ceto;                                    Elle achetait, Naïs, des arcèlli de Cette ;

Croumpavo d'arcèlli, e quand nous veguè,                         Elle achetait des arcèlli, et quand elle nous vit,
Leissè tout, Naïs, e nous sourriguè...»                                Elle laissa tout, Naïs, pour nous sourire... (1)

           
    Naïs achetait donc des clovisses, ces "arcèllis" qui viennent de la ville de Cette (orthographiée « Sète » seulement après 1927) ; ce n’est qu’un détail car elle aurait pu tout aussi bien prendre des sardines, des escargots à côté ou des tomates plus loin. Ce qui importe est que la circonstance la trouble :

«... Adounc la vesènt s'enfloura, pecaire!                       ... Ainsi nous voyons son teint fleurir, pauvrette !
— Vous aurié fa pòu, moussu voste paire?.. »              
—  Vous aurait-il fait peur, monsieur votre père ?.. »

    Paul Arène se promenait donc sur le marché avec le père de la jeune fille. Ils la taquinent un peu et reparlent, au repas du midi,  de ses pommettes rosissantes :

«... Aquéu meme jour dinavian ensèn:                             Ce même jour nous dînions ensemble :
Naïs nous countè la causo en risènt;                               Naïs nous raconta la chose en riant ;

En risènt Naïs me pourgié d'arcèlli...                              En riant, Naïs me présenta les clovisses...
E coumpreniéu pas, badave coume éli;                          Et je ne comprenais pas, comme elles, bouche bée ;

Mai ié sounje enfin, bedigas que siéu!                            Mais j’y pense enfin, nigaud que je suis !
Sounje qu'erian dous: soun paire emé iéu,                      Je réfléchis que nous étions deux : son père et moi,

Lou jour que Naïs, subre la placeto,                              Le jour que Naïs, sur la placette,
Rougiguè 'n croumpant d'arcèlli de Ceto. »                    Rougit en achetant des arcèlli de Cette.
               
                        Paul Arène. Sisteroun, 22 de nouvèmbre 1871. (Armana Prouvençau, 1873.)

                                                                     Paul Arène, portrait

    Qu’en touches délicates, cet amour naissant est dépeint... Et comme nos modestes clovisses figurent dans le tableau, on en oublie notre recherche prosaïque, même si la production locale, dont celle des coquillages, a prévalu dans l’alimentation de nos aïeux, une réalité, jusqu’au milieu du XXème siècle sinon les années 60... Une idée qu’il serait bon de promouvoir en priorité, en ce début de troisième millénaire...
    Je vous embête, non, vous qui voudriez savoir si les prénoms Naïs et Paul ont été liés sur un faire-part et un menu de noces aussi copieux que gourmand ?  

(1) ainsi que pour les vers qui suivent, ce n’est qu’un essai de traduction... Toute proposition positive sera la bienvenue ! 

source : http://sites.univ-provence.fr/tresoc/libre/integral/libr0420.pdf

photos autorisées : merci Wikipedia

mercredi 17 septembre 2014

Fleury Golfe du Lion / ÉTANG DE THAU, ENCORE DES COQUILLES (5).

        Ah ! Thau, l’étang unique que l’on découvre, en revenant de Montpellier, avec la montagne de Sète et la mer derrière le lido ! Surtout ne soyez pas rebuté par l’odeur de vase qui s’échappe parfois de ses rives car sa masse d’eau, des plus saines, se renouvelle régulièrement. 


Unique, il l’est, à n’en pas douter, comparé aux autres étangs lagunaires du Languedoc-Roussillon... Lagune lui-même, mais profond de plus de 4,5 mètres en moyenne avec des fonds de dix mètres et aussi le gouffre de la Vise, celui de la source sous-marine à grand débit, à 32 mètres de la surface, le bassin de Thau occupe une cuvette calcaire, un synclinal. Si sa géographie et l’histoire de la présence humaine sur ses bords méritent mieux que cette brève présentation, l’exploitation qui en est faite est néanmoins susceptible de faire avancer notre affaire. Parce qu’en plus des moules et des huîtres, pour ne parler que des coquillages, le ramassage des palourdes et des clovisses rapporte (rapportait ?) économiquement.
    Faut-il en parler au passé ou nous rassurer d’une réalité qui, si elle voit au cours des années 2000, fluctuer la ressource en clovisses, témoigne cependant de leur présence ? Du temps de la Deuxième Guerre Mondiale, d’après Paul Marres, volume 16 des Annales de Géographie (1947), les palourdes (Tapes decussatus) vivent dans le sable des "planières", ces plate-formes appelées "cadaules" ou "tòs" lorsqu’elles sont triangulaires, entre 2,5 et 4 mètres d’eau ; les clovisses (Tapes virgeneus), elles, se trouvent au fond, jusque vers 10 ou 11 mètres. Le ramassage de ces dernières se pratique depuis une nacelle (1) grâce à l’arselière, un râteau muni de dents, emmanché sur une perche de 7 mètres et prolongé par un filet tandis que les palourdes se pêchent en plongée avec une sorte de griffe à trois dents. L’auteur précise par ailleurs que ce ramassage de coquillages sauvages, existant aussi pour les moules et les huîtres, à l’aide d’un grappin, fut remplacé par l’élevage des moules et des huîtres à partir de 1920. 
    Le site https://archive.org/stream/annalesdumused05mus/annalesdumused05mus_djvu.txt (Annale Musée de Marseille vers 1899) précise :
« ... Prises avec l’arselière, les clovisses (ou arseli) sont mises dans des banastes en osier. Les plus courantes sont Tapes petalinus et Tapes aureus ; decussatus s’enfonce davantage sauf en juillet et août suite au réchauffement des fonds.
    Ce sont les plus communs et leur abondance est vraiment prodigieuse... /... entre Marseillan et Mèze jusqu'à l'Abysse (autre nom du gouffre), par 3-7 mètres de profondeur. Les vases qui se trouvent en avant du canal des bordigues sur l'étang des Eaux blanches, ainsi que ce canal lui-même, donnent également lieu à une exploitation assez importante...» 
    Sur la page « Musée scolaire Deyrolle / Histoire naturelle de la France / 6ème partie mollusques par Albert Granger » (2) nous pouvons lire que les clovisses sont du genre Tapes dissocié du genre Venus à cause d’une différenciation certaine concernant les « coquille, charnière, sinus palléal, byssus, manteau, siphons assez courts ».
Ces coquillages édules (edulis = mangeable ?), appelés «clovisses » «... vivent enfouis dans le sable et la vase... /... mais le véritable centre de production est l’étang de Thau ; tout un quartier de la ville de Cette, situé au bord de l’étang, nommé la Bourdigue, est habité par les pêcheurs de clovisses. Chaque matin une flottille de barques  part de ce quartier et sillonne l’étang de Thau : chaque barque est montée par un homme qui se tient à l’avant, muni d’un râteau en fer, garni de dents et auquel est adapté un long manche : à ce râteau qui remplace la drague, est fixé à un filet à mailles très fines : le pêcheur drague pendant quelques minutes dans la vase et remonte son appareil : le filet, qui est rempli de vase, renferme en même temps une certaine quantité de clovisses qui sont triées au moyen d’un lavage et déversées dans la cale du bateau. Au retour, les pêcheurs séparent les Mollusques par grosseurs, et en remplissent les paniers qui sont expédiés dans toutes les directions. On peut dire que les clovisses sont estimées sur les côtes du Roussillon et de la Provence à l’égal des huîtres, et la modicité de leur prix les rend accessibles à toutes les tables.
    On en trouve plusieurs espèces sur les côtes de France. Tapes decussatus (Tapes croisé) / Tapes pullastra et la variété perforans, Tapes virgeneus et variétés floridus et cateniferus, texturatus, petalinus, bicolor.
    La Tapes aureus se distinguant par un jaune doré à l’intérieur des valves et blanches, vertes, rougeâtres, bleues ou d’un beau violet (beauté de coquillages pourtant si communs). Ce tapes pullule dans l’étang de Thau. » 


    En conclusion, si la clovisse et la palourde se ressemblent au point qu’on les confonde souvent, les prix au kilo de ces coquillages ne laissent aucun doute : la première reste plus abordable que la seconde (7 € en moyenne au lieu de 18 sinon davantage). Disponibles sur l’Internet, des archives diverses font état de prélèvements (http://www.bouzigues.fr/musee/francais/etang-thau-2.html / Source documentaire : fiche technique d'étude du milieu "l'étang de Thau" / Les écologistes de l'Euzière - Prades-le-Lez) :

Productions des gisements naturels (en tonnes) :
                   1962     1965    1968    1971  1974   1977    1980
Huîtres            48         14      440      164      72         1        13
Moules            34      573      317      360     210        1,5       5,6
Palourdes      132      109      256      146     282     172      277
Clovisses       355      328      612      255       23        8,5      20


Plus proches de nous (2006), ces chiffres sur la pêche dans d’autres étangs du Languedoc, confirment les prix (http://www.cepralmar.org/documents/suivi-de-la-peche-aux-petits-metiers/SuiviPM%202006.pdf) :
Étang du Prevost / 2 bateaux / plongée / 3 tonnes de clovisses à 4€/kilo en moyenne / CA 12000€. (des entrées de sable dans l’étang ont engendré des difficultés pour la pêche des palourdes et des clovisses).
Étang d’Ingril / 5 bateaux / arceillère / 5 t. 3.8€ moy kilo / CA 19000€
Plus au sud on ne trouve que des palourdes :
Étang de Gruissan / pêche à pied de printemps à la palourde 6 navires, 3t., 11€kilo = CA 33000€ (problème de petite taille).
Étang du Grazel / à pied, plongée / 15 navires : palourdes (mars à déc)  4T. 12€kil, CA 48000€.
Étangs de l’Ayrolle et de Campignol / pêche à pied, plongée / 15 bateaux / déc à sept/ 2.5 t palourdes 15€kilo moy., CA 31500€ / problèmes dus au braconnage. 

(1) petit bateau à rames, sans mât ni voile.
(2) Albert Granger (1837 - 1911) et le livre daterait peut-être de 1886.

photos autorisées commons wikipedia

lundi 15 septembre 2014

Mayotte en Danger / VENDREDI SOIR UN RUMBU...



Vendredi soir, un rumbu (1) magnifique est monté dans la nuit au-dessus de la baie de Chiconi. Au petit matin, après une interruption sans micro et technique, mais avec les chants, accompagnés au gaboussi, de toute l’assistance, le rumbu s’est poursuivi malgré le soleil. Il paraît qu’un esprit vazaha s’était invité... N’était-ce pas la sorcière du vice-rectorat, avec sa carotte et son bâton, proférant ses menaces à peine voilées ? 



« Abracadabra ! Mais non, seulement une école sur quatre suit la grève ! Hi,hi,hi... Faites-nous confiance : on appâte les maires avec des sous seulement promis... hi,hi,hi... si vous saviez les bâtons dans les roues que met la Caf en métropole au point qu’une majorité de maires renonce à monter le dossier, hi,hi,hi... de toute façon en 2015, plus rien, kavu... hi,hi,hi... On a un autre bâton pour les parents d’élèves, hi,hi,hi... qu ‘ils sachent que tout doit venir de Paris car rien n’est bon à Maoré, hi,hi,hi... et que cela nous débecterait de reconnaître ce qui marche sur l’île comme la journée continue de moins de 5h 15 minutes (2), les 5 jours sur la semaine, les 175 jours sur l’année sur les 180 préconisés (3)... »   

Chante, danse le rumbu, Mayotte, pour exorciser le mépris émanant de ces incapables qui n’ont pour morale que l’obéissance intéressée puisque, dans cette administration irresponsable, complice de la faillite du pays, tout n’est fonction que d’avancement et de promotion ! De la part des donneurs de leçons, tout n’est qu’hypocrisie et agissements répugnants !

RA HACHIRI ! La morale, la légitimité sont de notre côté ! LE COMBAT CONTINUE !  

(1)    Invocation des esprits qui viennent posséder des médiums en transe. Socialement, le rumbu a pour fonction, pour la population, de mieux supporter les injustices, le mépris subi, tant individuellement qu’à l’échelle de la communauté.
(2)    sans tenir compte du climat, bon nombre de pays européens pratiquent la journée d’école continue, les enfants restant libres de suivre ou non des activités péri ou extra-scolaires... Et ils sont loin devant nous, aux évaluations internationales... hi,hi,hi !
(3)    Sachant que les enseignants ne sont payés que 10 mois par an (répartis sur 12 / textes de 1946), il serait illégal d’amputer encore (parce qu’ils l’ont déjà fait !) les 2 mois de grandes vacances à moins de compenser financièrement. 



dimanche 14 septembre 2014

Fleury sur le golfe du Lion / DES PALOURDES ET DES CLOVISSES, QUELLE HISTOIRE ! (4).


Quelles sont les descriptions, les notes, les renseignements qui entretiennent la confusion ?

Nous pouvons lire, par exemple, sur  http://www.saveursdethau.com/les-specialites-locales/coquillages.html
« A Sète, la clovisse désigne une palourde de petite taille. On la consomme rarement crue, quoiqu'il soit tout à fait possible de le faire.
On la réserve plus particulièrement aux préparations à base de pâtes.
La palourde, quant à elle, trône toujours au sommet d'un plateau de coquillage digne de ce nom.»

Impardonnable, par contre, cette fiche promotionnelle publiée par http://www.cotebleue.org/palourde.html, parce que « Côte Bleue » est une appellation ancienne sur l’étang de Thau... alors, si la piste des erreurs remonte à la source (1)!
http://www.cotebleue.org/palourde.html
« Très connue également sous le nom de Clovisse, sa coloration est  variable et elle mesure de 6 à 7 cm à l'âge adulte. La Palourde vit enfouie dans le sable jusqu'à 10 cm de profondeur...»

Les références au sens linguistique des mots (semio-linguistique) égarent aussi si elles sont approximatives, ainsi palourde se dirait "clovisse" en « patois » (?). Cela reste d’autant plus flou qu’il ne faut pas oublier la connotation péjorative du mot « patois », surtout lorsqu’il est employé au nom du jacobinisme français dominant au détriment des langues régionales. L’occasion, cependant, de considérer l’apport de l’occitan dans ses déclinaisons provençale et languedocienne.

Ainsi « clausissa », « clauvissa », (du genre masculin en Provence, féminin en Languedoc) : la clovisse, avec l’idée de fermée, close (« clausissa » signifiant aussi « boîte fermable », mais rien sur la palourde ! On pourrait en déduire qu’elle n’existait pas, sauf qu’en français le mot « palourde » date de 1540, sinon 1484, alors que la « clovisse » n’arrive qu’en 1611 !
Toujours sur http://www.panoccitan.org/diccionari.aspx, figure un « arcèli », « coquilha » du genre vénus (« arcèlli » dans le dictionnaire provençal-français « Trésor dòu Felibrige »). Et cet arcéli vient rappeler l’évocation de l’arseilhère, cet engin de pêche utilisé dans l’étang de Thau.  

Dans l’étymologie occitane, http://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/arseilhera-2/, (encore un site des plus enrichissants !), nous trouvons une recherche sur l’arseilhera mais qui ne résout rien de notre énigme.

Autant aller directement sur les bords de l’étang de Thau respirer l’iode de la Méditerranée, cela nous changera de l’atmosphère confinée des bibliothèques !

(1) en parlant de source, il en existe une, sous-marine, d’un grand débit, dans l’étang de Thau.



samedi 13 septembre 2014

Fleury sur le Golfe du Lion / CLOVISSES OU PALOURDES ? QUELLE AFFAIRE ! (3).

Et ce ne sont pas les dictionnaires qui nous feront progresser. Le Larousse indique « nom méditerranéen de la palourde », Hachette donne nos coquillages comme synonymes et seul le Quillet mentionne à l’entrée clovisse : « du provençal "clauvisso", coquillage bivalve comestible ». Sur le Quid, si précieux à l’âge "préinternet", la clovisse et la palourde sont classées, mais séparément, dans les lamellibranches ou bivalves. Quant au dico de l’Académie Française, rien d’immortel avec : « appellation méridionale de la palourde » (1986) (cette année, ils en seraient à la lettre « R »). Wikipedia déçoit aussi : « Le nom de la palourde en Provence est la clovisse » (si quelqu’un a le courage d’aller corriger...). Un clic de plus et le lexique provençal de Marius dans lequel, entre parenthèses, ne figure pas le mot carabène que j’aime tant, livre : « coquillage comestible voisin de la palourde de l’océan »... Et pourquoi pas de la Grande Bleue ? Autant ne pas s’égarer sur la piste des définitions.
En mot-clé, « clovisse » nous mène vers quelques centaines de sites et si l’impatience ne nous fait pas abandonner à la deuxième page, quelques portes viennent encore stimuler et nos neurones et nos papilles :

http://saveurs-de-montpellier.jimdo.com/2008/10/17/faire-le-march%C3%A9-%C3%A0-montpellier
(Si agréable à lire que je cite in extenso)
« Aujourd'hui je voulais cuisiner des"clovisses aux épinards" ; une des recettes de Montpellier. C'est au marché dit du "bas" (halles Laissac) que se trouve la meilleure adresse "le Grand Bleu" pêcheur producteur de coquillages.
La patronne est d'ailleurs très sympathique.
Aujourd'hui, pas de clovisses ! On m'explique qu'on n'en trouve pratiquement plus dans nos étangs. L'augmentation de la salinité, de la température de l'eau et ce maudit réchauffement climatique ainsi que - sans doute - la pollution, sont les causes de ce tarissement, en passe de mettre fin à cette fameuse recette.La meilleure saison pour en trouver est de mai à octobre.
La marchande me propose des palourdes pour les remplacer. C'est sûr, c'est encore meilleur. Mais le prix est aussi le double, voire le triple suivant la grosseur de ces belles striées, aux couleurs chamarrées.
J'avais tellement l'eau à la bouche que j'ai pris mes palourdes ».  



                     Palourde / photo autorisée... merci wikipedia !
 
Ainsi, si les clovisses n’y sont plus, elles se trouvaient néanmoins dans les étangs proches de Montpellier. Un article de La Dépêche, en date du 6 juillet 2013, sur une marchande de coquillages de Mèze qui va vendre loin, à Castres,  confirme pour les huîtres dont la consommation s’est démocratisée, et à propos des clovisses disparues :

http://www.ladepeche.fr/article/2013/07/06/1666263-castres-depuis-50-ans-vient-marche-vendre-huitres.html
« ... Il est bien loin le temps où Michel Jacquet, l’époux d’Yvette, pêchait la clovisse, un fruit de mer aujourd’hui disparu, pour revendre sa récolte sauvage localement...»

Néanmoins, notre clovisse a bien existé et ne procède pas d’une vue de l’esprit. Comment se fait-il, alors, qu’on la confonde si souvent avec la palourde ? Ou n’est-elle qu’une variété moins chère du fait de son abondance ?

vendredi 12 septembre 2014

Fleury sur le Golfe du Lion / L'AFFAIRE DES PALOURDES ET DES CLOVISSES (2).

Elles font revivre une tante dans sa cuisinette, un tonton et sa partie d’échecs, des grands-parents en habits du dimanche, qui ont laissé la maison, les poules, les vignes, le raisin qui gonfle (1), pour une journée d’autant plus réussie qu’il fait un temps de mer... On évoque le casino dynamité par les Allemands, les canisses du café Bolumar, tante Adeline au café des Pins, ou encore les bourras (2) sur les limons relevés des jardinières et nos braves chevaux de trait qui appréciaient le bain. Tant mieux si ce passé n’est pas repoussé dans les limbes : que les plus jeunes puissent se l’approprier et l’entretenir pour le transmettre à leur tour.




Le casino, moments heureux avant la guerre... 

Derrière, Périmont, dernier pli de la Clape, couvert aujourd'hui par les constructions. 




                                                               Les baraques sur le sable.



    Sinon, chez nous à Saint-Pierre, tout est bon et gentil même si le cuistot de circonstance, contrairement aux cordons-bleus qui jalonnent l’épopée des agapes familiales, se demande ce qui peut bien être en trop ou en moins dans sa sauce amarante, jusqu’à ce que la satisfaction des palais ne s’exprime en propos indulgents sinon flatteurs.
    Mais, me direz-vous, nous divaguons ! Que viennent faire les clovisses, les palourdes, dans cette nostalgie des banquets rituels ? Holà ! d’abord il ne tient qu’à nous de ne pas céder à la facilité des pizzas expédiées, sans parler de la médiocrité attentatoire de la malbouffe au ketchup... je ne vous fais pas un dessin ! Et puis, j’aurais dû ajouter que le lendemain, nous avons « mangé les restes », comme on dit, avec, il est vrai, deux poulets rôtis en complément et en entrée un modeste plateau de fruits de mer (3), manière de faire honneur aux absents de la veille... n’est-ce pas les tourtereaux ? Enfin, et nous touchons là au cœur du problème, il y a encore une quarantaine d’années, Moustache ou Pifaou, les marchands de coquillages, présentaient habituellement des clovisses et des moules, parfois des "bitcheuts" (phon.) (4) alors que les huîtres, elles, n’étaient proposées en principe, que pour les fêtes.
    Aujourd’hui, plus de clovisses à l’étal, seulement des palourdes... enfin, façon de parler parce que leur prix les classe dans les coquillages de luxe. De plus, quand on entend dire aujourd’hui que les clovisses et les palourdes, c'est la même chose, la confusion s’épaissit en une affaire encore non élucidée.      

(1) après la véraison et avec « le temps du 15 août », les entrées maritimes sont espérées car grâce à l’humidité, le raisin prend du volume. 
(2) le bourra était une toile faite de sacs de jute cousus, tels ceux qui contenaient un demi-quintal de pommes de terre ; la jardinière est une charrette légère.
(3) moules, huîtres, bulots.
(4) Ils s’installaient alors en fin d’après-midi et étaient les seuls, sur le marché à vendre quelque chose. Les bitcheuts ou bichus sont appelés violets en français (vioulet à Marseille ?) : il s'agit du microcosme des scientifiques.

jeudi 11 septembre 2014

Fleury sur le Golfe du Lion / QUELS POISSONS ?

Malheureusement, les poissons de notre bouillabaisse ne proviennent pas tous du Golfe du Lion, pourtant réputé jadis comme riche par rapport à d'autres secteurs de la Méditerranée.

Sauriez-vous en reconnaître au moins quatre variétés dans les photos jointes ?




Le gagnant aura droit au parfum d'un croustet à l'ail nappé de rouille !

Bien sûr les langoustines ne comptent pas ! Et les seiches oubliées non plus NA !

mercredi 10 septembre 2014

Fleury en Languedoc / L'AFFAIRE DES PALOURDES ET DES CLOVISSES...

L’été, les retrouvailles, les fêtes, les petits qui grandissent, le grand qui revient, l'arrière-grand-père et ses quatre-vingt-douze ans : voilà ce que la table bien garnie tient à nous dire, tant que le destin veut bien continuer à sourire, tant que, au pied de la Clape, Cers et Marin s’arrangent à l’amiable...
   
Un jour vint la paella avec les grosses seiches, un autre la bouillabaisse, sans les seiches, oubliées au congélateur. Au menu néanmoins, un tartare, du magret pour les réfractaires au poisson et la salade de tomates à la cèbe de Lézignan sinon le melon de Canguilhem pour ceux dont on dit, entre guillemets, qu’ils "n’aiment rien", en attendant le saint-honoré ou le bavarois de ceux, quand ce ne sont pas les mêmes, qui craignent la chantilly... A chacune des occasions, en prime, une carte des vins arrêtée non sans talent par notre sommelier attitré : entre les blancs, les rosés, les rouges et la blanquette de Limoux, inutile de trop s’éloigner de nos rivages pour lever le verre à la santé de la famille réunie.




 
L’allégresse aidant, on fait en sorte de ne pas trop s’aganter sur le marasme politique, d’en rester, entre nous, plutôt aux piques mesurées, mouchetées, de celles qui mettent en joie. D’ailleurs, même le premier visé se doit d’en rire, en attendant, et c’est le jeu, que les mouches changent d’âne ! Autour de la toile cirée même les vivants n’ont plus les défauts majeurs qui, à propos d’autres clans, pourraient revenir dans la conversation : « S’en es passat d’espès dins aquelo familio... ».

Non, remontent plutôt les images des vacances d’antan à la plage, de la baraque sur le sable...

lundi 8 septembre 2014

France en Danger / « SINISTRES CRÉTINS »


Il s’agit bien de « SINISTRES CRÉTINS » !
Dans ce climat de défiance générale, nous devons aussi mettre en quarantaine l’administration centrale qui réforme et promulgue au nom d’une démocratie confisquée. N’hésitons pas à lui signifier que la mise en question qu’ils suscitent peut déboucher sur un combat institutionnel parce que la République ne peut supporter plus longtemps un fonctionnement aussi dévoyé.
A propos des fonctionnaires du ministère de l’Éducation Nationale, je vous suggérais de lire l’édito de Polony... Extraits choisis :

«Quatre ministres en deux ans, des débats indignes ou guignolesques, des rumeurs délirantes et des réformes au mieux insignifiantes, mais commentées deux années durant. Pendant ce temps, les résultats de l'école française sont toujours plus accablants, et ce qui fut un système éducatif formidable poursuit sa descente aux enfers... 
... /... les choix, rue de Grenelle, sont le fait d'une administration indéboulonnable et figée dans son idéologie depuis le début des années 1980. Mais justement, on aurait pu rêver d'un ministre qui rendît à la politique ses droits. D'un ministre qui s'attaquât aux véritables problèmes, l'évaluation des méthodes d'apprentissage, la formation pluraliste des professeurs, la mise en avant du mérite et de l'effort… Eh bien, à cause de sinistres crétins, l'école, la République, les enfants et la France attendront. »

Vous avez bien lu : la journaliste parle bien de « sinistres crétins » à propos des ministres et de l’administration de la rue de Grenelle !


Mayotte en Danger / "LES CONS ça OSE TOUT !"

"LES CONS ça OSE TOUT... c'est d'ailleurs à cela qu'on les reconnaît !"





La rentrée s'est faite sans problème à Sada.
D'après le directeur l'organisation provisoire impose une récréation de 45 minutes au lieu des deux qui coupaient la journée auparavant.

Les autorités qui s'en voudraient de ne pas avoir le dernier mot, serait-il minable, s'accrochent à cette "pause" qui n'est plus méridienne.

Ainsi jusqu'à ce que le conseil d'école se réunisse (parce qu'ILS pensent toujours qu'ils arriveront à nous enfumer), nos enfants auront le loisir de se dépenser pendant 3/4 d'heure pour rentrer en sueur, énervés...
Bon sang est-ce que cela leur écorcherait la bouche de reconnaître que le rythme antérieur n'est pas à blâmer ???!!! Est-ce que cela leur écorcherait la bouche de reconnaître ce qui ne va pas aussi mal qu'ils le disent ???!!! (pour ne pas dire "mieux qu'ils ne le prétendent !!!).

Et si ces propos passent pour excessifs (avis d'une Administration hautement sournoise et malhonnête), le titre de ce post reprend seulement Audiard, et puis, pour confirmer, allez donc lire l'édito de Natacha Polony à l'occasion de la nomination de la nouvelle ministre de l’Éducation...

Mais Florian, ce matin, a dit « Super ! je reviens à l’école... »... Je ne lui parlerai pas des cons, je confirmerai seulement que je suis là pour le défendre lui, dans l'école de la République !

dimanche 7 septembre 2014

Mayotte en Danger / QUAND LE LÉGITIME PRÉVAUT SUR LE LÉGAL.



Concernant la réforme des rythmes, on dirait que l’administration semble ne plus vouloir camper sur l’argument massue « C’est la loi ! ».
Tant mieux si les « serviteurs » de l’État aident au démarrage de l’année scolaire... Ils ont beau dire qu'eux savent être raisonnables "dans l'intérêt de l'enfant" (comme si les parents étaient sans conscience !), ce sont les parents d'élèves qui leur ont bien forcé la main !
 
De toute façon nos enfants auraient fait leur rentrée lundi... à leur manière, parole de parents aussi responsables que monsieur le Préfet quand il commente : "l’État agit à sa manière"... à Mayotte...
Ceci dit, il paraît que si les cours reprennent l'organisation antérieure (de 7 h à midi 15), les parents devront rester sur place une demi-heure... c'est à n'y rien comprendre... Quoi qu'il en soit, attendons lundi car, de la part de ces gens-là (les petits et autres "grands serviteurs" de l'institution) les moyens importent peu... Nous saurons rester vigilants... Madame le vice-recteur n'a-t-elle pas cité la "réforme des rythmes" comme la deuxième de ses sept priorités ? S'ils n'y sont pas arrivés de front, ils chercheront à passer outre la demande légitime du peuple (1), par petites touches de rancune rentrée... Qu'ils y viennent maintenant que les parents sont déterminés à défendre l'intérêt général !
 
On m'appelle à plus de modération... vu que l'administration est là pour servir le peuple... Faut-il que nous soyons aussi naïfs que nous l'étions concernant les promesses de campagne ? 
C'est ne pas réaliser, d'abord, que ce corps très hiérarchisé aurait presque tendance à gouverner tout seul quand les politiques défaillent, ce qui est malheureusement le cas aujourd'hui (2).
C'est oublier aussi les leçons de l'histoire puisque sous Pétain, la politique de collaboration n'a pu se faire sans le concours de notre administration et que ce sont les mauvaises herbes, ceux qui ont désobéi, dont Jean Moulin, Préfet de la République, qui ont sauvé l'honneur et le pays ! 
Enfin, plus particulièrement pour Mayotte, je ne parlerai pas de la gestion parfois "post coloniale" du territoire qui ne devrait plus être qu'un mauvais souvenir, avec le nouveau statut de département.
 
En conclusion, pour le dire net, si les personnes sont on ne peut plus respectables, si l'organisation est nécessaire pour le bien de tous, ce n'est pas pour autant que nous devons nous départir d'une attention soutenue, d'un regard critique sur un pouvoir exécutif qui a phagocyté les deux autres (législatif, judiciaire). Sur la forme, par exemple, la langue de bois n'est plus acceptable, de la part des beaux parleurs. Pourquoi nous servir la théorie ronflante de "l'intérêt des enfants" ou le verbiage inutile de Madame le vice-recteur, hier samedi, à Dembeni : « Il faut aider les élèves à se projeter et leur permettre d’avancer dans leur parcours en état de prospective et pas seulement en réaction au présent » ? (3)
Franchement... Bien sûr que nous nous devons de rester lucides quand la démocratie et la République sont mises à mal par des incapables et que les raisons de la catastrophe à venir s'accumulent depuis une quarantaine d'années ! 

(1) Vous êtes sûr, monsieur Valls, que cela relève du populisme ? (discours de La Rochelle).
(2) d'autant plus que le régime présidentiel tient beaucoup du monarchisme.
(3) source JDM.

photo autorisée wikipedia / La Liberté guidant le peuple. Eugène Delacroix.

vendredi 5 septembre 2014

LA FRANCE EN DANGER / Coupables de turpitudes

Et n'oublions pas tous ces repris de justice toujours autorisés à se mettre en avant... dont les premiers secrétaires du parti, depuis Harlem DÉSIR à JEAN-CHRISTOPHE CAMBADELIS. Comme il n'y a pas de photo disponible sur le second, sans doute parce que la position de premier secrétaire du PS relève de la vie privée, pour y pallier, l'extrait d'un article (6 sept 2012) sur ses antécédents judiciaires :

"...Jean-Christophe Cambadélis est poursuivi pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Agos, société gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés, il a été bénéficiaire d’un emploi fictif entre 1993 et septembre 1995 qui lui a rapporté plus de 442 000 francs (67 382,466 €), Jean-Christophe Cambadélis fut condamné en janvier 2000 à 5 mois de prison avec sursis et 100 000 francs (15 244,902 €) d’amende par le tribunal correctionnel de Paris.

-Mis en examen le 7 juin 2000 pour abus de confiance dans l’affaire de la MNEF, car soupçonné d’avoir bénéficié d’un emploi fictif au sein de la mutuelle étudiante MNEF entre 1991 et 1995, pour lequel il aurait touché 620 500 francs (94 580 euros) d’une filiale de la MNEF, au titre d’une activité permanente de conseil : « De 1991 à 1993, c’est en qualité de « sociologue » que Jean-Christophe Cambadelis a été rétribué à hauteur de 420 499 francs par la Mutuelle interprofessionnelle de France (MIF), une filiale de la Mnef. Cambadelis était alors député, avec revenus afférents. Non réélu en 1993, il reçoit jusqu’en 1995 quelque 200 000 francs supplémentaires de la MIF, en tant qu’administrateur « chargé des contacts auprès des ambassades ou des universités ». » Seuls « trois documents manuscrits » auraient attesté du « travail » du député.

Le 2 juin 2006, reconnu « coupable de recel d’abus de confiance », il est condamné, à 6 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, dans l’affaire des emplois fictifs de la MNEF, par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris..."







http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/repris-de-justice-est-ce-un-122207

LA FRANCE EN DANGER / Les félons

Cahuzac, le traître à la cause, et Thévenoud pour une histoire d'impôts... Risquaient-ils

de perdre la Rolex pour se retrouver parmi les "sans dents" ?


Quant à Aquilino Morelle, le conseiller embourgeoisé, il a payé pour cirer les pompes à la fois au sens propre et au sens figuré, ce qui, après tout, n'a rien d'illégal et de répréhensible...